Le cycle de vie des pucerons

Chaque espèce de puceron attaque généralement une plante ou une culture spécifique, bien qu'il existe des espèces généralistes qui envahissent plusieurs types de végétaux en même temps.
Le cycle de vie des pucerons
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Les pucerons sont des insectes réputés pour leur activité phytophage, avec laquelle ils parviennent à endommager une grande variété de cultures. La raison de la capacité destructrice des pucerons est leur cycle de vie complexe.

Ces organismes sont capables de réduire l’efficacité de différentes plantations. C’est pourquoi ils sont souvent considérés comme des ravageurs dangereux pour l’agriculture.

Contrairement à la croyance populaire, le terme puceron fait référence à diverses espèces de la famille des Aphididae, un groupe d’insectes de l’ordre des Homoptera. Cependant, comme la plupart d’entre eux sont très similaires en apparence et en mode d’infestation, ils sont tous appelés pucerons dans le langage populaire.

Les pucerons

La taille des pucerons est variée, mais ils ne mesurent généralement pas plus de 5 millimètres de long. Ce sont donc des envahisseurs presque imperceptibles.

Le corps des pucerons est de forme ovale et d’apparence molle et comprend 2 antennes, 3 paires de pattes et une paire d’ailes (pas toujours). Il est à noter qu’ils ne présentent pas la division anatomique typique du groupe des insectes, à savoir une tête, un thorax et un abdomen très bien définis.

La bouche des pucerons est de type piqueur-suceur et leur sert à aspirer la sève des plantes. Ils se nourrissent des nutriments produits par leurs hôtes (végétaux), ces derniers se dessèchent donc et finissent par mourir.

Comme si cela ne suffisait pas, les pucerons sont également considérés comme des vecteurs de certains virus. Ils causant ainsi plusieurs problèmes lorsqu’ils envahissent les cultures : mort des plantes et propagation de maladies.

La sève dont se nourrissent ces insectes contient de nombreux sucres, ils doivent donc la traiter et transformer l’excès. Pour ce faire, ils ont des structures au bout de leur abdomen appelées siphons, qui les aident à produire une substance sucrée appelée mélasse.

Ils éliminent ainsi l’excès de sucre et créent une monnaie d’échange qui leur permet d’interagir avec d’autres insectes, comme les fourmis.

La grande capacité des pucerons à envahir et à endommager les cultures est due à leur capacité de reproduction : ils peuvent passer de la reproduction sexuée à la reproduction asexuée, et ainsi coloniser un hôte en quelques jours seulement. Le cycle de vie des pucerons est le secret de leur vie phytophage efficace.

Des pucerons sur les plantes.

Le cycle de vie des pucerons

Le cycle de vie des pucerons peut être classé en deux types : holocyclique et anholocyclique. La différence entre chaque type réside dans la technique de reproduction qu’ils utilisent, mais tous deux se concentrent sur l’amélioration de la survie de l’espèce sur son hôte.

Les rôles de chaque puceron dans la population

Les pucerons alternent entre reproduction sexuée et asexuée pour faire face aux différentes saisons tout au long de l’année. Avec cette approche, les populations peuvent être divisées en sortes de castes :

  • Femelles fondatrices (vivipares) : leur apparence est la même que celle de n’importe quel puceron aptère, mais elles ont la capacité de se reproduire sans avoir besoin d’être fécondé. Elles représentent le caractère invasif de l’espèce. Les filles de ces femelle sont des femelles vivipares de plus petite taille et avec une fertilité réduite.
  • Femelles sexuées (ovipares) : après quelques générations, les filles des fondatrices commencent à produire des femelles ailées capables de pondre. Les petits de cette classe de pucerons peuvent être à la fois mâles et femelles. Les femelles sexuées n’apparaissent qu’en automne.
  • Femelles (ovipares) : ces spécimens constituent la phase sexuelle des pucerons. Une fois fécondée, la femelle ovipare produit un seul œuf en hiver qui éclora au printemps. De là émergera une femelle fondatrice qui recommencera le cycle des pucerons. Selon l’espèce en question, il peut être aptère (sans ailes) ou ailé.
  • Mâles : ces spécimens naissent dans le but de féconder les femelles. Leur apparence est similaire à celle des femelles, bien que la plupart des mâles soient ailés.

Le cycle de vie holocyclique chez l’hôte

Lorsqu’une femelle fondatrice atteint une plante, la colonisation commence immédiatement par la reproduction asexuée. C’est la principale raison pour laquelle l’infestation par les pucerons est si rapide, car elle n’a pas besoin d’un mâle pour se reproduire. Cependant, ces invertébrés utilisent une autre stratégie en hiver.

À l’automne, les femelles sexuées commencent à pondre des œufs qui donneront naissance à des organismes femelles et mâles. La phase sexuée se termine par la ponte d’un œuf capable de résister au froid hivernal. Les pucerons font en sorte de garantir au moins la survie des femelles fondatrices qui écloront au printemps.

Les phases sexuée et asexuée des pucerons holocycliques jouent un rôle très important, car elles sont essentielles à leur survie. La saison asexuée est un mécanisme qui sert à envahir efficacement une culture, tandis que la saison sexuée leur permet de survivre lors de climats difficiles.

Le cycle de vie anholocyclique chez l’hôte

Ce type de cycle de vie se produit dans les régions au climat plus chaud où les  températures hivernales ne mettent pas en danger les pucerons. Ainsi, les espèces de pucerons anholocycliques renoncent à passer par leur phase sexuée, puisqu’elles n’ont pas besoin d’œufs pour survivre en hiver.

Les pucerons assurent leur reproduction grâce aux femelles parthénogénétiques vivipares.

Les bienfaits de la reproduction sexuée et asexuée

Chaque type de reproduction a des coûts et des avantages pour les spécimens, ils choisissent donc généralement celui qui leur convient le mieux. Cependant, certaines espèces comme les pucerons brisent ce schéma en adoptant les deux types. Ils bénéficient ainsi des avantages de chacun d’eux.

La reproduction asexuée permet de produire une descendance rapidement sans avoir besoin de dépenser de l’énergie en parade nuptiale ou en accouplement. Ainsi les pucerons profitent des ressources pendant les mois les plus chauds de l’année pour générer une armée capable de détruire des plantations entières.

Toutefois, la reproduction asexuée est un processus qui diminue également la variabilité génétique. En effet, les pucerons deviennent plus sensibles aux changements de l’environnement, ce qui réduit leurs capacités d’adaptation. De plus, elle favorise également l’apparition de maladies génétiques qui pourraient les éradiquer brutalement.

Le cycle de vie des pucerons est complexe.

La reproduction sexuée corrige les inconvénients de la reproduction asexuée. En effet, elle génère suffisamment de variations génétiques pour faciliter la survie des pucerons.

En résumé, les pucerons sont dotés d’un cycle de vie incroyable qui leur offre le meilleur des deux mondes. Cependant, ce qui est bon pour eux est mauvais pour les humains, car cela en fait également des ennemis difficiles à combattre et à éradiquer.


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