Comment la pollution de l'eau affecte-t-elle les poissons ?

La pollution de l'eau est causée par l'action de l'homme. Les déchets plastiques, le déversement et l'eutrophisation sont quelques-unes de ses principales causes.
Comment la pollution de l'eau affecte-t-elle les poissons ?

Dernière mise à jour : 18 décembre, 2020

Les écosystèmes aquatiques de la planète sont gravement touchés par la pollution de l’eau due à l’activité humaine. Malheureusement, la biodiversité des poissons et d’autres espèces est en déclin à cause de ce phénomène.

Les métaux lourds, les microplastiques, les modifications physico-chimiques de l’eau et l’eutrophisation des lacs et rivières influencent directement la diversité, l’abondance et le cycle de vie des poissons. Découvrez ici quelques-uns des principaux problèmes résultant de la pollution de l’eau.

Les microplastiques dans l’eau

L’être humain est le seul producteur de plastique et, par conséquent, sa présence dans la terre ou dans l’eau est une conséquence directe de notre activité. Malgré les quelques efforts déployés, nous avons des preuves de la présence de microplastiques dans l’océan depuis les années 1960.

Les microplastiques sont de très petits morceaux de matière inorganique qui polluent l’environnement. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) considère que ce terme désigne les plastiques de moins de cinq millimètres de diamètre.

Ces éléments peuvent avoir des origines multiples : pneus, produits de nettoyage, cosmétiques, vêtements, déchets plastiques de tous les jours – bouteilles, sacs, récipients et pailles -, procédés industriels, etc. On estime qu’entre 2 et 5 % de tous les plastiques fabriqués aboutissent dans les océans.

Les types de microplastiques

Les microplastiques sont divisés en différentes catégories. Elles sont résumées ci-dessous :

  • Les plastiques primaires : ce sont les particules de plastique jetées directement dans l’environnement. Par exemple, les dentifrices, gels et autres produits cosmétiques par le biais des eaux usées.
  • Les plastiques secondaires ou nanoplastiques : ils proviennent de la dégradation de grands objets en plastique, tels que les sacs, les bouteilles ou les filets de pêche. Ils représentent le plus grand pourcentage de microplastiques dans l’océan.

Les plastiques ne se dégradent pas, mais sont décomposés en petites parties et ingérés par toutes sortes d’animaux marins et d’eau douce : poissons, crustacés et mollusques. De plus, ils finissent par se loger dans les tissus de ces animaux et beaucoup d’entre eux nous parviennent par la chaîne alimentaire.

Les niveaux de microplastiques dans une espèce marine ne sont pas seulement dus à la consommation directe de ceux-ci. Ils sont aussi dus à l’augmentation due à l’ingestion d’autres espèces qui ont mangé des microplastiques à un moment donné de leur cycle de vie.

La pollution de l’eau modifie le comportement des poissons

Les rivières et les mers sont des réservoirs pour de grandes quantités de rejets d’eaux usées. Ces dernières sont produites par l’activité industrielle et minière.

Elles génèrent un impact important sur l’eau et ses habitants. A tel point que des changements ont été observés dans le comportement des poissons de la Tamise en raison du rejet de déchets – comme la cocaïne ou la caféine – dans les égouts de la ville.

La drogue, qui atteint les poissons par les restes d’urine des consommateurs, provoque les mêmes effets d’euphorie et d’hyperactivité que ceux que l’on ressent. La recherche dans des conditions expérimentales reproduites en laboratoire donne les mêmes résultats chez les animaux.

Ces substances s’accumulent dans le cerveau, les muscles, les branchies et la peau. Elles génèrent un changement de comportement chez les poissons qui peut affecter leur survie, notamment en ce qui concerne le comportement de fuite face aux prédateurs.

L’eutrophisation de l’eau

L’eutrophisation est un excès de nutriments dans l’eau dû à l’accumulation de déchets organiques. Ces nutriments – composés principalement d’azote et de phosphore – provoquent la prolifération incontrôlée d’algues qui finissent par consommer l’oxygène de l’eau.

Cela se produit généralement dans les systèmes où il y a peu de renouvellement de l’eau, comme les lacs et les réservoirs. Les engrais, les excréments du bétail, l’activité industrielle, les émissions d’oxydes d’azote et de soufre sont quelques-unes des causes de l’eutrophisation de l’eau.

La prolifération d’algues qui accompagne la première phase d’eutrophisation provoque un trouble de l’eau, empêchant la lumière de pénétrer au fond du plan d’eau. Les plantes des couches inférieures sont incapables de photosynthétiser et de renouveler l’oxygène dans ces couches.

Conséquence de cela : elles finissent par mourir, tout comme les poissons et les autres animaux.  Une grande partie de la mortalité massive de poissons trouve son origine dans l’eutrophisation des eaux.

Le résultat de cette réaction en chaîne est une eau d’apparence trouble et dense avec une grande quantité de biomasse. Cela peut sembler positif dans un premier temps, mais cela entraîne une perte de la qualité de l’eau et une diminution de la biodiversité des espèces dans l’écosystème.

Une rivière polluée.

La pollution de l’eau, une action d’origine humaine

Comme nous l’avons vu dans ces lignes, tant le manque de vie qu’un excès peuvent être nuisibles à un écosystème aquatique. Quoi qu’il en soit, la présence de microplastiques dans les mers est l’ennemi le plus immédiat et le plus préoccupant que nous devons combattre.

La pollution tue la vie marine et d’eau douce et il est certainement entre nos mains de changer le cours des choses. La réduction des déchets est la clé de la pérennité de la planète.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Microplastics in fisheries and aquaculture, FAO, 2017.
  • The Times. Cocaine in Thames makes eels hyperactive, 2019.
  • Fundacionaquae

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.