Assassinats de 6 gardes chargés de protéger les gorilles

Il s'agit d'un nouvel épisode de violence, mais celui-ci était totalement prémédité à l'égard de ce collectif. Ces deux dernières décennies, pas moins de 170 gardes et activistes du parc national des Virunga ont trouvé la mort.
Assassinats de 6 gardes chargés de protéger les gorilles
Eugenio Fernández Suárez

Rédigé et vérifié par le vétérinaire Eugenio Fernández Suárez.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

De nombreuses personnes meurent encore aujourd’hui parce qu’elles protègent les gorilles et d’autres animaux sauvages de la planète. Malheureusement, la violence a resurgit. Elle a touché cette fois le légendaire parc national des Virunga, la zone protégée la plus ancienne d’Afrique.

Cinq gardes forestiers et leur conducteur ont été assassinés lors d’une embuscade. Ils étaient chargés de protéger les gorilles des montagnes, ces primates légendaires qui peuplent les forêts impénétrables du Congo, de l’Ouganda et du Rwanda. Ces singes ont été les protagonistes de nombreux films et ont fait l’objet de multiples études. Ils font partie des populations sauvages les plus intéressantes et les plus reculées au monde.

Les gardes des Virunga ont été engagés lorsque le site a été reconnu comme un parc national. Cependant, ce n’est qu’à l’arrivée de Dian Fossey que les patrouilles chargées de lutter contre les braconniers ont commencé à devenir vraiment efficaces. Les patrouilles sont alors devenues des activités à risque pour ceux qui les menaient.

Virunga : un danger pour les défenseurs des animaux

Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas la première fois qu’un tel crime se produit dans ce parc national mythique. Ces 20 dernières années, plus de 170 gardes forestiers, activistes et autres employés y ont trouvé la mort. L’assassinat le plus célèbre est probablement celui de la primatologue Dian Fossey. Cette dernière avait été retrouvée morte dans sa tente, tuée à coups de machette.

En août 2017, cinq gardes ont été tués par la milice. Mais il s’agit cette fois d’une embuscade préméditée et dirigée exclusivement à l’encontre des employés de ce parc naturel. Ces derniers œuvrent à la protection des gorilles et d’autres espèces animales du parc.

Ces gardes ont parfaitement conscience du fait que leur métier peut leur coûter la vie. Toutefois, ils se sont engagés à protéger les gorilles, ainsi que le paradis naturel qui les abrite. Le parc exerce une influence déterminante sur la richesse et l’avenir de la région. C’est pourquoi la population locale considère ces gardes comme de véritables héros.

gardes qui protègent les gorilles

Cette prise de conscience considérable n’aurait pas été possible sans le travail de Dian Fossey. Beaucoup de gardes qui travaillent actuellement pour le parc sont en fait des fils de braconniers et de chasseurs qui chassaient les gorilles et d’autres singes, comme les chimpanzés, pour les vendre sur le marché noir. Aujourd’hui, ces enfants de braconniers et de chasseurs optent pour des alternatives éthiques. Ils n’hésitent pas à lutter pour défendre leur trésor national.

Le danger des Virunga : braconniers, guerres et coltan

Le braconnage constitue, certes, l’une causes principales des problèmes du parc. Néanmoins, il convient de rappeler que les volcans inactifs des Virunga se trouvent près d’une zone de combat. Les guerres du Congo sont les guerres les plus sanglantes que l’humanité ait connu.

De fait, ce conflit a causé des millions de morts. Il est le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, ces guerres sont étroitement liées au contrôle des mines de coltan, un minerai qui sert à fabriquer des téléphones et des ordinateurs.

Le braconnage est de plus en plus contrôlé dans ce milieu naturel. Celui qui touche les gorilles a même pratiquement été éradiqué. Malheureusement, ces singes restent de la viande de brousse (bushmeat), une source de nourriture pour les combattants.

gorilles dans les forêts du Congo

Le porte-parole du parc des Virunga, Joel Malembe, a signalé que l’embuscade s’était produite entre Ishasha et Lulimba, près de la frontière avec l’Ouganda. Les soupçons se portent sur les groupes d’autodéfense “Mai Mai”.

Ces assassinats ne constituent que la partie émergée de l’iceberg de ces guerres qui éloignent les multiples moyens de financement du parc naturel. De plus, l’exploitation pétrolière constitue un autre danger pour les forêts. En effet, certaines entreprises occidentales ont exercé des pressions afin d’obtenir certaines parties du parc pour les exploiter économiquement.

Ces protecteurs sont indispensables pour préserver la nature africaine. C’est pourquoi nous pensons qu’il est essentiel de saluer leur travail et de les remercier d’avoir protéger ces animaux sans défense au prix de leur vie. Il est également nécessaire de condamner ces terribles actes belliqueux du Congo qui ont causé la mort de ces jeunes gardes.

 


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