Giardiose chez le chat : symptômes, infection et traitements

La giardiose chez le chat est une affection bénigne qui ne met généralement pas sa vie en danger. Cependant, il existe des exceptions à cette règle.
Giardiose chez le chat : symptômes, infection et traitements
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

La giardiose chez le chat est une maladie causée par un micro-organisme parasite flagellé appartenant à Metamonada. L’agent pathogène (Giardia intestinalis ou Giardia lamblia) affecte les chats, mais aussi les chiens, les humains et bien d’autres animaux. Selon des études, 15 % des chiens et 12 % des chats de la planète sont infectés par G. intestinalis.

Cela va plus loin, puisque jusqu’à 39 % des animaux en refuge, 53 % des ruminants et 38 % des porcs sont infectés dans les zones les plus touchées par le parasite. Si vous voulez en savoir plus sur les effets de cette maladie sur les chats, poursuivez donc votre lecture.

Qu’est-ce que la giardiose chez le chat ?

« Giardiose » est un terme qui désigne la présence de Giardia intestinalis dans les selles d’un être vivant, qu’il s’agisse d’un chat, d’un humain, d’un cochon, d’un chien, d’un cheval ou de tout autre vertébré. G. intestinalis est un parasite qui mesure entre 10 et 20 micromètres de long et possède 4 paires de flagelles, avec lesquels il se déplace dans l’intestin.

Ces organismes unicellulaires se fixent à la muqueuse intestinale au moyen d’un disque ventral adhésif ou d’une ventouse. Une fois que l’infestation a eu lieu, l’animal commencera à présenter des symptômes aigus, tels qu’une diarrhée nauséabonde, une perte de poids, etc.

Giardia intestinalis, un protozoaire.

Le cycle de vie de G. intestinalis

Pour éviter un tableau infectieux chez l’animal, la première chose à faire est de connaître l’agent pathogène qui en est la cause. Sous cette prémisse, nous vous présentons de maniÈre résumée le cycle de vie du parasite qui nous intéresse :

  1. G. intestinalis a deux structures tout au long du cycle. Les trophozoïtes sont les formes flagellées et mobiles décrites, tandis que les kystes sont des structures résistantes contagieuses qui peuvent rester dans l’environnement pendant des semaines, voire des mois.
  2. La transmission se fait par voie fécale-orale. En d’autres termes, le chat peut ingérer ou lécher du matériel contenant des kystes viables.
  3. Une fois les kystes dans l’intestin, deux trophozoïtes émergent de chaque kyste, et adhèrent aux surfaces muqueuses intestinales où ils commencent à se reproduire. La division s’effectue par fission binaire et la période de latence est d’environ 3 à 10 jours en général chez les animaux. Chez le chat, on estime que l’incubation dure entre 5 et 16 jours.
  4. Les trophozoïtes en division donnent naissance à de nouveaux kystes, qui seront excrétés avec les selles. La libération des kystes est généralement intermittente et discontinue, en particulier chez les animaux atteints d’une infection chronique.

Comme dit un peu plus haut, la voie de transmission est fécale-orale. Un chat peut s’infecter en sentant ou en entrant en contact avec les excréments infectés d’un autre chat, mais aussi en touchant avec sa bouche des sources qui contiennent des kystes actifs.

Les humains peuvent-ils être infectés ?

À ce stade, il convient de noter que l’agent pathogène Giardia intestinalis a 7 génotypes différents, nommés de A à G. Les chiens sont généralement infectés par des parasites de type C et D, les chats par F et les humains par A et B, mais des infections par F et G ont déjà été enregistrées.

Il est ainsi difficile qu’un chat transmettre l’infection à l’homme, bien qu’il y ait déjà eu des cas. Si le chat est malade, il est préférable de prendre toutes les mesures d’hygiène possibles et de manipuler l’animal avec soin lors de la visite chez le vétérinaire.

Les symptômes de la giardiose chez le chat

Comme indiqué par les vétérinaires des VCA Hospitals, la giardiose chez les chats en bonne santé ne se manifeste généralement pas de manière évidente. Il est plus fréquent que les signes cliniques apparaissent chez les chiots, chez les adultes affaiblis et chez les spécimens qui vivent dans des zones à forte charge parasitaire, comme les abris ou les tentes partagés par de nombreux spécimens.

Toutefois, certains félins peuvent développer des symptômes. Parmi eux, figurent les suivants :

  • Diarrhée aiguë et nauséabonde d’apparition rapide. Celle-ci peut être continue ou intermittente. Elle est blanchâtre, sa  consistance est très lisse (même aqueuse) et elle vient accompagnée de mucus. Parfois, les selles transportent également du sang.
  • Vomissements.
  • Perte de poids progressive. Cela se produit si les symptômes persistent  et que le problème n’est pas résolu.
  • Manque d’activité générale.

Cette condition n’est pas mortelle en soi, mais elle peut poser problème chez les chats immunodéprimés. Chez les chiots, la maladie retarde la croissance et favorise les carences nutritionnelles à long terme.

De nombreux spécimens adultes sont asymptomatiques, mais ils peuvent transmettre la maladie à d’autres animaux.

Comment diagnostique-t-on la giardiose chez le chat ?

Le diagnostic est établi par l’obtention d’échantillons fécaux de l’animal symptomatique. Les kystes n’étant pas excrétés à tout moment de l’infection, il est donc généralement nécessaire d’analyser les selles au fil du temps pour trouver le parasite. En général, le professionnel suit les 2 procédures suivantes :

  1. Flottation fécale : les excréments du chat sont mis dans un récipient spécial et mélangés avec une solution de sulfate de zinc. Si la culture est positive, les kystes flotteront et pourront être vus au microscope.
  2. Frottis fécal : Cet examen permet d’identifier les causes de la diarrhée.

Parfois, les vétérinaires disposent de kits pour détecter la giardiose. Dans d’autres cas, l’échantillon doit être prélevé dans un laboratoire. En raison du coût que cela implique et du temps que cela prend, les professionnels optent pour un diagnostic précoce basé sur les antécédents médicaux du chat et sur ses symptômes.

Le traitement

Le fenbendazole et le métronidazole sont les médicaments les plus souvent utilisés pour tuer ce parasite. Pour sa part, le fendendazole n’a pas été approuvé par toutes les institutions, mais il a été démontré que 50 milligrammes de médicament par kilo d’animal et par jour pendant 5 jours réduisent drastiquement les symptômes.

De son côté, le métronidazole est dosé à 10-25 milligrammes par kilo d’animal par jour, pendant 5 jours également. Il semble que les chats acceptent mieux ce médicament que les chiens, c’est donc généralement l’option la plus répandue en clinique vétérinaire.

Ces médicaments peuvent être administrés seuls ou en association avec d’autres, selon le tableau clinique de l’animal.

Un chat malade.

Le pronostic

Après le début du traitement, les kystes des selles commencent à disparaître au bout de 3-5 jours et les symptômes disparaissent généralement complètement en une semaine. Même s’il semble que l’animal va bien plus tôt que prévu, allez jusqu’au bout du traitement.

Un chat récupéré doit continuer à être testé pendant au moins deux semaines, car le risque de réinfection n’est pas nul, d’autant plus si l’on prend en compte la résistance des kystes dans l’environnement. Pour éviter que le chat ne soit à nouveau infecté, désinfectez soigneusement toutes les surfaces de la maison et effectuez les tests pertinents sur vos autres animaux de compagnie.


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