Le comportement des primates

Le comportement des primates est très complexe et varié selon les espèces. Si vous débutez en primatologie, découvrez ici quelques généralités.
Le comportement des primates

Dernière mise à jour : 14 août, 2021

Les primates forment un vaste ordre de mammifères placentaires, et sont actuellement divisés en 2 sous-ordres : les strepsirrhiniens et les haplorrhiniens. Il est difficile de rassembler tous les éléments du cmportement des primates dans un seul article, car chacune des plus de 200 espèces de ce groupe présente des comportements complexes et uniques.

Toutefois, toutes les espèces ont des caractéristiques communes : elles ont 5 doigts et orteils, sont plantigrades, ont des pouces et des membres opposables adaptés au saut, et se déplacent par brachiation, c’est-à-dire d’arbre en arbre avec leurs bras. A partir de ces caractéristiques, une série de comportements des primates peut être généralisée.

Le comportement social des primates

La plupart des espèces de primates sont grégaires. On observe ainsi chez ces espèces des modèles comportemaux sociaux, tels que le toilettage, la coopération, l’établissement de hiérarchies ou l’affiliation.

Les avantages des réseaux sociaux au sein des groupes de ces mammifères reposent sur la défense du territoire et la capacité de répondre aux prédateurs, ainsi que sur l’optimisation de la recherche de ressources. Cependant, la concurrence interne est parfois un grand désavantage pour les spécimens les plus bas dans la hiérarchie.

Les êtres sociaux le sont parce qu’à un niveau évolutif cette stratégie favorise la permanence de l’espèce.

Les liens affectifs

Le caractère social des primates, associé à leur grande capacité cognitive, crée un réseau complexe d’interactions au sein des groupes. Bien qu’à quelques exceptions près la configuration des hiérarchies soit généralement patriarcale, les femelles ont leur propre système d’organisation. Celui-ci se confond avec celui des mâles, les plaçant parfois au-dessus de certains d’entre eux.

Les mâles des groupes patriarcaux se chargent généralement de la défense du groupe, mais chez les espèces matriarcales, la femelle dominante joue un rôle de guide et de référence.

En général, chaque membre du groupe a un rôle spécifique selon le sexe, l’âge et le rang. L’affiliation et la coopération sont favorisées par les relations familiales. Les spécimens apparentés sont ainsi plus susceptibles de travailler ensemble et d’afficher des comportements tels que la proximité physique, le toilettage ou le partage de ressources.

Les quatre questions de Tinbergen nous aident à démêler le comportement animal.

La territorialité

La territorialité ne se trouve pas seulement entre les communautés de primates et d’autres animaux, mais aussi au sein d’un même groupe. La mécanique rapprochement-éloignement caractérise les conflits générés lors du choix des meilleurs endroits pour vivre, se reposer ou se nourrir.

Compétition et agressivité

Lorsque les spécimens d’un groupe de primates ont les mêmes objectifs et que ceux-ci ne peuvent pas être atteints par tous, des conflits de compétition ont souvent lieu. Ce type de confrontation, cependant, ne conduit pas toujours à l’agression, puisque les primates ont tendance à recourir au préalable à des formes d’intimidation.

Le conflit joue un rôle fondamental dans le comportement des primates, car à travers son apparition et sa résolution, des hiérarchies et des alliances se configurent. Ce sont des interactions nécessaires et naturelles dans leur socialisation.

Nous les humains sommes beaucoup plus nombreux et nous avons des ressources sociales qui permettent l’absence presque totale de conflit, nous avons donc tendance à considérer le concept de conflit très négativement et à l’appliquer à d’autres espèces.

Les agressions physiques surviennent lorsque les règles sociales parmi les primates sont violées à plusieurs reprises et ne diminuent pas avec les avertissements des autres membres du groupe. Parmi les comportements d’avertissement communs à toutes les espèces de primates figurent les vocalisations, montrer des dents, secouer des branches ou pousser.

Cependant, les conflits et les agressions sont souvent suivis de comportements de réconciliation, tels que les étreintes ou le toilettage. Les différends entre spécimens sont ainsi résolus sereinement sans rompre l’unité du groupe.

L’utilisation d’outils

Les signes de l’existence d’une intelligence avancée chez les primates sont nombreux : coefficient d’encéphalisation, culture, enfance prolongée et, bien sûr, l’utilisation d’outils. Les primates n’utilisent pas seulement des outils pour se faciliter la vie, ils les fabriquent aussi.

Les chimpanzés, avant de mettre une brindille dans les termitières pour éliminer les termites, la préparent en enlevant les feuilles, l’écorce et tout autre élément qui pourraient gêner.

On ne trouve pas que le comportement du « bâton » chez les primates. Les gorilles (Gorilla gorilla) et les orangs-outans (Pongo pigmaeus) utilisent de grandes feuilles comme parapluies lorsqu’il pleut. Et certaines espèces sélectionnent et utilisent des pierres pour enlever l’écorce des fruits, ou comme arme.

La fabrication et l’utilisation d’outils nécessitent certains processus cognitifs de résolution de problèmes, de créativité et d’apprentissage. Les stratégies se chevauchent parfois : ces mammifères ne se limitent pas aux essais et erreurs, mais réfléchissent activement avant d’agir et arrivent même à des solutions par l’intériorisation de leur apprentissage.

Le comportement des primates en captivité

Ls études sur le comportement des primates ont commencé avec les chercheuses Jane Goodall, Dian Fossey et Biruté Galdikas. Ces 3 femmes ont consacré leur vie à documenter le comportement des grands primates dans la nature. Cependant, la plupart des études ont été menées en captivité.

En général, dans des conditions de confinement, il a été observé que les hiérarchies sont beaucoup plus laxistes, et que l’incidence des agressions et des conflits est plus élevée. Aussi, la compétitivité pour les ressources, même si elles sont fournies en quantité suffisante pour tout le monde, augmente considérablement.

De plus, les primates souffrent de stress lorsqu’ils sont en captivité, car ils sont conscients de leur confinement. Les stéréotypies, l’automutilation et les troubles anxieux et dépressifs se manifestent fréquemment dans ces conditions de vie. En raison de l’abaissement des défenses dérivées du stress, l’incidence des parasites et des maladies est également plus élevée.

Des singes qui s'embrassent.

Des animaux vraiment complexes

Pour vous donner une idée de la complexité de ces mammifères, il y a quelques années, la figure juridique d’une personne non humaine a été créée. Cette figure a le droit à la vie, à la liberté et à ne plus être maltraitée physiquement ni psychologiquement, en raison de sa capacité à reconnaître le confinement, de son intelligence et de ses traits émotionnels identiques à l’homme, reconnaît

Bien qu’à première vue les primates ne semblent pas avoir un comportement très proche du nôtre, il suffit d’approfondir pour se rendre compte que la seule chose qui nous sépare des primates est la langue parlée et le niveau de développement de la culture. Ils sont aussi “humains” que les humains, et tous ceux qui ont passé du temps à les étudier sont d’accord sur ce point.


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