10 curiosités sur les mille-pattes

Les mille-pattes présentent de nombreuses particularités. De leur défense à leur capacité à prendre soin des écosystèmes, ils ne vous laisseront pas indifférent.
10 curiosités sur les mille-pattes
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

Les mille-pattes sont des invertébrés fascinants, bien qu’ils suscitent souvent le rejet en raison de leur corps allongé et du nombre excessif de pattes qu’ils possèdent. Ces arthropodes détritivores sont chargés de maintenir le cycle du sol actif et possèdent une série de caractéristiques biologiques incroyables.

Bien que cela puisse ne pas en avoir l’air, les mille-pattes se présentent sous de nombreuses formes et couleurs. Vous découvrirez dans les lignes suivantes les adaptations des espèces les plus rares au sein de ce groupe d’invertébrés.

1. Les mille-pattes englobent de nombreuses espèces

Le terme “mille-pattes” ne fait pas référence à une seule espèce d’arthropode. En fait, au niveau scientifique, la classe des diplopodes comprend plus de 12 000 espèces. Cela va plus loin, car on estime qu’il existe 80 000 espèces de mille-pattes en attente de description. En Europe il n’existe que 1500 types de diplopodes.

Ces plus de 12 000 espèces décrites sont classées en 16 ordres et 140 familles différentes. De plus, elles font tous partie du sous-embranchement Myriapoda.

2. Une variété morphologique impressionnante

Les mille-pattes se présentent sous une grande variété de formes et de tailles. Les plus petites espèces mesurent environ 2 millimètres, tandis que les plus grandes atteignent une envergure de plus de 30 centimètres. Leur corps est composé de segments répétitifs, un phénomène connu sous le nom de métamère. Ils peuvent avoir de 11 à plus de 100 segments.

Le corps des diplopodes est divisé en deux régions distinctes ou tagmes : la tête et le tronc. La tête est protégée par une capsule céphalique et possède plusieurs organes sensoriels, comme une paire d’antennes et de simples ocelles ou yeux. Pour sa part, le tronc est dur et calcifié, et sa longueur et son nombre de pattes varient selon les espèces.

Un mille-pattes dans le sable.

3. Une distribution universelle

Les mille-pattes se trouvent sur tous les continents du monde, à l’exception de l’Antarctique. Étant des animaux ectothermes, ils ne sont pas capables de réguler leur propre température et dépendent de l’environnement pour remplir leurs fonctions vitales. Par conséquent, ils ne peuvent pas habiter des environnements extrêmement froids. Toutefois, il est possible d’en trouver en Russie, en Norvège et en Islande.

La plupart des diplopodes sont associés aux écosystèmes forestiers, en particulier aux environnements humides avec très peu de lumière. Dans les zones tempérées et végétalisées, avec des sols pleins de matière organique en décomposition, jusqu’à 1000 spécimens peuvent être trouvés par mètre carré.

4. Il existe de nombreux types de mille-pattes

Les mille-pattes sont des animaux éminemment détritivores, car ils se nourrissent de bois en décomposition, de feuilles mortes et de restes de matière organique présents dans les sols. Malgré leurs habitudes communes, ils peuvent être divisés en 5 catégories selon leur écologie. Ce sont les suivantes :

  • Les excavateurs : ils sont allongés, cylindriques et ont de nombreux segments. Comme leur nom l’indique, ces mille-pattes se sont spécialisés dans le creusement et se frayent un chemin grâce à leur tête puissante.
  • Ceux en forme de berceau : ces espèces arborent des expansions au niveau des segments, comme s’il s’agissait de « jupes ». Cela leur donne une forme très inhabituelle.
  • Ceux qui sont particulièrement élastiques : ils sont plus élastiques que les autres mille-pattes, car leurs segments ne sont pas soudés entre eux. Ils ressemblent à des vers aplatis.
  • Ceux qui s’enroulent : comme les punaises de balle, ils peuvent s’enrouler sur elles-mêmes pour se protéger. Les gloméridés en sont le parfait exemple.
  • Les espèces d’écorce : ce sont de petits mille-pattes qui habitent les crevasses de l’écorce des arbres.
Un mille-pattes.

5. Des méthodes de défense incroyables

L’une des curiosités des mille-pattes est qu’ils peuvent se défendre de plusieurs manières. Ils possèdent des ozopores qui permettent la communication entre les glandes sécrétoires du corps et l’environnement extérieur. Certains de ces animaux sécrètent du cyanure d’hydrogène à partir des ozopores, ce qui est mortel pour d’autres arthropodes et même pour les petits vertébrés.

Leurs couleurs douces aident également les mille-pattes à se fondre parfaitement dans leur environnement.

6. Leur régime alimentaire est essentiel pour les écosystèmes

Saviez-vous qu’une seule espèce de mille-pattes peut consommer 10 à 11 % de l’ensemble d’une plante en décomposition dans un écosystème ? Ces invertébrés ingèrent de la matière organique morte et l’excrètent sous forme de fèces compactes. Par ce simple geste, ils facilitent grandement l’utilisation de ces matières par les décomposeurs tels que les bactéries et les champignons.

Malheureusement, certaines espèces de mille-pattes se nourrissent de plantes vivantes et peuvent devenir de véritables ravageurs des cultures. Ommatoiulus moreleti fait partie des diplopodes devenus envahisseurs et est assez problématique pour l’homme.

On estime que les mille-pattes consomment plus de 30 % de la biomasse en décomposition des forêts en un an.

7. Ont-ils vraiment 1000 pattes ?

Une autre curiosité inattendue des mille-pattes est qu’aucune espèce n’a 1000 pattes, malgré leur nom. Ils ont entre 30 et 400 pattes selon l’espèce. L’espèce Illacme plenipes remporte le record, avec un maximum de 750 pattes. Les gloméridés représentent la partie opposée du spectre, n’ayant qu’entre 17 et 19 paires de pattes.

8. Certains mille-pattes ressemblent à des punaises de balle

Les gloméridés méritent une mention spéciale. L’ordre Glomerida se distingue du reste de ses parents par sa taille aplatie et son corps ovale, très similaire à celui d’un isopode ou d’une punaise. Cependant, ne les confondez pas : les isopodes sont des crustacés, pas des myriapodes.

Les gloméridés englobent 30 genres et près de 300 espèces différentes de mille-pattes. Leur capacité à se mettre en boule les a rendu célèbres, et ils sont de plus en plus présents dans le monde des animaux de compagnie exotiques.

9. Les mille-pattes et les diplopodes sont différents

Bien qu’ils soient tous deux des myriapodes, les mille-pattes et les diplopodes présentent de nombreuses différences. En plus d’avoir moins de segments en règle générale, les mille-pattes sont venimeux, ont des mâchoires très proéminentes et occupent le rôle écologique de prédateurs. Si vous ramassez un mille-pattes dans votre main, vous aurez probablement une surprise très douloureuse.

Les mille-pattes n’ont qu’une paire de pattes par segment. Les diplopodes en ont plus. 

10. Des animaux qui vivent en paix avec les humains

En général, les mille-pattes ne sont pas considérés comme problématiques pour la société humaine, contrairement à de nombreux insectes (en raison de leur capacité à générer des parasites). Ces invertébrés ne mordent pas et leurs sécrétions sont inoffensives pour notre espèce.

De plus, plusieurs espèces ont été établies comme animaux de compagnie exotiques en raison de la facilité, car elles sont faciles à entretenir et à faire se reproduire.

Un myriapode.

En somme, ce groupe d’arthropodes s’est spécialisé dans ses environnements depuis des siècles et a évolué au gré des impositions des écosystèmes. Si vous trouvez un de ces adorables invertébrés dans votre jardin, n’ayez crainte : il ne fera que nettoyer vos sols et les fertiliser.


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