La méduse Olindias formosa est-elle dangereuse ?

La méduse Olindias formosa est aussi fascinante à voir qu'à étudier. Si vous en rencontrez une en vous baignant, voici ce que vous devez savoir.
La méduse Olindias formosa est-elle dangereuse ?

Dernière mise à jour : 19 juin, 2021

Les cnidaires suscitent des émotions mitigées chez la plupart des gens : bien que fascinants et mystérieux, beaucoup d’entre nous ne souhaitent pas les observer de trop près. La méduse Olindias formosa ne fait pas exception : son allure incroyable attire inévitablement le regard, mais beaucoup se demandent si elle est dangereuse.

Si vous voulez en savoir plus sur cette petite méduse, poursuivez donc votre lecture. Avec ses tentacules néons et sa forme extraterrestre, cette méduse va vous faire fondre. 

Les caractéristiques de la méduse Olindias formosa

La méduse Olindias formosa est un invertébré de la famille des cnidaires qui vit dans les eaux du Japon, du Brésil et de l’Argentine, généralement dans les zones côtières où les algues marines abondent. Ce sont des animaux nocturnes : ils profitent de l’obscurité de la nuit pour aller chasser les petits poissons qui peuplent les fonds marins.

Ces animaux peuvent mesurer jusqu’à 15 centimètres de long et leur espérance de vie est d’environ 6 mois. Ils ont environ 300 tentacules – seulement 15 d’entre eux sont alimentaires – qui se terminent par une petite protubérance bioluminescente. Étant un animal nocturne, des études affirment que cette émission de lumière aide les méduses à attirer leurs proies.

Méduse Olindias formosa.

La reproduction de la méduse Olindias formosa, un mystère

Les méduses se reproduisent en alternance, comme la plupart des cnidaires. Cela signifie qu’elles alternent entre reproduction sexuée et asexuée pour assurer un bon nombre de descendants et une variabilité génétique. Jusqu’à récemment, le cycle de vie complet de cette méduse n’était pas entièrement connu, car il était impossible de la faire se reproduire en captivité.

Les études de l’Université de Cambridge nous apportent la réponse. Son cycle de maturation est le suivant :

  • Méduse adulte : grâce à la reproduction sexuée, ce cnidaire libère des gamètes et des œufs microscopiques dans l’eau environnante, où se produit la fécondation avec le matériel génétique d’autres méduses. Les descendants produits dans cette interaction ne sont pas des copies de leur père ou de leur mère, mais une combinaison des deux.
  • Planules ou larves : ils éclosent des œufs et adhèrent à une surface dure.
  • Polypes : la reproduction asexuée se produit à ce stade, car les polypes prolifèrent. Fait intéressant, les polypes de la méduse Olindias formosa n’ont qu’un seul tentacule, bien que très actif. La progéniture produite à ce stade sera génétiquement la même que son prédécesseur.
  • Jeune méduse : à ce stade, la méduse atteindra sa taille adulte -avant cela elle ne mesure que 2 millimètres de long environ – clôturant ainsi le cycle de reproduction.

Quelques curiosités sur cette méduse

La méduse Olindias formosa a une adaptation unique : lorsque la nourriture se fait rare, elle est capable de réduire sa taille corporelle. De cette façon, le besoin d’ingestion diminue et ses chances de survie augmentent.

De plus, cet invertébré n’a pas de tête, de cerveau, de cœur, d’os, de cartilage ni d’yeux. Son corps est composé presque uniquement d’ eau, plus précisément de 95 % d’eau. Sa sensibilité somatique est assurée par des cellules spécialisées dans la détection des stimuli physiques qui l’entourent.

Sa bioluminescence, produite par des protéines présentes aux extrémités de ses tentacules, est également observée au stade polype. Pendant cette période, le polype utilise son unique tentacule pour balayer son environnement à la recherche de nutriments, un processus qui semble également être favorisé par la lumière qu’il émet.

Elle-elle dangereuse ?

Si vous craignez de tomber sur l’un de ces invertébrés et d’avoir un accident mortel, n’ayez crainte : il n’a pas assez de venin pour vous tuer. Comme il se nourrit de petits poissons, ses toxines sont suffisamment puissantes pour tuer ces derniers presque instantanément, mais pas assez pour un humain adulte.

La piqûre est douloureuse et ressemble à une brûlure. Elle peut être traitée par des méthodes conventionnelles, soit via l’application d’une solution saline ou d’eau salée avant de se rendre à un poste de secours. Il ne faut pas gratter ni frotter la zone affectée, autrement les toxines pénètrent plus profondément dans la peau.

Les méduses éjectent leur venin grâce à des cnidocytes, des cellules spécialisées. Ces corps cellulaires possèdent un « harpon » qui se propulse au contact direct, injectant ainsi des toxines dans la peau de la proie.

État de conservation et coexistence avec l’homme

Comme il s’agit d’une espèce rare de méduse qui habite de petits espaces géographiques, il existe plusieurs projets de conservation de la méduse Olindias formosa. Cependant, elle n’est pas considérée comme en danger d’extinction.

Les plus gros problèmes rencontrés par les populations humaines vivant sur les côtes où habite cette méduse sont les morsures. Il a également été reporté qu’elles obstruent les filets de pêche ou les entrées d’eau dans les barrages hydroélectriques.

Cependant, les méduses remplissent leur rôle dans la nature de manière efficace : elles contrôlent les populations de poissons. Par ailleurs, la biofluorescence est à l’étude, afin d’élargir les connaissances sur le mimétisme.

Une méduse sur fond noir.

En somme, cette méduse est un maillon de plus dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes dans lesquels elle habite. S’il est vrai qu’elle peut menacer certaines activités économiques, comme le tourisme ou la pêche, il est en notre pouvoir de créer une coexistence positive avec le reste des espèces qui peuplent la planète.


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