5 oiseaux nectarivores que vous ne connaissez peut-être pas

L'alimentation de base des oiseaux nectarivores est le nectar des fleurs. Découvrez ici quelques-uns des plus beaux nectarivores volants !
5 oiseaux nectarivores que vous ne connaissez peut-être pas
Ana Díaz Maqueda

Rédigé et vérifié par la biologiste Ana Díaz Maqueda.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

Il existe, dans les régions tropicales ou tempérées de la planète, une foule d’oiseaux nectarivores. Certains des oiseaux les plus représentatifs de ce groupe sont les oiseaux solaires (famille Nectariniidae) en Afrique et les oiseaux mangeurs de miel (famille Meliphagidae) en Australie.

Dans la région tropicale du continent américain, la nectarivorie se restreint aux oiseaux de la famille Trochilidaeaussi connus sous le nom de colibris ou d’oiseaux mouches.On retrouve environ 300 espèces différentes au sein de cette famille.

Il existe néanmoins des références d’autres espèces n’appartenant pas à cette famille mais qui semblent consommer du nectar. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les oiseaux nectarivores !

Qu’est-ce que le nectar ?

Dans un premier temps, pour comprendre le mode de vie de ces curieux oiseaux, il faut savoir ce qu’est le nectar et pourquoi il est si nutritif pour ces animaux. Il est malgré tout nécessaire de souligner qu’aucun oiseau ne peut dépendre exclusivement du nectar car on n’y retrouve pas tous les acides aminés essentiels.

Le nectar est un produit dilué composé principalement de sucre, et surtout de saccharose. Il contient parfois des polysaccharides, des acides aminés et des lipides. Les plantes qui produisent du nectar l’utilisent exclusivement en tant que stratégie pour attirer les pollinisateurs.

Les plantes pollinisées par des oiseaux ont généralement des fleurs rouges (la meilleure couleur qu’ils puissent voir) et sans odeur. Quand l’oiseau s’approche pour prendre le nectar, il attrape aussi le pollen qu’il pourra déposer dans la prochaine fleur qu’il ira voir. De cette façon, l’oiseau promeut la pollinisation des plantes.

Curiosités sur les oiseaux nectarivores

Les oiseaux nectarivores sont faits pour consommer cette substance et pour la digérer. Ils ont aussi besoin de consommer de petites quantités d’insectes pour compléter leur alimentation. En effet, une alimentation se basant exclusivement sur du nectar entraîne des carences très graves chez les oiseaux.

  • Les oiseaux nectarivores ont un long bec étroit, parfois courbé vers le bas.
  • Leur langue est généralement très longue, avec des protubérances de différente nature qui augmentent sa surface et facilitent l’extraction du nectar.
  • L’appareil digestif de ces oiseaux est très petit. Par ailleurs, les gésiers (partie musculaire de l’estomac, très développée chez les oiseaux granivores) sont petits et peu musclés.
  • Ils n’ont pas de caecums intestinaux propres aux oiseaux.
  • Le nectar se digère rapidement et produit une grande quantité d’urine. Pour éviter la perte d’électrolytes au cours de la nuit, certains oiseaux nectarivores stoppent leur fonction rénale.
  • Pour obtenir les nutriments non apportés par le nectar, ces oiseaux passent une partie de leur temps à chercher des arthropodes au corps mou.
  • Les petits des oiseaux nectarivores ont une alimentation basée sur des arthropodes, qui change par du nectar au fur et à mesure qu’ils grandissent.

Les espèces d’oiseaux qui mangent du nectar

Nous allons ici vous présenter quelques-unes des espèces nectarivores les plus spectaculaire ainsi que quelques curiosités sur leur origine ou mode de vie.

Souimanga malachite

C’est au sud-est de l’Afrique que nous trouvons l’un des plus beaux oiseaux nectarivores, le souimanga malachite (Nectarinia famosa). Il appartient au groupe des oiseaux solaires qui, contrairement aux colibris, se posent sur la plante pour manger.

Au moment de la période de reproduction, le souimanga mâle acquiert une coloration verte-azur très brillante sous les rayons du soleil. Par ailleurs, deux de ses plumes de la queue s’allongent jusqu’à mesurer 10 centimètres. Cet oiseau se nourrit principalement de nectar mais chasse aussi des insectes.

Il s'agit d'un souimanga malachite

Souimanga à ventre jaune

Le souimanga à ventre jaune (Cinnyris venustus) est un autre oiseau solaire de la famille Nectariniidae. Avec un ventre jaune brillant et le reste du corps bleu, qui change de ton avec la lumière du soleil, le souimanga mâle attire les femelles. Celles-ci ont une coloration plus discrète, même si elles ont aussi le ventre jaune.

Ce sont des oiseaux experts en construction de nids, qu’ils suspendent dans les branches des arbres. Comme d’autres oiseaux nectarivores, leur consommation d’insectes augmentent lors de la période de reproduction.

Il s'agit d'un souimanga à ventre jaune.

Le méliphage de Nouvelle-Hollande

Le méliphage de Nouvelle-Hollande (Phylidonyris novaehollandiae) est un oiseau endémique du sud de l’Australie. Les mâles et les femelles se ressemblent beaucoup. Ils ont un corps noir avec des veines blanches. Leur iris est également blanc. Certaines de leurs plumes d’ailes sont jaunes.

Ils vivent généralement dans de grands groupes pour éviter la prédation. Ce ne sont pas que des oiseaux nectarivores car ils se nourrissent aussi d’arthropodes comme des grillons et des araignées. Par ailleurs, ils prennent le sucre que sécrètent certains insectes psilidés.

Le méliphage fait partie des oiseaux nectarivores.

L’un des oiseaux nectarivores les plus curieux : le polochion de York

Si l’on se concentrait exclusivement sur les caractéristiques physiques générales des oiseaux nectarivores, le polochion de York (Philemon yorki) n’en ferait pas partie. Il habite les forêts tropicales proches des côtes du Queensland, en Australie.

On ne peut pas dire que le polochion de York soit un bel oiseau : il a la tête pratiquement dépourvue de plumes, ce qui laisse sa peau noire à découvert. Le reste de son corps est recouvert d’un plumage marron clair.

Son bec est plus large que le reste des espèces nectarivores et il a une protubérance qui joue sûrement un rôle lors de la parade.

Comme le reste des oiseaux de ce groupe, il se nourrit principalement du nectar des fleurs. Étant donné qu’il n’a pas de plumes sur le visage, il a une plus grande hygiène et évite que le nectar ne se colle aux plumes.

Le polochion de York fait partie des oiseaux nectarivores.

L’ermite vert

L’ermite vert (Phaethornis guy) appartient à une sous-famille de la famille Trochilidae, à laquelle appartiennent les colibris. La particularité de ce groupe est que tous ses membres ont un bec particulièrement courbé, ont les doigts collés et de longues plumes au niveau de leur queue.

Plus concrètement, l’ermite vert vit dans les forêts humides de Colombie, du Costa Rica, d’Équateur, de Panama, du Pérou et du Venezuela. On les retrouve à une grande altitude, entre 800 et 2000 mètres.

Comme son nom l’indique, cet oiseau a un plumage à la tonalité verte. Tout comme les colibris, les ermites verts maintiennent un vol constant quand ils aspirent le nectar des fleurs.

Il s'agit d'un ermite vert.

La conservation des oiseaux nectarivores

Dans la majorité des cas, on ignore l’état de conservation de beaucoup d’espèces se nourrissant de nectar. Ce sont généralement des animaux très farouches, rapides et timides.

Il faut malgré tout savoir que la destruction constante de l’environnement touche leurs populations. D’autres menaces significatives pour ces oiseaux sont la fragmentation de l’habitat, la transformation de forêts en champs de culture, la construction de routes et la taille illégale.

Il est important de savoir que beaucoup de ces oiseaux ont co-évolué avec des espèces concrètes de plantes. Si celles-ci disparaissent, les oiseaux n’auront plus de sources de nectar.


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