Pourquoi les mulots sont-ils si importants ?

Bien qu'ils passent inaperçus, les mulots sont vraiment importants pour les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Les raisons vous surprendront.
Pourquoi les mulots sont-ils si importants ?

Dernière mise à jour : 23 août, 2021

Lors de l’évaluation d’un écosystème, tous les zoologistes s’accordent à dire que son équilibre dépend de toutes ses parties. Dans une mesure plus ou moins grande, chaque être vivant contribue au maintien et à la régénération de l’environnement dans lequel il vit, et c’est le cas des mulots : ils sont plus importants qu’on ne le pensait, comme le montrent plusieurs études de la dernière décennie.

Après analyse du milieu sauvage, on découvre que ces rongeurs remplissent deux rôles essentiels : l’un dans la régénération des forêts et l’autre dans le rétablissement des espèces menacées. Poursuivez donc votre lecture pour en apprendre plus le mulot et découvrir ce qui le rend si spécial malgré sa petite taille.

Les mulots, les souris des champs

Le mulot (Apodemus sylvaticus) est un petit rongeur d’environ 20 centimètres de long, queue comprise, laquelle peut être aussi longue que le corps lui-même. Sa coloration générale oscille entre les tons ocres et rougeâtres ; son ventre est blanc. Ses yeux sont grands et sombres, tout comme ses oreilles, et sa tête est plus grosse que celle des autres souris du genre Mus.

Ses habitudes sont principalement nocturnes, plus crépusculaires en été. À son pic d’activité, ce rongeur passe le plus clair de son temps à se nourrir de graines, de fruits et de baies. Il consomme parfois des protéines animales sous forme de petits insectes. Grâce à ses puissantes incisives, il est capable de ronger les écorces des fruits pour en extraire les graines.

Contrairement aux autres petits rongeurs, le mulot est solitaire et n’établit des unités familiales que pendant la saison de reproduction.

Son aire de répartition couvre toute l’Europe occidentale et une partie du bassin méditerranéen. Ces mammifères ne vivent pas plus de 2 ans et leur taux de survie est faible. Cependant, ils utilisent la stratégie de reproduction r pour préserver l’espèce : ils ont de grandes portées (une moyenne de 5 descendants) et fréquemment (jusqu’à 7 portées par an).

La stratégie de reproduction r favorise la croissance exponentielle des populations à faible survie individuelle.

Un mulot mange des groseilles.

Pourquoi les mulots sont-ils si importants ?

Malgré sa petite taille, son rôle dans l’écosystème est louable. Le principal travail que ce rongeur effectue dans les forêts dans lesquelles il vit est involontaire et simple : se nourrir. Ce n’est pas le seul, comme vous pourrez le découvrir dans les sections suivantes.

Les mulots en tant que proies

Le mulot fait partie du régime alimentaire d’une longue liste de prédateurs dans son habitat. Parmi eux, figurent la chouette hulotte (Strix aluco), la genette commune (Genetta genetta) ou encore l’élanion blac (Elanus caeruleus). De nombreuses espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles se nourrissent également de ces petits rongeurs.

La nyctale de Tengmalm (Aegolius funereus) est menacée et sont alimentation est en grande partie basée sur le mulot.

La meilleure défense des mulots contre la prédation est leur incroyable discrétion et leur capacité à établir des routes sûres sur le territoire. Un déclin de la population de ces rongeurs porterait un coup sévère à la survie des petits prédateurs qui les chassent.

Leur rôle de prédateur

La prédation des graines a généralement été considérée comme un facteur limitant pour la croissance des arbres ; les graines constituent une partie essentielle de l’alimentation des mulots et autres petits animaux. Cependant, une étude de 2010 à Hayedo de Montejo (Madrid, Espagne) révèle que ce n’est pas tout à fait le cas.

Dans les forêts fragmentées des plateaux ibériques, il a été constaté que les populations de mulots consomment la quasi-totalité des graines des arbres qui poussent dans ces lieux, mais pas toujours en entier, ce qui permet la pousse de nouveaux arbres. En effet, les glands que les mulots n’ont pas du tout endommagés ou stockés finissent par germer et donner naissance à de nouveaux arbres.

De plus, il a été observé que les souris transportaient les graines jusqu’à 130 mètres de l’arbre mère, ce qui favorise le phénomène de dispersion. Cela a été particulièrement bénéfique pour les chênes (genre Quercus).

Si tous les glands germent sous l’arbre d’où ils tombent, la concurrence les empêchera de pousser librement et empêchera la forêt de s’étendre. Par conséquent, les mécanismes de dispersion sont essentiels.

 

En somme…

Comme vous pouvez le voir, les mulots sont d’importants gardes forestiers. Ces études réaffirment l’idée selon laquelle il ne suffit pas de planter un arbre pour créer une forêt ou régénérer un terrain : tous les organismes vivants (végétaux et animaux) sont ceux qui donnent vie à un écosystème.

La présence de ces petits rongeurs dans les maisons et les villes a toujours été considérée comme indésirable, car ils ont parfois réussi à faire des ravages dans les maisons et les cultures. Cependant, il existe aujourd’hui de nombreuses techniques (comme la réduction des déchets qui les attirent vers les villes) qui rendent possible une coexistence harmonieuse entre les espèces. Prendre soin des autres espèces, c’est prendre soin de nous-mêmes.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Perea, R., San Miguel, A., & Gil, L. (2011). Leftovers in seed dispersal: ecological implications of partial seed consumption for oak regeneration. Journal of Ecology99(1), 194-201.
  • Ratón de campo – Apodemus sylvaticus. (s. f.). Vertebrados Ibéricos. Recuperado 19 de agosto de 2021, de http://www.vertebradosibericos.org/mamiferos/aposyl.html
  • SEO/BirdLife. (2018, 4 mayo). Elanio común. https://seo.org/ave/elanio-comun/
  • Muñoz, A. M. (2006). Análisis ecológico del comportamiento depredador y dispersante de semillas de encina (Quercus ilex) por el ratón muruno (Mus spretus) y el ratón de campo (Apodemus sylvaticus) (Doctoral dissertation, Universidad Complutense de Madrid).

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.