10 curiosités sur le paon

Les paons font partie des oiseaux les plus majestueux et les plus beaux que l'on puisse trouver dans n'importe quel écosystème. Ici, nous vous disons tout sur eux.
10 curiosités sur le paon
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Le paon est connu dans le monde entier pour sa silhouette élancée, ses couleurs et sa queue frappante. Mais peu de gens savent qu’il n’y a pas qu’une seule espèce de paon et que cette beauté coûte très cher aux mâles.

Ce groupe d’oiseaux est l’exemple parfait de la sélection sexuelle, une théorie dans laquelle il est postulé qu’attirer des femelles de la même espèce peut avoir un effet très négatif sur la survie individuelle. Comment est-il possible pour les paons d’éviter d’être la proie d’un prédateur avec une queue aussi frappante ? Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur cet animal !

1. Il n’y a pas qu’une seule espèce

Avant d’entrer pleinement dans les particularités de cet oiseau au niveau reproducteur, il est nécessaire de le situer d’un point de vue génétique. Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe 3 espèces différentes de paons. Bien qu’ils appartiennent tous à la famille des Phasianidae, ils présentent certaines caractéristiques différentielles. Ce sont les suivantes :

  1. Paon spicifère (Pavo muticus) : cette espèce est répartie dans toutes les forêts tropicales d’Asie du Sud-Est. Le cou des mâles est vert et ils sont plus gros que les spécimens de l’espèce typique (P. cristatus).
  2. Paon bleu (Pavo cristatus) : Cette espèce est originaire d’Asie du Sud et est répartie dans tout le sud-est de l’Inde. Elle est plus petite que le le paon spicifère, et les mâles ont des tons bleutés caractéristiques.
  3. Paon du Congo (Afropavo congensis) : il est très différent des 2 autres espèces, puisqu’il appartient à un genre différent. Ses couleurs sont un peu moins frappantes, il est plus petit et son corps est plus aplati. En termes simples, on pourrait croire qu’il est issu d’un croisement entre une pintade et un paon bleu.

2. Une répartition assez spécifique

Désormais, nous allons nous concentrer sur l’espèce Pavo cristatus, car c’est la plus connue d’un point de vue socioculturel. Lors de l’enregistrement des mouvements de cette espèce, il a été détecté qu’elle ne migre pas ou ne se déplace pas clairement de son aire de répartition d’habitat naturel.

Elle a une grande prédilection pour les forêts de feuillus avec des sources d’eau abondantes. En particulier à des distances considérables des noyaux humains.

On trouve l’espèce P. cristatus dans le sous-continent indien et au Sri Lanka. Il préfère les écosystèmes situés en dessous de 1800 mètres d’altitude.

Deux paons.

3. L’un des plus beaux animaux du monde

Les paons bleus sont connus pour leur magnifique plumage et leur forme élancée. Ce sont de gros oiseaux qui mesurent entre 100 et 110 centimètres du bec à la queue et qui pèsent entre 4 et 6 kilogrammes en moyenne. Les femelles sont plus petites que les mâles.

En matière de couleurs, le dos, le cou et la tête des mâles est bleu phosphorescent. Ils ont aussi des plumes dorées sur les côtés et au niveau du dos. Les femelles arborent des couleurs moins frappantes, et leurs principales couleurs sont le blanc, le noir et le gris (bien que leur cou conserve des tons verdâtres).

Les mâles ont une queue qui mesure en moyenne 1,2 mètre. Celle-ci a plus de 150 plumes appelées “ocelles” (en raison du motif similaire à un œil).

4. Un dimorphisme sexuel évident

Les paons mâles et femelles sont radicalement différents. En biologie, ce terme est connu sous le nom de dimorphisme sexuel et s’explique par la compétition entre spécimens d’une même espèce. Comme les femelles choisissent leurs partenaires en fonction de la qualité de leur plumage, on pense que celui-ci a évolué chez les mâles jusqu’à des limites insoupçonnées.

Comme l’indiquent les études, la taille de la queue, le comportement reproducteur et le nombre d’ocelles des mâles sont des signes honnêtes de leur santé reproductive. On peut supposer que ceux qui peuvent “investir” plus d’énergie dans la parade nuptiale ont de meilleurs gènes, et que les femelles gagnent en viabilité en s’accouplant avec eux.

Plus le père est fort, plus la femelle s’assure que sa progéniture survivra à l’avenir.

5. La queue du paon, un mystère non résolu

Bien que la plupart des curiosités du paon se réfèrent à la taille et à la forme de la queue du mâle, il convient de noter que cette caractéristique n’a pas encore été complètement expliquée. Bien que la taille et la complexité de la queue soient un signe honnête de la qualité génétique des mâles, il ne semble pas que les femelles les choisissent en fonction de ces seuls traits.

Diverses recherches se sont soldées par un échec à l’heure d’expliquer le choix des femelles en ne se rapportant uniquement à la taille de la queue ou au nombre d’ocelles. Cela ne signifie pas que ces théories sont invalides, mais que les mécanismes de reproduction de ces oiseaux sont beaucoup plus complexes qu’on ne pourrait le croire au départ.

6. Un mode de reproduction complexe

Les paons sont polygames, c’est-à-dire qu’ils peuvent se reproduire avec plusieurs partenaires tout au long de leur vie. Lorsque la saison de la parade nuptiale arrive, les mâles se regroupent dans des territoires spécifiques dans lesquels ils affichent leur queue dans l’espoir d’attirer les femelles.

Les mâles déploient leur queue et effectuent des mouvements sporadiques. Les femelles se montrent souvent désintéressées et continuent de se nourrir. Lorsqu’elles choisissent leur partenaire, les femelles dominantes deviennent très agressives. Elles ne veulent pas que les autres femelles se reproduisent avec « leur » partenaire, elles n’hésiteront donc pas à attaquer les intéressées.

7. Comment survit un paon avec une si grosse queue ?

La taille de la queue des mâles est un compromis, car elle augmente leurs chances de se reproduire, mais aussi de mourir face à un prédateur. Échapper à un tigre avec une queue de plus un mètre de long collé sur le dos est complexe.

Les spécimens adultes ont la capacité de voler vers les branches adjacentes lorsqu’ils perçoivent un danger. De plus, ils ont tendance à se nourrir en groupe, ce qui réduit quelque peu le risque individuel. Cependant, ces oiseaux sont des proies faciles pour les léopards, les loups, les lions, les tigres et certains oiseaux de proie. En captivité, cette espèce vit 23 ans, mais dans la nature elle ne vit presque jamais plus de 16 ans.

Fait intéressant, les jeunes spécimens sont plus susceptibles d’être tués par un prédateur que les adultes.

8. Le paon est un animal solitaire

Contrairement à ce que son apparence suggère, c’est un animal plutôt solitaire. Bien que les spécimens adultes s’associent en petits groupes pour manger et se reproduire, ils préfèrent être seuls. Les mâles utilisent également leur queue comme « arme » : ils hérissent leur queue lorsqu’un paon ou un autre animal pénètre sur leur territoire.

9. Un registre vocal impressionnant

Les paons sont constamment sur le qui-vive, car elles sont une proie facile pour les prédateurs des forêts indiennes. En plus de garder le cou haut et de scruter l’horizon, ils produisent une série de vocalisations stridentes qui avertissent leurs compagnons d’un danger. Les deux sexes émettent jusqu’à 6 cris d’alerte différents.

3 des cris émis par les mâles sont exclusifs à la parade nuptiale. On pense que ceux-ci sont aussi importants que la queue à l’heure d’impressionner les femelles, car il semble que la complexité des intonations du mâle soit liée à son succès reproducteur.

Un paon.

10. Le paon, un animal chanceux

En guise de conclusion, nous vous donnons une bonne nouvelle. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe l’espèce Pavo cristatus dans la catégorie « Préoccupation mineure ».  Les populations sont stables, un fait très rare aujourd’hui.

Toutefois, les paons ont des taux de mortalité élevés dus à la prédation, aux maladies, à l’électrocution lors du survol des lignes électriques, à l’empoisonnement chimique et à la perte des écosystèmes. Ils doivent être respectés et protégés : le fait qu’ils ne soient pas en danger ne signifie pas qu’il ne faut pas rester vigilant.


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