Manchot de Magellan : habitat et caractéristiques

Les jeunes manchots de Magellan sont incapables de réguler leur propre température. C'est pourquoi leurs parents se mettent sur eux pour les garder au chaud avec leur propre corps. Apprenez-en plus ici sur cette espèce.
Manchot de Magellan : habitat et caractéristiques
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

Le manchot de Magellan est un oiseau marin qui se caractérise par sa tendance à rechercher les climats chauds, pouvant migrer pour les trouver. Comme les autres manchots, cet animal a un corps adapté pour être efficace à la nage. Par conséquent, il est capable de plonger pour trouver de la nourriture ou de rechercher sur des kilomètres un banc de poissons pour se régaler.

Formellement, le nom scientifique de cette espèce est Spheniscus magellanicus. Cet oiseau appartient à l’ordre des Sphenisciformes, qui regroupe les espèces incapables de voler, mais qui ont une forme hydrodynamique étonnante pour nager. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur cette espèce.

L’habitat du manchot de Magellan

L’espèce qui nous intéresse ici est répartie le long des côtes d’Amérique du Sud, notamment au Chili, en Argentine et aux îles Falkland. On pense que l’endroit avec la plus grande population de cet oiseau se trouve dans le détroit de Magellan – d’où son nom – bien que cela reste encore à confirmer.

Ces spécimens préfèrent les températures chaudes, de sorte que certaines populations peuvent migrer vers les tropiques pendant l’hiver. De plus, ils ont tendance à passer la majeure partie de leur vie dans des eaux peu profondes, au large des côtes.

Cependant, lorsqu’ils nichent, ces oiseaux se dirigent vers les rives, où ils cherchent des buisson pour créer des terriers où ils déposeront leurs petits. Parlons maintenant de leurs caractéristiques physiques…

Un groupe de pingouins.

Caractéristiques physiques

Le manchot de Magellan peut atteindre une hauteur de 70 centimètres et pèse en moyenne 5 kilos. Le corps de cet animal est adapté à la nage, car il a une forme hydrodynamique et imperméable. En effet, son apparence est allongée et élargie au centre (fusiforme). Quant à ses ses membres, qui sont situés près du corps, sont courts.

Cet oiseau a une coloration caractéristique : son dos est noir, tandis que sa poitrine et son abdomen sont blancs. Sa tête est également noire, avec une ligne blanche qui part de la partie supérieure des yeux et descend jusqu’au cou. Son ventre arbore également une ligne blanche qui délimite la partie blanche de la noire.

Le comportement du manchot de Magellan

Comme la plupart des manchots, ce sont des animaux spécialisés dans la plongée pour se nourrir. Leur vie est principalement aquatique, mais ils habitent la terre pendant de courtes périodes, lorsqu’ils sont en saison de reproduction. Ils y construisent un nid pour protéger les jeunes au fur et à mesure qu’ils se développent.

D’autre part, il convient de noter que cet oiseau prodigue des soins parentaux, puisque les parents sont assez protecteurs. On les a même vus se battre pour protéger leur progéniture ou pour leur obtenir le meilleur territoire.

Tous les spécimens d’une population sont concentrés sur une même côte, ce qui rend ce type de combats courant. Pour eux, le choix du site est primordial, puisque la survie de leurs petits en dépend.

Que mange le manchot de Magellan ?

Cet animal est piscivore, sa nourriture préférée se compose donc d’une variété de poissons pélagiques. La plupart des spécimens se nourrissent d’anchois, de calmars, de sprats ou des myxines. Ils bénéficient d’une grande variété de proies, car ils peuvent plonger jusqu’à 76,2 mètres de profondeur lors de la chasse.

Ce manchot est ainsi considéré comme un organisme non sélectif avec sa nourriture, puisqu’il ne recherche qu’une zone où il y a une abondance de poissons. Cette situation peut représenter un danger pour l’espèce, car elle provoque des conflits avec les industries de pêche locales.

Parade nuptiale et reproduction

Cette espèce est ovipare et monogame, elle sélectionne donc un partenaire pour toute sa vie. Bien que cette relation puisse durer longtemps, il est possible que les spécimens adultes changent de partenaire, mais cela n’est pas chose courante.

Conquête de la femelle

Pour se reproduire, le mâle doit d’abord attirer la femelle par des vocalisations, qui s’apparentent au braiment d’un âne. Une fois qu’il a son attention, le prétendant tourne en rond autour de sa partenaire. Le processus se termine par une « tape » qui officialise le lien.

Ces manchots mènent aussi des combats pour conquérir la femelle et le nid. La plupart du temps, le partenaire d’origine gagne contre les autres prétendants de la femelle, il n’est donc pas habituel de voir un changement de partenaire.

Sélection du nid

Lorsque le couple s’est établi, les deux spécimens cherchent un site pour construire leur nid. Ils sélectionnent des zones proches de la côte, où il y a des buissons, du limon, de l’argile et un peu de sable. Si nécessaire, ils creuseront un petit trou dans le sable qui servira à déposer leurs œufs et à les couver.

Un grand nombre de manchots atteint les rives. Chaque nid est séparé d’un autre de 1 ou 2 mètres. Les couples doivent protéger ces territoires, car ils sont en compétition pour le meilleur site de nidification. Les meilleurs nids sont tenus par les plus gros spécimens.

Incubation et éclosion des œufs

Les adultes atteignent les rivages de nidification au début du mois de septembre, où ils pondront leurs œufs à la fin d’octobre. À ce stade, les femelles pondront 2 œufs – un plus gros que l’autre – et passeront environ 40 jours à les couver.

Les deux parents participent à la couvée. Ils se se relaient pour protéger le nid. Pendant que l’un sort chasser et se nourrir, l’autre reste pour tout surveiller.

L’indépendance des petits

Après l’éclosion, les parents s’occupent de leurs petits jusqu’à ce qu’ils deviennent indépendants. Ainsi, pendant les 24 à 29 prochains jours, les petits sont directement nourris de la bouche de leurs parents, puisque les petits ont des mouvements très limités.

Au fur et à mesure qu’ils grandissent, les parents prodiguent moins de soins et passent plus de temps en dehors du nid. De 40 à 70 jours après l’éclosion, les jeunes sont suffisamment développés pour quitter le nid. Ils forment alors des groupes de jeunes manchots.

Le statut de conservation du manchot de Magellan

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, cet oiseau fait partie d es espèces quasi menacées. En effet, sa population fluctue dans diverses régions, de sorte qu’on ne sait pas avec certitude s’il existe un risque critique.

Cependant, certains gouvernements locaux – comme le Chili – considèrent que l’espèce est à risque, ce qui justifie une action. C’est pourquoi une interdiction d’extraction a été ordonnée et des zones marines côtières protégées ont été créées, dans lesquelles la protection des zones de nidification est prioritaire.

Ses principales menaces

Les principaux dangers auxquels l’espèce est confrontée sont la pêche et les activités pétrolières. La pêche diminue la disponibilité de nourriture pour l’espèce, ainsi que sa population lorsque des spécimens sont capturés par erreur. Quant aux activités pétrolières, elles polluent leur habitat : les marées noires nuisent à leur santé et à celle de l’écosystème.

Un pingouin dans l'herbe.

Les manchots font partie des espèces les plus charismatiques : leurs caractéristiques physiques les font marcher d’une manière amusante, qui les rend adorables. De plus, ils sont généralement d’excellents parents à l’état sauvage, un rôle que l’on ne voit pas toujours chez les autres animaux.

Ces animaux sont joufflues, beaux et charismatiques. Nous nous devons de les protéger.


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