Acromégalie chez le chat : symptômes et traitements

Chez les chats, la cause à l'origine de l'acromégalie est une tumeur dans l'hypophyse. Sachez-en plus ici sur cette maladie endocrinienne.
Acromégalie chez le chat : symptômes et traitements

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2021

L’acromégalie est une maladie endocrinienne qui consiste en une hypersécrétion d’hormones de croissance (GH). L’origine de cette altération chez le chat est la présence d’une tumeur dans l’hypophyse. Il s’agit d’une maladie rare mais qui, malheureusement, peut être assez grave.

Généralement, l’acromégalie est détectée via la présence d’autres maladies. Dans ce cas, elle peut résulter d’une résistance à l’insuline dans un traitement du diabète. Le diagnostic définitif est confirmé par l’imagerie et le contrôle du taux sanguin de certaines hormones.

L’acromégalie chez les chats

L’acromégalie féline a la même origine que chez les autres espèces, à l’exception des chiens. On observe une lésion de l’hypophyse antérieure ou un adénome responsable de la dérégulation de la production de GH, l’hormone de croissance.

L’hormone de croissance est sécrétée par l’hypophyse par stimulation d’une autre hormone précurseur, la somatocrinine, qui est produite dans l’hypothalamus. La sécrétion de cette hormone est inhibée par une autre hormone, la somatostatine, également produite dans l’hypothalamus lorsque le taux de GH est élevé.

Un chat qui observe des médicaments.

Les effets de l’hormone de croissance

L’hormone de croissance a des effets sur le métabolisme. Une production excessive affecte la physiologie de l’animal. Elle stimule également la production hépatique de glucose, la liposyse et augmente l’oxydation des lipides.

Un excès d’hormone entraîne donc une hyperglycémie persistante qui génère un état d’hyperinsulinémie – présence élevée d’insuline dans le sang – pour contrer cela. Un taux d’insuline excessif entraîne une intolérance au glucose. Le diabète insulino-résistant est donc un signe d’acromégalie.

De plus, l’hormone de croissance sécrète également l’hormone IGF-1 (Insulin-like Factor -1), qui stimule la prolifération de nombreux tissus. Les modifications morphologiques sont également un autre signe d’acromégalie : organomégalie, déformation des membres, prise de poids et autres symptômes caractéristiques.

Les symptômes de l’acromégalie

Selon les statistiques, les chats mâles d’environ 10 ans sont plus sujets à l’acromégalie. Aucune différence n’a toutefois été observée entre les différentes races félines. Voici les symptômes les plus courants :

  • Résistance à l’insuline associée aux signes habituels du diabète sucré : polyurie, polydipsie, changements d’appétit et de poids, et autres événements.
  • Gain de poids inexpliqué par le tuteur.
  • Symptômes cardiovasculaires : l’acromégalie peut développer une cardiomyopathie hypertrophique.
  • Modifications morphologiques : hypertrophie anormale de certains organes (organomégalie). Un élargissement du visage est également fréquent.
  • Bruit respiratoire
  • Prognathisme inférieur: la mâchoire semble dépasser de la bouche.
  • Accélération de la croissance des ongles.
  • Boiterie d’un ou plusieurs membres.
  • Signes nerveux ou comportementaux

Existe-t-il un traitement pour l’acromégalie chez le chat ?

Il existe actuellement plusieurs types de traitement pour les chats atteints d’acromégalie. Nous vous les présentons dans les lignes suivantes.

Le traitement chirurgical

La chirurgie consiste en une hypophysectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’hypophyse et de la tumeur à l’origine de l’acromégalie. Il s’agit d’une opération délicate qui n’est généralement pratiquée que dans des centres hautement spécialisés par des chirurgiens experts.

En raison de la difficulté de la chirurgie elle-même, de l’état de l’animal et des soins postopératoires qu’elle nécessite, il s’agit d’une procédure risquée. Toutefois, elle peut apporter de très bons résultats.

En 2012, le Royal Veterinary College (RVC) du Royaume-Uni a réussi la première chirurgie d’hypophysectomie pour traiter un chat atteint d’acromégalie. Les professionnels les plus qualifiés ont réalisé plus de 100 chirurgies en 2019.

La radiothérapie

Il s’agit de la méthode la plus utilisée pour les chats atteints d’acromégalie. La radiothérapie permet de contrôler l’étendue de la tumeur et de réduire les besoins en insuline. Ce traitement ne permet toutefois pas de normaliser le taux d’hormone de croissance, comme c’est le cas avec l’hypophysectomie.

Par ailleurs, le manque de disponibilité, le coût et la nécessité d’anesthésies répétées posent des inconvénients considérables aux tuteurs de chats malades. Des institutions très spécialisées sont nécessaires pour réaliser ce traitement.

L’administration de médicaments

Il s’agit de l’administration d’analogues de la somatostatine. L’objectif est de réduire les besoins en insuline chez les chats traités. Parallèlement à ce traitement, il convient de surveiller la taille de l’hypophyse et les concentrations d’hormone de croissance.

Un chat chez le vétérinaire.

Si le tuteur du chat décide de ne suivre aucun des traitements ci-dessus, il a toutefois la possibilité de soulager les symptômes. La prise de fortes doses d’insuline deux fois par jour peut en effet traiter l’acromégalie de manière relativement efficace.

Compte tenu de la quantité d’insuline à administrer, cette option peut être tout aussi coûteuse que les précédentes. Par ailleurs, la lutte contre la résistance à l’insuline ne peut être envisagée qu’en l’absence de signes nerveux associés à la tumeur. Les autres symptômes doivent également être traités de manière palliative.


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  • Isabel Rodríguez Piñeiro, LV, PhD, Dip-ECVIM-Ca (Medicina Interna) Hospital Veterinario Puchol, Madrid. Dan Rosenberg LV, PhD MicenVet, Francia. Acromegalia Felina.
  •  Charles A. Hurty, Bente Flatland (2005): Feline Acromegaly: A Review of the Syndrome. In: Journal of the American Animal Hospital Association 41:292-297 (2005). 
  • AVEPA. Diagnóstico y tratamiento con radioterapia en una gata con acromegalia.

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