Dépression de consanguinité : qu'est-ce et comment affecte-t-elle les chiens ?

La consanguinité entraîne des conséquences graves. Découvrez ici quelles sont ces conséquences chez les chiens.
Dépression de consanguinité : qu'est-ce et comment affecte-t-elle les chiens ?

Dernière mise à jour : 05 avril, 2021

La dépression endogamique ou dépression de consanguinité désigne la réduction de la valeur sélective d’une population donnée liée à la reproduction entre individus apparentés. Cette sélection est courante chez les chiens de race pure.

Une forte consanguinité réduit la taille des portées de chiens, un fait observé chez les chiens de race golden retriever. La endogamie menace le succès reproductif d’un chien. De sorte que connaître ce phénomène est nécessaire pour mieux préserver les races. Pour ce faire, les éleveurs doivent rechercher la diversité dans leurs lignées.

L’importance de la diversité au sein d’une race

La consanguinité entraîne de nombreuses conséquences dans la lignée d’une espèce animale. La prévalence de troubles héréditaires, les altérations du taux de reproduction, les traits morphologiques ou la permanence de maladies rares en sont quelques-unes.

Dans la mesure où la plupart des chiens de race pure descendent d’ancêtres communs, le degré de parenté est déjà être assez important. La sélection génétique ne fait qu’aggraver cette situation, laquelle ne se produirait pas dans la nature.

Si nous ajoutons à cela les croisements entre individus apparentés pour obtenir des chiens avec des caractéristiques souhaitables pour la vente – comme un museau plus court. -, l’élevage sélectif a pour résultat un taux de consanguinité assez élevé. Sans compter que cela a également pour résultat l’apparition d’autres problèmes.

Un chiot.

Dépression de consanguinité : plus la parenté est grande, moins il y a de chiots

Le degré de parenté influence le nombre de chiots auxquels la chienne donne naissance. La dernière étude de la Morris Animal Foundation a révélé qu’en moyenne, une femelle Golden Retriever qui est 10 % plus consanguine qu’une autre donnera naissance à un chiot de moins par portée.

La sélection chez les races de chiens

La sélection des différentes races de chiens s’est faite en fonction de caractéristiques très diverses – comportement, caractéristiques morphologiques, etc. – jusqu’à atteindre les variétés canines que nous connaissons aujourd’hui. Des éleveurs du monde entier ont réalisé cette sélection, à l’exception de celle des chiens de travail ou des chiens-guides.

Elle a été réalisée historiquement sans organisation ou structure de sélection. Elle était basée plutôt sur des informations individuelles, en fonction de l’apparence et/ou du comportement de chaque chien.

La valeur phénotypique l’emporte généralement sur le génotype de cet animal. Les informations que fournissent les parents – la généalogie ou le pedigree de l’animal – peuvent être un facteur important lors de la sélection des individus pour le croisement. Dans de nombreux cas, garder cela à l’esprit pourrait éviter des problèmes pour les futurs maîtres.

Le nouvel objectif de l’élevage canin

Il existe un nombre important de maladies en lien avec les races. C’est pourquoi des organisations comme la Fédération Cynologique Internationale établissent comme objectif général « l’obtention de chiens fonctionnellement sains, capables de vivre une vie longue et heureuse, qui offre un bénéfice et du plaisir à l’animal lui-même, au maître et à la société ».

Cela permet donc de mettre de côté la sélection des espèces dans un objectif d’utilité ou de beauté. On cherche ici à ce que les animaux s’adaptent à la compagnie de l’être humain. Il est également nécessaire d’augmenter leur bien-être et leur qualité de vie. Il en va de même quant à la fréquence d’apparition des maladies en lien avec les races.

Quelles mesures existent pour réduire la consanguinité ?

L’objectif de réduire la consanguinité chez les chiens peut sembler assez difficile à atteindre. Les experts ont toutefois élaboré une série de recommandations pour y parvenir. Parmi elles, nous trouvons les suivantes :

  • Embaucher des consultants indépendants pour conseiller sur l’élevage dans les sociétés canines.
  • Effectuer une évaluation des normes de toutes les races de chiens du point de vue du bien-être et de la santé des animaux.
  • Promouvoir la création d’un véritable registre d’informations épidémiologiques.
  • Imposer des restrictions contre l’accouplement entre parents proches, comme le nombre de descendants non enregistrés d’un éleveur.
  • Faire une évaluation de l’état de santé incluant le mérite génétique et des tests ADN pour les animaux utilisés comme reproducteurs.
  • Élaborer des règlements pour les pratiques d’élevage canin.
  • Créer des programmes d’accréditation pour les éleveurs.
  • Promouvoir des programmes de sensibilisation pour les éleveurs et les acheteurs.
  • Développer des stratégies d’élevage et d’amélioration génétique pour chaque race.
Des chiots.

La dépression endogamique entraîne un taux de reproduction plus faible chez les chiens. La consanguinité présente néanmoins d’autres conséquences graves. Par exemple, la permanence des maladies héréditaires à travers les générations. Il appartient donc aux éleveurs, chercheurs et maîtres de renverser la situation actuelle de certaines races de chiens.


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  • Chu, E.T., Simpson, M.J., Diehl, K. et al. Inbreeding depression causes reduced fecundity in Golden Retrievers. Mamm Genome 30,166–172 (2019). https://doi.org/10.1007/s00335-019-09805-4
  • Selección y cruzamiento en la mejora genética de las razas caninas. Cañón J, Cortés O. Laboratorio de Genética. Dpto. de Producción Animal. Facultad de Veterinaria, UCM.

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