Triton ibérique : habitat et caractéristiques

Le triton ibérique évite généralement les plans d'eau contaminés par le nitrate d'ammonium, qui est un composant courant des engrais agricoles.
Triton ibérique : habitat et caractéristiques
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

Le triton ibérique est un petit animal au corps allongé et à la peau humide qui a besoin d’eau pour survivre. Bien qu’il n’ait pas une couleur voyante, ses caractéristiques biologiques en font une espèce phare dans son habitat. En effet, sa présence ou son absence peut servir à déterminer la qualité de la masse d’eau.

Son nom scientifique est Lissotriton boscai. Il fait partie du groupe des urodèles, composé de tritons et de salamandres. Les urodèles sont des parents proches des grenouilles et des crapauds, bien qu’ils aient des différences évidentes. Poursuivez donc votre lecture pour en apprendre plus sur le triton ibérique.

Habitat et répartition

Cet amphibien est endémique de la péninsule ibérique. Il abonde au Portugal, en Galice et en Estrémadure. Mais il est également possible de le trouver dans certaines zones des Asturies, de Castille et León, de Castille-La Manche, de Madrid et d’Andalousie. Il a une préférence pour les zones montagneuses situées entre 400 et 1 000 mètres d’altitude, mais a été vu à des altitudes de près de 1 800 mètres.

Le triton ibérique peut vivre dans une grande variété d’habitats, comme les forêts, les fourrés, les terres agricoles et même les zones côtières. Étant un organisme aquatique, il a besoin d’une étendue d’eau claire avec très peu de végétation. De plus, il n’a pas besoin d’être à l’extérieur : des grottes ou mines abandonnées inondées peuvent bien lui servir pour survivre.

Un triton.

Caractéristiques physiques

Le triton ibérique a un corps long et élancé qui ressemble un peu à celui d’un lézard. Il mesure entre 6 et 10 centimètres de long, mais la queue occupe près de la moitié de cette longueur. Il a un dos aplati et sa tête est plus large que longue. Ses pattes avant comprennent 4 doigts ; les pattes arrière en ont 5 doigts.

Ce triton est brun avec un motif de taches noires. Son ventre arbore des tons orange ou rougeâtres beaucoup plus voyants, bien qu’il ait également des points noirs sur les côtés. Certains spécimens arborent des tons jaunes ou blancs. Cependant, ce sont des exceptions appartenant à une population spécifique.

Les tritons ne naissent pas avec l’apparence typique d’un adulte. En effet, ils passent par un stade larvaire. Pendant ce stade, ils ressemblent à un petit poisson jaune de 10 millimètres de long. Ils sont complètement aquatiques et ont des branchies pour respirer sous l’eau. Ils se métamorphose ensuite et changent complètement d’apparence.

Le mécanisme de défense du triton ibérique

La couleur du ventre du triton ibérique a une fonction de défense particulière. Lorsqu’il fait face à un prédateur, il se redresse pour montrer les couleurs vives de son ventre. Cela lui permet de “dire” à son chasseur qu’il a un goût peu appétissant.

Cette curieuse stratégie s’appelle le réflexe unken et vise à faire en sorte que le prédateur renonce à son attaque. Cette stratégie est considérée comme un type de défense inné, car les spécimens n’ont pas besoin de l’apprendre. Une fois qu’ils ont subi une métamorphose, tout spécimen de cette espèce est capable d’y avoir recours.

Un triton ibérique.

Le comportement du triton ibérique

En général, les tritons ont la capacité de survivre hors de l’eau s’il y a suffisamment d’humidité dans l’environnement, c’est pourquoi certains passent une partie de leur vie sur terre. Cependant, le triton ibérique présente un comportement plus aquatique et se trouve rarement en dehors de l’eau.

Les spécimens qui vivent dans des régions froides ont tendance à passer par une dormance hivernale. Ils survivent ainsi aux basses températures et économisent les ressources. Les autres populations, comme celles qui vivent à Salamanque sont actives toute l’année, car le climat est plus chaud et plus adapté à leurs activités quotidiennes.

Comportement alimentaire

Les tritons ibériques se nourrissent principalement de petits insectes, comme les coléoptères, les crustacés, les vers, les escargots et les araignées. Ils ont toutefois une certaine préférence pour les diptères, puisque ce groupe représente au moins 46 % de leur alimentation. De plus, ils sont également capables de consommer les œufs de certains amphibiens.

Les larves se nourrissent également d’insectes, comme les crustacés planctoniques et les diptères. La seule différence est que leurs proies doivent mesurer au maximum 9 millimètres. Elles recherchent généralement leur nourriture au fond du plan d’eau.

Comportement reproducteur

La reproduction du triton ibérique a lieu après la saison des pluies, car il occupe des mares d’eau temporaires pour pondre ses œufs. Il se reproduit donc entre octobre et décembre, mais tout dépend des conditions météorologiques.

La parade nuptiale de cette espèce s’effectue au moyen de vibrations ou de mouvements oscillants de la queue. Le mâle essaie ainsi d’attirer l’attention de sa partenaire potentielle.

Les femelles pondent entre 100 et 250 œufs dans l’eau et cache ces derniers dans la végétation. La plupart des larves éclosent en février et commencent leur métamorphose en mai. Ce processus doit être rapide, car la plupart des flaques d’eau temporaires disparaissent en juin.

Le statut de conservation du triton ibérique

L’Union internationale pour la conservation de la nature classe le triton ibérique parmi les espèces les moins préoccupantes. Cela ne veut pas dire qu’il ne fait pas face à des menaces, mais que, pour l’instant, sa population ne risque pas de disparaître. Comme d’autres amphibiens, la pollution, la destruction de l’habitat et l’introduction d’espèces envahissantes peuvent entraîner leur extinction.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Díaz-Paniagua, C. (2014). Tritón ibérico – Lissotriton boscai. En: Enciclopedia Virtual de los Vertebrados Españoles. Salvador, A., Martínez-Solano, I. (Eds.). Museo Nacional de Ciencias Naturales, Madrid. http://www.vertebradosibericos.org/
  • Jan Willem Arntzen, Pedro Beja, Robert Jehle, Jaime Bosch, Miguel Tejedo, Miguel Lizana, Iñigo Martínez-Solano, Alfredo Salvador, Mario García-París, Ernesto Recuero Gil, Paulo Sá-Sousa, Rafael Marquez. 2009. Lissotriton boscai. The IUCN Red List of Threatened Species 2009: e.T59473A11947331. https://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2009.RLTS.T59473A11947331.en.
  • Brea, C., Galán, P., Ferreiro, R., & Serantes, P. (2007). Datos preliminares sobre la biología reproductora del tritón ibérico (Lissotriton boscai) y del tritón palmeado (Lissotriton helveticus) en condiciones controladas y naturales. Munibe, 25, 170-179.
  • Galán, P. (2010). Mutación leucística en Lissotriton boscaide Galicia. Bol. Asoc. Herpetol. Esp, 21, 58-61.
  • Marco, A. & Leguía, J. (2001). Unken reflex” en el tritón ibérico, Triturus boscai: postura defensiva innata en hábitats terrestres. Rev Española Herpetol, 15, 5-11.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.