Qu'est-ce que la pythiose équine ?

La pythiose équine est une maladie non contagieuse avec un taux de mortalité de près de 100 % lorsqu'elle n'est pas traitée. Elle nécessite une intervention immédiate.
Qu'est-ce que la pythiose équine ?
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

La pythiose équine est une mycose localisée. Elle se caractérise par l’apparition de lésions granulomateuses cutanées, sous-cutanées, gastro-intestinales et multisystémiques causées par l’eucaryote Pythium insidiosum.

Cette affection est appelée swamp cancer en anglais, car les foyers apparaissent principalement dans les régions humides ou après les inondations. La pythiose ne touche pas seulement les chevaux. Elle peut également affecter les plantes, les chiens, les oiseaux et, occasionnellement, les humains.

Si vous voulez tout savoir sur cette maladie grave chez les équidés, poursuivez donc votre lecture ! Vous saurez ainsi la détecter avant qu’il ne soit trop tard.

Qu’est-ce que la pythiose équine ?

La pythiose équine est une maladie non contagieuse causée par le pathogène Pythium insidiosum , un  eucaryote appartenant à la famille des Pythiaceae, à l’ordre des Peronosporales et à la classe des Oomycètes. Le mycélium de cette espèce est composé d’hyphes septés qui forment des sporanges dans l’eau et sur les tissus végétaux qu’elle parasite.

Jusqu’à récemment, cette maladie n’était considérée comme problématique que dans les régions humides et marécageuses, mais des cas ont été signalés dans des endroits ne répondant pas à ces caractéristiques. Par exemple, dans les régions sèches des États-Unis comme l’Illinois, New York et même le Wisconsin, des symptômes de pythiose équine ont été décrits sporadiquement.

Le mécanisme pathologique de cet oomycète peut se résumer aux points suivants :

  1. Dans le milieu aquatique, les hyphes de ce microorganisme libèrent des zoospores biflagellées capables de se déplacer et de nager. Ces zoospores cherchent à s’enkyster dans les tissus endommagés, qu’ils soient animaux ou végétaux.
  2. Dans le cas des chevaux, l’infection se produit par contact et se développe dans le tissu cutané. Chez le chien, l’infection se produit par l’ingestion de zoospores, et les signes cliniques sont gastro-intestinaux.
  3. Les équidés, les chiens, les chats, les bovins, les plantes, les oiseaux et les humains sont des hôtes potentiels pour cet oomycète. Cependant, la pythiose est plus fréquente chez les espèces et les grandes races qui sont souvent en contact avec l’eau douce.

Des températures élevées, une végétation abondante et l’eau favorisent la croissance de ces micro-organismes pathogènes.

Un cheval nageant dans l'eau douce.

Les symptômes de la pythiose équine

Comme l’indique le centre professionnel AG Center, la pythiose équine se présente initialement comme une plaie qui ne cicatrise pas. Cette lésion est un excellent point d’entrée pour l’agent pathogène et c’est l’endroit où commence l’infection. Une fois que Pythium a colonisé le tissu, la zone devient granulomateuse et des cellules nécrosées y sont stockées, donnant lieu à des structures appelées kunkers.

Ces lésions surviennent uniquement sur les pattes ou l’abdomen du cheval. Si l’échantillon développe plus d’un granulome, ils s’expriment tous au même endroit, donnant à la plaie l’apparence d’une tumeur avec de nombreux noyaux de croissance. La masse sent très mauvais, a un centre dur et produit en permanence des écoulements séreux et sanglants.

Pour cette raison, la pythiose équine est également connue sous le nom de swamp cancer chez les chevaux. Les lésions se développent sous forme de masses ressemblant à des tumeurs, en particulier aux extrémités, ce qui peut prêter à confusion. Cette affection est mortelle dans plus de 95 % des cas si elle n’est pas traitée immédiatement.

La pythiose équine est-elle un type de cancer ?

Bien que les lésions granulomateuses ressemblent à une tumeur cancéreuse, il convient de noter qu’elles ont en réalité peu à voir avec le cancer. Dans les néoplasmes malins, une lignée cellulaire mute au niveau génétique et se développe de manière incontrôlable, et peut également se propager à d’autres tissus, un processus qui porte le nom de métastase.

Dans la pythiose équine, les lésions nécrosées prennent une forme gonflée, mais elles ne suivent pas les mêmes mécanismes de développement du cancer et ne se propagent pas à d’autres parties du corps. Par conséquent, le terme swamp cancer n’est pas vraiment approprié.

Diagnostic et traitement

Le diagnostic est établi après prélèvement des échantillons de la lésion, qui seront analysés pour trouver l’agent pathogène exact. Dans ces cas, une PCR est très utile : le génome du micro-organisme est amplifié et sa présence est confirmée par des tests spécifiques.

Bien que le diagnostic soit relativement simple, le traitement est une autre affaire. Pythium insidiosum ressemble à un champignon, mais ce n’est pas le cas. La grande majorité des antifongiques sont donc inutiles pour traiter la maladie.

Le traitement de la pythiose équine consiste en une immunothérapie avec quelque chose de similaire à un vaccin, mais elle ne pas être administrée à titre préventif. Le vaccin immunothérapeutique prévient la réaction allergique provoquée par le micro-organisme, ce qui réduit le risque de décès.

Des injections sous-cutanées sont administrées aux jours 1, 7 et 21 du traitement. Le cheval doit être contrôlé à nouveau au bout de 28 jours, et si la blessure est toujours présente, un autre cycle complet de vaccination doit être appliqué. Les premières versions de ce vaccin ont rapporté une efficacité de 100 % dans les cas aigus, mais étaient beaucoup moins efficaces dans les cas chroniques.

Aujourd’hui, les nouvelles variantes du médicament sont très efficaces dans les affections aiguës et 50 % des patients chroniques se rétablissent. Le taux d’efficacité totale est de 75 %.

Une femme embrasse un cheval atteint de la grippe équine.

En somme, la pythiose équine est une affection qui est grave et mortelle dans presque 100 % des cas si elle n’est pas traitée à temps. Heureusement, les vaccins développés depuis les années 1980 ont donné de très bons résultats, et aujourd’hui le pronostic général des chevaux infectés est positif. Face à une blessure de ce type, une visite urgente chez le vétérinaire s’impose.


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