Rat-kangourou : habitat et caractéristiques

Le rat-kangourou est un rongeur qui s'est parfaitement adapté à la vie dans le désert. Apprenez-en plus sur cet animal.
Rat-kangourou : habitat et caractéristiques
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Le terme « rat-kangourou » ne fait pas référence à une seule espèce, mais à tout un genre de rongeurs (Dipodomys), un groupe qui comprend 22 espèces de souris originaires de certaines régions arides d’Amérique du Nord. Leur nom commun dérive de leur physiologie, car elles se tiennent debout sur  2 pattes et se déplacent à la manière des kangourous.

Ces rongeurs sont aussi sympathiques qu’intéressants sur le plan scientifique. Plusieurs recherches ont été menées sur leurs aires de répartition, leurs relations avec d’autres espèces du même genre et leurs adaptations au milieu aride. Si vous voulez en savoir plus sur eux, poursuivez donc votre lecture.

L’habitat du rat-kangourou

Les rats-kangourous (genre Dipodomys) sont originaires d’Amérique du Nord. Ils habitent les zones arides. Il peut s’agir de plaines situées comme de zones accidentées situées à 7100 pieds d’altitude. Ils appartiennent à la famille des Heteromyidae ; ils ne peuvent être regroupés avec les souris typiques de la famille des Muridae.

L’aire de répartition dépend de l’espèce analysée. Par exemple, l’espèce Dipodomys agilis se trouve dans le sud-est de la Californie, tandis que Dipodomys californicus occupe le nord-est de la Californie et le sud-est de l’Oregon. D’autre part, on rouve Dipodomys ordii à l’extrême sud du Canada jusqu’au centre du Mexique.

Fait intéressant, des études publiées dans la revue Nature ont montré que certaines populations de différentes espèces se chevauchent dans leur aire de répartition. Pour éviter la concurrence, elles occupent des espaces différents. Par exemple, Dipodomys ordii préfère les sols herbeux, tandis que D. merriami choisit les zones arbustives.

La compétition interspécifique aurait pu amener les différentes espèces de rats-kangourous à s’adapter à différentes niches.

Rat-kangourou du genre Dipodomys.

Caractéristiques physiques

Tous les rats du genre Dipodomys ont des caractéristiques similaires, car ils habitent des zones qui nécessitent des adaptations très similaires. Les rats-kangourous ont des pattes postérieures très développées (d’où leur nom), des pattes antérieures peu proéminentes, une grosse tête, des yeux noirs très visibles et des oreilles de taille moyenne.

Ces animaux sont considérés comme des rongeurs de taille moyenne. Ils pèsent entre 35 et 80 grammes et mesurent entre 10 et 20 centimètres. Leur queue mesure la même taille que l’ensemble du corps et le pelage est dense et soyeux. La tonalité varie au sein de chaque espèce, mais en général elle va du « café au lait » au brun foncé, avec un ventre toujours blanchâtre.

Une curieuse façon de se déplacer

Les rats-kangourous se déplacent de manière bipède, c’est-à-dire en s’appuyant sur leurs membres postérieurs. Comme l’indique le portail Britannica, ils sont capables de sauter jusqu’à 2 mètres en un seul saut et n’utilisent leurs pattes avant que pour parcourir de très petites distances. Ils peuvent d’atteindre une vitesse de 10 km/h en dépensant peu d’énergie.

Les rats-kangourous peuvent changer de direction rapidement entre les sauts. Cette adaptation peut les sauver des coyotes, des renards, des serpents et des hiboux qui veulent les attaquer.

Dimorphisme sexuel

Ces rats sont sexuellement dimorphes, ce qui signifie que les mâles et les femelles présentent des signes externes différentiels. Les mâles sont plus gros que les femelles, mais il faut noter que des variations de taille peuvent également se produire entre les populations d’une même espèce. Par conséquent, la distinction à l’œil nu est très difficile.

Le régime alimentaire du rat-kangourou

Les rats-kangourous se nourrissent principalement de graines, bien qu’ils puissent également ronger des légumes et se nourrir d’insectes à certaines périodes de l’année. De plus, ils sont capables de stocker de la nourriture dans leurs abajoues, également présentes chez d’autres espèces de rongeurs.

Pour le rat-kangourou, l’alimentation est une tâche contre la montre. Chaque spécimen doit obtenir le maximum de graines dans les plus brefs délais, en raison du climat torride. C’est pourquoi ces rongeurs sautent rapidement d’un endroit à un autre, ramassent plus de nourriture qu’ils n’en ont besoin sur le moment et l’apportent dans leurs tanières.

En plus de cette stratégie, il faut noter que les rats-kangourous sortent souvent la nuit, afin d’éviter les chocs thermiques et la déshydratation. Dans les environnements désertiques, l’activité pendant la journée doit être réduite au minimum.

La nuit, il y a moins de chance de mourir d’une attaque de chaleur, mais les prédateurs sont plus actifs. Pour ces raisons, le rat-kangourou sort rarement de sa tanière, de jour comme de nuit.

Autres adaptations à la vie dans le désert

Comme nous l’avons laissé entendre dans les lignes précédentes, ces rongeurs passent une grande partie de leur vie dans des tanières ou dans des crevasses du terrain qu’ils s’approprient. Ils ont tendance à choisir des zones de terres sablonneuses et sèches, avec du gravier et une végétation clairsemée pour construire leurs abris, dont ils sortent très peu.

Pour éviter de perdre de la chaleur et de mourir de déshydratation, ces rongeurs minimisent leur taux métabolique. Leur activité est réduite au minimum nécessaire pour vivre, et selon des études, certaines de ces espèces sont capables de passer toute leur vie sans eau potable. L’oxydation métabolique des graines qu’ils mangent leur donne suffisamment de H20 pour survivre.

Reproduction

Ces rongeurs se reproduisent avec autant de partenaires que possible sans distinction de sexe ou d’âge. Une femelle permettra à plusieurs mâles de la monter en très peu de temps, maximisant ainsi les chances de créer une progéniture. Une fois fécondée, la femelle porte ses petits pendant un mois maximum (22-27 jours).

Par ailleurs, il est intéressant de savoir que ces animaux ont un pic de reproduction durant l’été, lorsque les pluies printanières sont passées. Cela garantit que la progéniture aura de la nourriture à consommer et minimise le taux de mortalité des jeunes.

Le statut de conservation du rat-kangourou

Rappelons que le terme « rat-kangourou » englobe 22 espèces différentes, il n’est donc pas possible de déduire un état de conservation global. Certaines espèces ne sont en aucun cas en danger ( Dipodomys agilis, Dipodomys californicus, Dipodomys compactus et Dipodomys deserti, entre autres), tandis que d’autres sont sur le point de disparaître.

Le cas de Dipodomys gravipes, inscrit sur la Liste rouge de l’UICN comme « en danger critique d’extinction », est particulièrement préoccupant : de 1986 à 2017, aucun spécimen n’a été observé. Cette espèce a été redécouverte récemment, mais l’état de sa population reste déplorable. D’autres espèces de ce genre, comme Dipodomys ingens, sont également en danger.

Un désert.

En somme, le rat-kangourou est un animal parfaitement adapté au milieu désertique. Grâce à son faible taux métabolique et au fait qu’il sorte très peu de sa tanière, il est capable de survivre avec très peu d’eau dans un environnement aussi rude que fascinant.


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