La souris de laboratoire, le meilleur modèle animal

La souris de laboratoire est utilisée en recherche en raison de son caractère docile et de ses similitudes avec l'être humain.
La souris de laboratoire, le meilleur modèle animal
Ana Díaz Maqueda

Rédigé et vérifié par la biologiste Ana Díaz Maqueda.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

Depuis plus d’un siècle, la souris de laboratoire est le modèle animal le plus utilisé dans la recherche mondiale. Ce petit rongeur est un parent de la souris domestique (Mus musculus), un animal très habitué à vivre avec l’être humain. Puisque dans ses maisons, il y trouve un refuge et des aliments.

Voulez-vous savoir pourquoi on utilise autant cet animal dans les recherches ? Dans cet article, nous vous expliquons en quoi la souris de laboratoire est le principal modèle animal. En effet, grâce à cette espèce, nous avons réussi à progresser dans la guérison d’importantes maladies cardiaques, immunodéficientes et le cancer.

Qu’est-ce qu’un modèle animal” ?

Dans les sciences de la vie, comme en médecine ou en biologie, l’usage des modèles animaux est largement répandu. En fait, les animaux de laboratoire s’utilisent depuis bien avant l’époque de la Grèce Antique. Bien qu’ils aient subi un recul au Moyen-Age à cause de l’imposition de l’Eglise Catholique, contre la profanation des cadavres.

Auparavant, les expériences étaient menées sur des animaux et des êtres humains. Mais depuis l’adoption du Code de Nuremberg, après la Seconde Guerre Mondiale, il est interdit d’expérimenter le développement de nouveaux médicaments et thérapies sur les êtres humains.

Par ailleurs, les modèles animaux ont un génome connu et les résultats d’une étude peuvent s’extrapoler à d’autres animaux, y compris l’être humain. Selon le National Defense Research Commitee, un modèle animal est :

“Un animal chez lequel la biologie et le comportement peuvent être étudiés. Ou alors chez lequel les processus pathologiques spontanés ou induits peuvent être étudiés. Ou bien chez lequel le processus dans un ou plusieurs aspects ressemble au même processus observé chez les êtres humains ou d’autres espèces animales”.

Une souris de laboratoire sur une main

L’usage de modèles animaux permet de mieux comprendre les fondements biologiques et physiopathologiques des maladies qui affectent aussi bien les humains que les animaux. En effet, la recherche en laboratoire est également applicable à la médecine vétérinaire.

Pourquoi la souris de laboratoire ?

Les espèces animales utilisées dans l’expérimentation sont nombreuses et variées : souris, rats, lapins, chiens, porcs, brebis, grenouilles, mouches, singes, etc. Mais le modèle animal utilisé dans plus de 50% des cas est la souris de laboratoire.

Voici les multiples raisons pour lesquelles les souris représentent le modèle animal par excellence :

  • Etant des mammifères, les processus biochimiques sont très semblables à ceux des êtres humains
  • Le temps entre une génération de souris et une autre est très court
  • Elles s’adaptent facilement à la vie en captivité
  • Ce sont des animaux de petite taille et faciles à manipuler. Ils ne stressent pas facilement lors de la manipulation
  • Avec l’être humain, c’est le mammifère le mieux étudié d’un point de vue génétique
  • Il existe de nombreuses couches distinctes. Les souris sont donc idéales pour l’étude des mutations génétiques comme le cancer
  • C’est l’unique modèle animal dont les cellules souches sont cultivées avec succès in vitro
  • L’étude de cet animal durant plus d’un siècle rend la quantité d’informations disponibles immense

Grâce aux souris, de grands progrès ont été réalisés aujourd’hui dans la recherche sur les maladies auto-immunes ou le cancer. Cependant, n’oublions pas que ce sont des êtres sensibles, avec leurs propres besoins ainsi qu’une étiologie bien définie et connue.

Les besoins d’une souris de laboratoire

Les souris sont des animaux sociaux habitués à vivre en groupe. Lorsque l’on doit loger des animaux de manière individuelle, l’étude doit être hautement justifiée. Par conséquent, les groupes sociaux doivent être séparés par sexe au moment du sevrage de la progéniture à l’âge de 21 jours. Sinon, des portées non désirées ainsi que des consanguins peuvent survenir.

Une fois ces groupes de femelles et de mâles établis, on ne peut plus introduire de nouveaux individus ni en extraire. Cela pourrait déstabiliser la hiérarchie de la colonie, entraînant ainsi des altercations et l’apparition d’animaux blessés, surtout chez les mâles.

Les dimensions des couveuses où vivent les animaux sont fixées par un décret royal, ainsi que le nombre d’animaux par couveuse. La surface occupée par une souris ne doit jamais être inférieure à 60 cm2.

Deux souris de laboratoire

Enfin, les souris ont besoin d’un enrichissement environnemental. Il se constitue de :

  • Le propre substrat de la couveuse
  • Du matériel pour faire des nids, indépendamment du sexe de l’animal
  • Des jouets : rouleaux de carton, morceaux de bois, des tanières en plastique transparent rouge afin de pouvoir observer l’animal à l’intérieur sans le déranger. En effet, les souris ne perçoivent pas la couleur rouge
  • Un aliment spécial, comme les fruits secs ou du pain dur

L’enrichissement de leur environnement est indispensable pour la bonne santé physique et psychologique des animaux. Si l’animal commence à développer une stéréotypie ou des conduites anormales, non seulement nous allons contre son bien-être, mais en plus, cela n’apportera aucune donnée valable pour l’étude.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Benavides, F., & Guénet, J. L. (2003). Manual de genética de roedores de laboratorio. Principios básicos y aplicaciones. Madrid: Universidad de Alcalá de Henares.
  • Dávila, A. G. (2008). Breve historia de la experimentación animal. Lecturas Singulares, (6).
  • Real Decreto 53/2013, de 1 de febrero, por el que se establecen las normas básicas aplicables para la protección de los animales utilizados en experimentación y otros fines científicos, incluyendo la docencia
  • Zúñiga, J. M., Muriana, J. O. y J. T., Marí. (2008). Ciencia y tecnología del animal de laboratorio. Sociedad Española para las Ciencias del Animal de Laboratorio (SECAL).

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.