Escherichia coli : la bactérie des mammifères

Escherichia coli est une bactérie qui vit à l'intérieur des animaux de façon naturelle, mais il existe des souches pathogènes qui produisent des maladies intestinales. Il est donc important de la connaître pour éviter de la transmettre à nous-mêmes et à nos animaux.
Escherichia coli : la bactérie des mammifères
María Muñoz Navarro

Rédigé et vérifié par la biologiste María Muñoz Navarro.

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Vous avez sûrement déjà entendu parler d’Escherichia coli (E. coli), que ce soit parce que vous avez connu le mal-être de ses effets ou parce que vous connaissez quelqu’un qui en a souffert. Mais saviez-vous que les animaux de la ferme sont des porteurs (réservoirs) de cette bactérie ?

E. coli est considérée comme la bactérie de vie libre la plus étudiée. La majorité des souches qui existent se trouvent dans le colon des mammifères et des oiseaux (où elles ne provoquent pas de maladies mais aident à réaliser les processus digestifs). Cependant, en-dehors du tractus gastro-intestinal, elles causent des infections dans les tissus et organes vulnérables aux toxines des souches pathogènes.

Nous allons dès maintenant vous parler de cet agent pathogène si intéressant qui peut aussi bien affecter les êtres humains que les animaux.

Escherichia coli : un agent pathogène

Il existe de multiples sérotypes qui provoquent des troubles intestinaux. L’une des souches pathogènes les plus étudiées jusqu’à présent est Escherichia coli,  productrice de toxine Shiga ou STEC. Ces types de bactéries ont une croissance optimale à des températures comprises entre 7 ºC et 50 ºC.

Dans la souche STEC, nous retrouvons le sérotype O157:H7, qui a été associé aux crises importantes de colite hémorragique (CH) et du syndrome urémique hémolytique (SUH) qui ont eu lieu aux Etats-Unis et au Canada en 1983.

Chez les êtres humains, l’infection par E. coli provoque des douleurs abdominales, un cadre diarrhéique suivi de fièvre et de vomissements et d’autres problèmes.

Réservoir chez les animaux

Les STEC se trouvent dans le tractus intestinal et s’excrètent à travers les selles d’une large variété d’espèces qui incluent : les animaux de la ferme (comme le bétail ovin, caprin et porcin), en plus d’autres mammifères (chats, chiens) et oiseaux (dindes et poulets). Le bétail bovin est le réservoir le plus important de STEC zoonotique. 

l'Escherichia coli et le bétail

Mode de transmission et source d’infection

Étant donné qu’il s’agit d’un micro-organisme qui se trouve dans l’appareil digestif, la transmission se fait à travers les eaux et les aliments contaminés par les restes fécaux. La majorité de ces souches pathogènes sont responsables des symptômes propres à la colite et peuvent aussi causer des troubles plus graves comme le syndrome urémique hémolytique (SUH), qui se produit quand la toxine s’introduit dans le flux sanguin.

Dans le bétail, les principales sources d’infection sont l’eau potable, l’alimentation et l’environnement. Les animaux sauvages ou les animaux de compagnie qui habitent dans la même zone que le bétail pourront donc aussi être porteurs de la bactérie.

Chez les êtres humains, la contagion se fait par voie orale-fécale. On a pu voir des cas d’animaux de compagnie qui ont transmis la bactérie à leurs maîtres à travers leurs excréments. L’ingestion de fruits et de légumes a aussi été associée à une méthode de contamination car, à un moment de la culture ou de la récolte, ces aliments sont entrés en contact avec les excréments des animaux porteurs de la souche.

Ainsi, en raison de ce réservoir naturel, la consommation de viande crue ou peu cuite et de dérivés laitiers, ainsi que la manipulation d’aliments contaminés et les ustensiles de cuisine employés pour leur préparation signifient un risque pour la santé humaine et une augmentation des possibilités de contagion.

Traitement de l’infection par Escherichia coli

En réalité, il n’existe pas de traitement antibiotique pour l’élimination de la bactérie. Il est recommandé d’incorporer une quantité suffisante de liquides à l’alimentation pour éviter la déshydratation.

Si la personne a contracté le SUH, elle devra être hospitalisée. Le patient devra être sous surveillance continue et un contrôle des électrolytes et liquides perdus devra être réalisé car les reins perdent leur fonctionnalité normale.

Contrôle et prévention

Un contrôle correct de STEC dans le bétail doit principalement se focaliser sur la source de contamination, c’est-à-dire sur le réservoir animal. Pour cela, des mesures doivent être prises afin de réduire la colonisation intestinale du bétail par cette bactérie :

  • Vaccination
  • Modification de l’alimentation
  • Traitement via des probiotiques

En ce qui concerne les humains, les mesures de prévention se centrent sur une bonne hygiène et sur l’application des clés pour l’innocuité des aliments, implantées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) :

  • Se laver fréquemment les mains
  • Garder la table de travail propre
  • Bien laver les fruits et légumes
  • Éviter la consommation de laits crus et de viandes peu cuites
  • Appliquer la température adéquate aux aliments pour tuer la bactérie (> 70 ºC)
Bien nettoyer les fruits et les légumes pour éliminer toute trace de l'Escherichia coli

La prévention est fondamentale

Même si E. coli est une bactérie qui cause d’importantes maladies – comme celles déjà mentionnées –, il ne faut pas oublier que la majorité des micro-organismes de ce type font partie de notre corps et de celui des animaux. En d’autres termes, ils permettent de nombreux processus, comme l’absorption des nutriments dans l’intestin, par exemple.

Pour éviter l’infection des souches pathogènes, nous devons suivre certaines règles d’hygiène et de cuisson des aliments.

 


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