Maladie inflammatoire de l'intestin chez le chat : symptômes et traitement

La maladie inflammatoire de l'intestin chez le chat se manifeste par des symptômes peu spécifiques, communs à d'autres maladies. Des examens exhaustifs sont donc nécessaires pour établir son diagnostic.
Maladie inflammatoire de l'intestin chez le chat : symptômes et traitement

Dernière mise à jour : 30 octobre, 2021

La maladie inflammatoire de l’intestin chez le chat représente la principale cause à l’origine de troubles digestifs chez les chats domestiques. Ce n’est pas tant une maladie en soi, mais un ensemble d’affections idiopathiques, c’est-à-dire une série d’événements cliniques dont l’apparition n’a pas de cause définie.

C’est pourquoi cette maladie nécessite un diagnostic précis et une prise en charge, car laisser passer les symptômes peut conduire à la chronicité et compromettre la vie de l’animal. Découvrez ci-après toutes les informations de base dont vous avez besoin pour savoir quels sont les signes à ne pas ignorer.

La maladie inflammatoire de l’intestin chez le chat

La maladie intestinale inflammatoire chez le chat ou MII est un trouble qui se caractérise par des symptômes digestifs persistants accompagnés d’une inflammation du tractus gastro-intestinal. La cause en est que les cellules inflammatoires – lymphocytes, macrophages ou éosinophiles – s’accumulent dans la zone touchée.

C’est une maladie avec des périodes d’aggravation et d’amélioration. De plus, l’inflammation du tractus gastro-intestinal affectera la capacité d’absorption des nutriments. Si vous la laissez avancer, votre animal finira tôt ou tard par souffrir de carences nutritionnelles.

Cette maladie affecte le plus souvent les chats d’âge moyen (à partir de 6-7 ans environ), mais elle peut également toucher les spécimens plus jeunes.

Un chat malade mangeant une alimentation molle.

Les causes

Les causes ne sont pas encore clairement définies, même avec toutes les recherches qui ont été faites sur la maladie chez les chats. On pense qu’il s’agit d’une interaction anormale entre le système immunitaire et la flore intestinale.

Elle peut également devenir chronique à cause d’une infestation parasitaire interne, d’une infection bactérienne et d’une mauvaise alimentation.

Prédisposition génétique

Il n’y a pas de différences entre les sexes : mâles et femelles sont tous deux touchés par la maladie. Toutefois, elle semble être plus fréquente chez les siamois, les persans et les himalayens, mais pour le moment il n’y a aucune preuve concluante reliant cette maladie à la race du spécimen.

Les symptômes de la maladie inflammatoire de l’intestin chez le chat

Savoir reconnaître les symptômes est essentiel pour aller chez le vétérinaire le plus tôt possible, mais chez les chats qui sortent à l’extérieur ou qui vivent en colonie, cette maladie peut être très difficile à détecter. Les principaux symptômes sont les suivants :

  • Anorexie ou perte d’appétit : certains chats, en revanche, peuvent manger plus que la normale (ce qu’on appelle la polyphagie)
  • Perte de poids
  • Vomissements muqueux ou bilieux : c’est le signe le plus fréquent chez le chat
  • Diarrhée récurrente : si le gros intestin est atteint, vous pouvez trouver du sang dans les selles
  • Ganglions lymphatiques mésentériques agrandis
  • Léthargie

Selon les symptômes, il est possible de deviner – pas de diagnostiquer – à quel niveau du tractus gastro-intestinal l’inflammation se produit. Les vomissements et la perte de poids indiquent une inflammation dans la partie supérieure du corps ; la diarrhée avec du sang et du mucus indique, elle, une inflammation dans la partie inférieure.

Le diagnostic

Comme vous pouvez le voir ci-dessus, les symptômes sont peu spécifiques et communs à d’autres troubles. Le diagnostic est donc normalement établi en écartant d’autres pathologies par différents examens. Ces examens sont les suivants :

  • Anamnèse complète avec le maître
  • Prise de sang : une biochimie est réalisée et la T4 – l’hormone thyroïdienne dont l’augmentation pourrait expliquer la perte de poids due à l’hyperthyroïdie – est mesurée. Si la vitamine B12 est inférieure au niveau optimal, le problème peut se situer dans la dernière partie de l’intestin grêle (l’iléon).
  • Analyse d’urine : cet examen exclut les maladies présentant des symptômes similaires, comme le diabète.
  • Radiographie de l’abdomen : l’état de l’estomac, des reins et du foie est vérifié. Des corps étrangers éventuels logés dans le tube digestif peuvent également être observés.
  • Echographie abdominale : cet examen permet d’observer l’épaississement de la paroi intestinale et de le mesurer.
  • Laparoscopie ou endoscopie : ces examens permettent de différencier une maladie inflammatoire d’un lymphome intestinal.

Le traitement

Une fois la maladie correctement diagnostiquée, le chat devra suivre un traitement personnalisé. Le traitement des MII associe des médicaments qui modulent le système immunitaire à un régime alimentaire spécifique. De plus, si des maladies concomitantes ont été trouvées, elles seront également traitées.

Le traitement médical

Les maladies inflammatoires de l’intestin chez le chat nécessitent un cocktail de médicaments soigneusement dosés par le vétérinaire. Les plus courants sont les suivants :

  • Suppléments en vitamine B12 : si l’animal présente une carence en cette vitamine, celle-ci doit être administrée par voie sous-cutanée. La fréquence des doses sera réduite jusqu’à ce qu’il s’agisse d’un apport mensuel, afin que l’organisme ne développe pas de dépendance et puisse s’autoréguler.
  • Métronidazole : il s’agit d’un médicament antibactérien et antiparasitaire qui a également un effet immunomodulateur. Il est très important de suivre la directive posologique donnée par le vétérinaire, autrement des effets indésirables pourraient faire leur apparition.
  • Corticostéroïdes : la prednisolone est généralement la plus prescrite au sein de ce groupe. Les corticostéroïdes sont des immunosuppresseurs, ils contribueront donc à réduire la réponse inflammatoire.
  • Immunosuppresseurs : si le reste de la thérapie médicamenteuse ne suffit pas à moduler la réponse immunitaire de l’animal, d’autres médicaments peuvent être administrés, tels que le chlorambucil ou la cyclosporine.

Le traitement alimentaire

Il faut fournir une alimentation hypoallergénique à l’animal. En effet, comme pour les intolérances et les allergies alimentaires, le chat peut ne pas être en mesure d’absorber les nutriments de la nourriture qu’il mange habituellement. Pour cette raison, il devra ingérer des des aliments hydrolysés qui favorisent l’absorption des nutriments.

Garantir une plus grande absorption intestinale est également un moyen de réduire le risque d’infection, car les bactéries manqueront de substrat pour proliférer.

Pour aider le chat à récupérer la flore intestinale, vous pouvez lui fournir un apport supplémentaire en fibres ou des probiotiques. Il existe également une large gamme de produits commerciaux adaptés aux chats souffrant de problèmes intestinaux. Consultez votre vétérinaire au sujet de leur utilisation.

Un chat malade.

La maladie inflammatoire de l’intestin, une pathologie à ne pas négliger

Les maladies inflammatoires de l’intestin chez le chat peuvent avoir de graves conséquences sur la santé de l’animal si on les laisse progresser. De plus, tellement de maladies se manifestent par les mêmes symptômes que vous ne pourrez pas savoir de quelle maladie il s’agit en observant simplement les symptômes de votre animal.

Par conséquent, chaque fois que vous observez une diarrhée ou des vomissements récurrents, consultez le vétérinaire. Un diagnostic précoce est le meilleur moyen de maîtriser la maladie et d’offrir à votre ami félin une bonne qualité de vie.


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