Les caractéristiques du système digestif des chiens

Le système digestif des chiens est-il prêt à accueillir n'importe quel aliment ?
Les caractéristiques du système digestif des chiens
Ana Díaz Maqueda

Rédigé et vérifié par la biologiste Ana Díaz Maqueda.

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Actuellement, les chiens qui vivent dans les maisons sont nourris avec des aliments qui leur conviennent. Mais, dans de nombreux cas, cette alimentation est complétée par d’autres types de produits dont beaucoup d’entre eux sont destinés à l’homme. Le système digestif des chiens est-il préparé pour ce type d’alimentation ?

Il semble que les chiens puissent manger de tout. Cependant, ils finissent par avoir des problèmes hépatiques ou rénaux qui sont difficilement associables à une alimentation inadaptée.

Comment fonctionne le système digestif des chiens ?

Le système digestif des chiens est principalement conçu pour la consommation de viande. Il est formé d’un tube digestif qui commence avec la bouche et qui continue avec l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle et le gros intestin. En outre, nous trouvons également les glandes annexes telles que le foie, le pancréas et la vésicule biliaire.

D’un point de vue macroscopique, nous n’observons pas beaucoup de différences avec le système digestif de l’être humain. Toutefois, il faut mentionner certaines distinctions descriptives, comme les dents et la longueur du tube digestif, notamment la taille de l’intestin grêle.

A l’âge adulte, tous les chiens possèdent le même nombre de dents, à savoir 42 dents :

  • 12 incisives
  • 4 crocs (canines)
  • 16 prémolaires
  • 10 molaires
Dentition et squelette du crâne des chiens.

Bien que les chiens possèdent le même nombre de dents, la façon de mordre varie. Certains chiens ferment leur gueule en plaçant les dents en forme de pince, de sorte à ce que les incisives se frottent les unes contre les autres. D’autres forment également une pince, mais le bord interne des incisives supérieures frotte le bord externe des incisives inférieures.

Par ailleurs, il se peut que la mâchoire inférieure dépasse la mâchoire supérieure. C’est ce que l’on appelle prognathisme, très typique des races comme le boxer ou le bulldog.

Le cas de figure contraire est également possible : la mâchoire supérieure peut être largement en avant par rapport à celle du bas. C’est ce que l’on connaît sous le nom d’énognatisme. Cette caractéristique est toujours considérée comme un défaut chez le chien.

Les caractéristiques des autres organes digestifs

Si l’on continue dans le tube digestif, après l’oesophage, nous trouvons l’estomac. Les parois internes de cet organe présentent des rugosités très marquées qui aident à écraser le bol alimentaire qui arrive de la bouche. Ce dernier n’est pas tellement digéré puisque les chiens mâchent à peine les aliments.

Plus tard, dans l’intestin, une grande quantité d’enzymes est libérée. Elles participent à la digestion chimique des aliments. Certaines études récentes ont découvert que de nombreuses races de chiens commencent à présenter une concentration plus élevée d’enzymes destinées à la digestion des hydrocarbures ou des glucides, en plus de celles utilisées pour digérer les protéines.

Ce schéma représente le système digestif des chiens.

D’autre part, le gros intestin des chiens est très court. Une caractéristique typique des carnivores, bien que certaines races de chiens en ont un plus long. De même, la flore intestinale que l’on trouve dans les intestins des chiens est typique des animaux carnivores.

Le chien est-il un animal carnivore ou omnivore ?

Si nous observons la composition de quelconque aliment destiné aux chiens dans un supermarché, nous pouvons constater qu’il contient une grande variété d’ingrédients, allant des viandes de plusieurs types jusqu’aux céréales ou légumineuses.

Ajouté au fait que presque tout ce que nous donnons à notre chien il le mangera, nous pouvons penser qu’il s’agit d’un animal omnivore. En réalité, les chiens sont des animaux carnivores facultatifs.

Les chiens sont des carnivores facultatifs.

La nature nutritionnelle des chiens, à savoir le fait qu’ils soient des carnivores facultatifs, s’explique par plusieurs raisons :

  • La longueur de leur intestin est très courte, entre 1,8 et 4,8 mètres. La race doit toujours être prise en compte. En effet, la perméabilité aux nutriments ainsi que le microbiote varient. En revanche, un être omnivore, comme l’être humain, possède un intestin de 5 à 7 mètres.
  • La dentition des chiens se constitue de dents très pointues. Leurs canines (crocs) sont conçues pour déchirer la nourriture. Et leurs molaires acérées brisent les aliments en quelques coups afin qu’ils descendent plus facilement.
  • Les animaux carnivores possèdent une flore intestinale différente des animaux herbivores ou omnivores. Cette flore intestinale sert, parmi de nombreuses qualités, à permettre la fermentation de certains nutriments tels que les glucides. Le cheminement de la fermentation des glucides chez les chiens est très pauvre.
  • Le cerveau des animaux fonctionne principalement grâce au glucose dérivé de la digestion des glucides. Les chiens possèdent d’autres voies métaboliques à travers lesquelles ils produisent du glucose à partir de protéines.

Ainsi, si votre chien n’est pas omnivore, pourquoi peut-il assimiler certains nutriments d’origine végétale ?

L’épigénétique : comment influence-t-elle le système digestif des chiens ?

Jusqu’à maintenant, il est clair que le chien est un animal typiquement carnivore. Mais, pourquoi peut-il assimiler d’autres nutriments qui ne sont pas d’origine animale?

Pour expliquer cela, nous devons comprendre le sens de l’épigénétique. Ce concept fait référence à la force que l’environnement exerce sur l’information génétique des êtres vivants. Un exemple simple pour mieux comprendre est la façon dont les tortues naissent mâles ou femelles selon la température dans laquelle elles se sont développées.

Une situation similaire s’est passée avec les chiens. Cependant, cela se développe et se répand depuis plus de 10 000 ans. Au cours du processus de domestication des chiens, surtout dans les premiers temps, ces animaux se nourrissaient de ‘restes des êtres humains’.

Ce phénomène a exercé une pression ayant pu provoquer des changements dans la synthèse des enzymes responsables de la digestion des nutriments. Les chiens se sont donc adaptés à une alimentation plus variée afin de survivre. De ce fait, de nombreux nutriments d’origine végétale peuvent être assimilés aujourd’hui par les chiens. C’est pourquoi ils sont considérés comme des carnivores facultatifs.


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