Lézard perlé : habitat et caractéristiques

L'une des raisons pour lesquelles le lézard perlé a très peu été étudié est qu'il peut passer plus de 95 % de sa vie enfoui sous terre.
Lézard perlé : habitat et caractéristiques
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

Le lézard perlé est un reptile particulier peu commun sur lequel on ignore encore beaucoup de choses aujourd’hui. La peau de cet animal est très particulière, car elle semble être composée de perles. Ses couleurs sont simples, mais belles. De plus, ce reptile appartient au seul groupe de lézards capables de produire du poison.

Cet animal, Heloderma horridum, fait partie de la famille des Helodermatidae, qui comprend les lézards originaires d’Amérique. Avec les varans, il est l’un des plus proches parents des serpents. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur ce fabuleux reptile.

Habitat et répartition du lézard perlé

Ce lézard est réparti en Amérique centrale et en Amérique du Nord, presque exclusivement au Mexique, car on le trouve le long des côtes de l’océan Pacifique. En général, il peut être vu du Chiapas au sud de Sonora, y compris dans la région de Río Balsas, dans les États de Puebla, Oaxaca, Morelos, Guerrero et Michoacán.

Ce reptile habite les milieux semi-arides et rocheux, dans lesquels la végétation est fragmentée et séparée, mais qui conservent quelques forêts ouvertes. Concrètement, l’écosystème auquel il appartient est connu sous le nom de “forêts sèches mexicaines”, l’un des plus menacés au monde.

Un lézard perlé.

Caractéristiques physiques

Cet animal imposant a un corps cylindrique, robuste et allongé. Il mesure  80 centimètres de long, et pèse plus de 800 grammes. Sa queue robuste représente près de 50 % de sa taille, et il y stocke des nutriments pour survivre pendant ses périodes de léthargie. Comme ses pattes sont courtes, il ne peut pas se déplacer rapidement, même lorsqu’il est en danger.

Par ailleurs, ce partage partage quelques similitudes physiques avec les serpents : une langue fourchue, des crocs qui fonctionnent comme des aiguilles et la présence de venin. Cela le distingue de la plupart des espèces de son groupe : c’est l’un des rares lézards capables de synthétiser des toxines et de les inoculer directement.

Enfin, sa peau arbore des écailles granuleuses et arrondies qui ressemblent à des perles, d’où son nom. Ces mêmes écailles forment un motif de couleurs, dans lequel le noir prédomine. Quelques taches se trouvent le long de sa silhouette.

Comportement

Ce reptile a des habitudes nocturnes : il se cache dans le sol pendant la journée. Lorsqu’il sort, ses mouvements sont maladroits et lents, mais il devient plus agressif et actif au fur et à mesure que la nuit avance.

On sait que ces animaux ne répondent aux agressions que dans une situation extrême, car leur première option sera toujours de fuir. Mais cela est nécessaire, il adopte parfois un comportement particulier appelé “morsure de chien” dans lequel il utilise la flexibilité à son avantage.

Si le lezard perlé s’aperçoit qu’il ne pourra pas s’échapper, il se retourne subitement et mord l’agresseur, une réaction similaire à celle d’un chien.

Comportement alimentaire

Ce reptile est un carnivore par excellence. Son régime alimentaire se compose de petits mammifères, d’oiseaux, de lézards, de grenouilles, d’insectes et de quelques œufs d’autres animaux.

Comme les serpents, il avale complètement sa proie et la digère lentement. Dans le cas extrême où sa nourriture vient à manquer, il peut profiter de la réserve de graisse qui se trouve dans sa queue pour tenir un moment.

Cet animal est très prudent lorsqu’il se nourrit. Lorsqu’il consomme les œufs d’autres espèces, il le fait par étapes. Il perce d’abord un peu l’œuf sans le casser, afin qu’il puisse facilement l’écraser une fois dans sa bouche. Ce comportement est similaire à ce que nous faisons : nous tapotons l’œuf contre une surface dur afin de pouvoir retirer la coquille facilement.

Comportement reproducteur

Ce reptile est vivipare et se reproduit entre février et mars. Avant la saison de reproduction, les mâles doivent établir une hiérarchie, ce qui leur permet de savoir qui a le droit de s’accoupler. Pour cela, ils effectuent une série de combats, dans lesquels ils se battent corps à corps.

Une fois les combats terminés, seuls les vainqueurs pourront s’accoupler.

La copulation peut durer entre 30 et 60 minutes et se termine par une ponte 2 mois plus tard. La femelle est capable de pondre entre 3 et 8 œufs. Elle creuse un trou de 12 centimètres de profondeur pour les protéger pendant leur incubation qui dure au moins six mois. Des lézards ne mesurant pas plus de 20 centimètres en sortiront.

Comme chez les autres reptiles, cette espèce ne prodigue aucun type de soins parentaux à ses petits : ils les abandonnent peu de temps après la ponte. Cela ne représente pas vraiment un problème : n’ayant pas beaucoup de prédateurs, les petits peuvent facilement survivre.

Le statut de conservation du lézard perlé

L’Union internationale pour la conservation de la nature classe ce reptile dans la catégorie « Préoccupation mineure (Least Concern – LC) ». Cependant, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas menacé : la population de ces animaux se réduit d’année en année. Pour cette raison, les gouvernements locaux ont proposé des réglementations pour le protéger, le qualifiant de spécimen “en danger”.

Hormis la destruction de son habitat, les plus gros problèmes auxquels ce lézard est confronté sont les croyances mystiques autour de son apparence attrayante et curieuse. Ses croyances sont à l’origine du trafic et de la vente de cet animal. Dans certains cas, il est utilisé à des fins médicinales et aphrodisiaques, qui ne reposent sur aucun fondement.

Un lézard perlé.

Malheureusement, la consommation d’animaux exotiques est liée aux cultures qui les entourent. Parce que l’espèce est inconnue, on lui attribue des caractéristiques mystiques, aphrodisiaques et médicinales qui manquent de subsistance. C’est une des raisons pour lesquelles la diffusion scientifique est si importante : il est important de bien connaître une espèce et de la respecter.


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