Poissons mystérieux : la chimère

Il existe, dans les profondeurs des océans, de nombreux animaux mystérieux et inconnus, comme la chimère.
Poissons mystérieux : la chimère
Érica Terrón González

Rédigé et vérifié par la vétérinaire Érica Terrón González.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

La chimère est différente, sous bien des aspects, des autres poissons. Cet étrange animal est dispersé dans le monde entier, entre 100 et 1700 mètres de profondeur. En été, elle remonte parfois à la surface mais, en hiver, elle recherche les profondeurs, où les variations de température sont moins importantes.

Son aspect est assez interpellant car elle a de grands yeux, une tête plus proéminente que le reste du corps et un aileron caudal assez long. Étant donné qu’elle peut mesurer entre un et deux mètres, on lui a attribué le terme de « monstre sous-marin ».

Généralités

Ces étranges animaux font partie du groupe des chimériformes, un ordre de poisson cartilagineux. Leur crâne les différencie du reste des poissons abyssaux, ce qui explique pourquoi elles constituent une sous-classe particulière : celui des holocéphales. Dans cette sous-classes, les chimères sont accompagnées d’autres poissons connus sous le nom de “requins fantôme“.

Aujourd’hui, seules 47 espèces de chimériformes survivent.

Caractéristiques des chimères

Comme nous l’avons déjà commenté, son aspect est extrêmement curieux :

  • Dans un premier temps, elles disposent d’une grande tête protubérante. On y décèle un visage grotesque dû à l’apparence que lui donnent les deux canaux muqueux. Leur mandibule supérieure se fond dans le reste du crâne
  • Dans un second temps, elles disposent d’une longue queue fusiforme, typique chez de nombreux poissons des profondeurs
  • Dans un troisième temps, leurs yeux sont vert phosphorescent, pleins de photorécepteurs pour optimiser leur vision dans les profondeurs
Une chimère au fond des mers

 

Chimère monstrueuse. Par Andy Murch – ELASMODIVER

Ces caractéristiques sont celles qui lui ont donné le nom de « chimère », terme qui rappelle les monstres de la mythologie grecque constitués de parties de différents animaux.

Elles peuvent mesurer jusqu’à deux mètres, la plus grande partie étant celle de leur queue démesurée. Les femelles sont aussi plus grandes que les mâles. Elles ont un corps dépourvu d’écailles, comprimé latéralement, développé sur la longueur et très affiné vers la queue.

Leur squelette est cartilagineux, comme celui des élasmobranches – requins et raies. Il ne se compose cependant que de deux ouvertures branchiales, ce qui les rapproche plus des poissons osseux.

Les chimères ont le même squelette que les raies

Une autre de leurs caractéristiques les plus frappantes est la pointe qu’elle ont sur la partie avant de l’épine dorsale. Elles peuvent, avec elle, provoquer des blessures profondes et même inoculer du poison à leurs prédateurs.

Leur piqûre est très douloureuse ; elle n’est malgré tout pas mortelle pour l’homme, à moins qu’il y soit allergique.

Alimentation

Les chimères se nourrissent de mollusques et d’autres petits animaux des fonds marins, comme les crabes, les crevettes ou les étoiles de mer. Elles ont des dents qui sont de véritables broyeurs.

Reproduction de la chimère

Les chimères ont des ptérygopodes qui agissent en tant qu’organes sexuels externes masculins. Et, parfois, elles ont un petit « pseudo-ptérygopode » sur la tête, comme certains requins préhistoriques.

Les mâles profitent de cette protubérance charnue qu’ils ont entre les yeux pour tenir les femelles pendant la copulation.

La femelle dépose ses œufs et les enterre dans le sable. Chaque œuf reste enfermé dans une capsule cornée et tapissée de poils.

Chimaera monstrosa : la chimère monstrueuse de nos mers

Il s’agit d’une espèce de chimère typique du nord-ouest de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée. Elle semble préférer la plateforme continentale supérieure, entre 300 et 500 mètres de profondeur.

Dans la mer Méditerranée, cette espèce se retrouve à partir de 100 mètres de profondeur mais est plus abondante entre 500 et 800 mètres. On a recensé des spécimens à 650 mètres de profondeur dans la mer des Baléares, et à 800 mètres de profondeur dans la mer Ionienne.

Ce poisson peut parfois être capturé par des pêcheurs, même s’il est relâché dans la majorité des cas. On commence cependant, petit à petit, à le commercialiser.

 


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