Y a-t-il des animaux dans la mer Morte ?

Aucun animal ne peut être aperçu dans la mer Morte, du moins à première vue. En réalité, cet endroit cache quelques surprises qui valent la peine d'être connues.
Y a-t-il des animaux dans la mer Morte ?

Dernière mise à jour : 11 août, 2021

Dans le monde, il existe des endroits qui présentent les conditions les plus extrêmes sur Terre, et pourtant ils abritent la vie : c’est le cas de la mer Morte. La principale caractéristique de cet environnement est sa concentration en sel extrêmement élevée, 10 fois supérieure à celle des mers intérieures, comme la Méditerranée.

Cette hypersalinité est due au fait qu’il ne s’agit pas vraiment d’une mer. En effet, il serait plus juste de parler de « grand lac », puisque la mer Morte est entourée de terre sur tous ses fronts. Comme les eaux du Jourdain s’y jettent mais n’ont nulle part où suivre leur cours, l’eau s’évapore, ne laissant que le sel. Comment est-il possible qu’il y ait de la vie dans ces conditions ? Découvrez-le ici.

Pourquoi la mer Morte porte-t-elle ce nom ?

La mer Morte, également connue sous le nom de « mer de sel » (en hébreu (Yam Hamélaj ou al-Baḥr al-Mayyit en arabe), est un lac endoréique. Cela signifie qu’il n’évapore l’eau que par sa surface, car il n’a pas d’écoulement d’eau naturel.

Cette mer occupe la partie la plus profonde d’une dépression tectonique traversée par le Jourdain, entre l’Israël, la Palestine et la Jordanie, et se situe à 435 mètres sous le niveau de la mer. En raison de la très forte concentration en sel, la densité de l’eau de la Mer Morte est de 1240 kg/m³, ce qui rend impossible pour une personne de s’y enfoncer (principale raison du tourisme dans la région).

En raison du changement climatique et de l’extraction d’eau douce, le niveau d’eau de la mer Morte baisse d’un mètre par an et les berges s’enfoncent de 15 centimètres au même rythme annuel.

L’origine de son nom se trouve dans les textes anciens, bien qu’elle fût connue sous l’appellation de « mer cachée ». Dans la Bible, on en parle, la désignant comme la mer d’Arabah ou la mer de l’Est. À certaines occasions, cet endroit est décrit comme la mer de la mort, en raison de l’absence de vie à proximité. Depuis, ce nom a été conservé.

Y a-t-il des animaux dans la mer Morte ?

Il est logique de penser qu’aucun animal ne pourrait survivre dans cet environnement, mais la vie fait son chemin même dans les environnements les plus hostiles. Lorsqu’on cette mer a pu être explorée dans ses profondeurs, des animaux ont été découverts dans la mer Morte. Ces animaux sont capables de survivre à son hypersalinité.

En réalité, il vaut mieux parler de quasi salinité, puisque les minéraux qui prédominent dans ce lac sont le calcium, le potassium, le magnésium et le brome. Cette mer est en réalité assez pauvre en sodium.

Ainsi, bien que la vie macroscopique y soit rare, cette mer n’est pas entièrement morte. Dans les paragraphes suivants, nous vous invitons à découvrir quels animaux vivent dans ce lac et comment ils survivent aux conditions défavorables.

Crustacés

Bien que l’absence de poissons et d’amphibiens soit réelle à cet endroit, il existe une espèce adaptée à vivre dans cette eau : l’artémie (Artemia salina). Il s’agit d’un crustacé brachiopode qui mesure environ un centimètre à son stade adulte. Il a 3 yeux et 11 paires de pattes avec lesquelles il nage dans la colonne d’eau.

Pour vous donner une idée de l’adaptabilité des artémies, il faut savoir que leurs œufs peuvent rester métaboliquement inactifs pendant de longues périodes (voire 10 ans) si les conditions ne sont pas propices à l’éclosion. Une fois éclos, les larves et les adultes se nourrissent de phytoplancton.

Les œufs résistent aux conditions marquées par l’absence totale d’eau et d’oxygène et à des températures inférieures au point de congélation. Cette caractéristique est connue sous le nom de cryptobiose ou diapause.

L'un des habitants de la mer Morte est la crevette de saumure.

Oiseaux

Les plus gros animaux de la mer Morte que l’on puisse trouver sont les oiseaux. Ce lac est une étape de la migration des cigognes (Ciconia ciconia). On trouve également certaines espèces de pélicans qui se nourrissent d’artémies.

Un autre oiseau que l’on peut trouver à proximité de cet écosystème est le moineau de la mer Morte (Passer moabiticus), un passereau qui mesure entre 10 et 12 centimètres de long. Il peut également être vu à proximité du Jourdain, de Chypre, de la Turquie, de l’Irak et de l’Iran. Comme beaucoup d’autres oiseaux, il se nourrit principalement de graines.

Un moineau de la mer Morte.

Y a-t-il plus de vie dans la mer Morte ?

Il y a encore bien d’autres animaux dans la mer Morte, mais il ne sont pas visibles sans l’aide d’un microscope. Les formes de vie les plus abondantes dans ce lac sont les micro-organismes halophiles, appelés ainsi en raison de leur capacité à survivre dans des environnements aquatiques très concentrés en minéraux salins. Parmi ceux que l’on peut trouver, les suivants se distinguent :

  • Protozoaires ciliés : ce sont des organismes unicellulaires microscopiques qui vivent dans des environnements humides. Leurs cils leur permettent de se déplacer dans la colonne d’eau.
  • Bactéries : Chromohalobacter israelensis et encore d’autres des genres Flavobacterium et Halococcus.
  • Algues microscopiques
  • Champignons : comme E. Rubrum, qui est apparu dans des recherches récentes comme une solution possible à la faim, puisque sa capacité à vivre dans des eaux salines fait qu’il serait possible de l’arroser avec l’eau de mer.

Bien que la mer Morte semble mal porter son nom, il est vrai que sa diversité biologique est bien inférieure à celle des autres écosystèmes. Si l’on ajoute à cela l’impact humain sur son environnement (changement climatique, détournement des eaux jordaniennes et extraction d’eau du lac), il est possible que la mer Morte finisse par mourir un jour pour de bon.

La disparition de la mer Morte serait une véritable catastrophe pour les régions adjacentes, car c’est une source importante de tourisme et de revenus.

L’importance de la conservation des écosystèmes, aussi extrême soit-elle, est démontrée jour après jour par les importantes découvertes qui sont faites à leur sujet. Bien souvent, ce que ces lieux ont à nous apprendre contribue à la conservation même de notre espèce, donc les protéger est une double victoire.


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