Hydatidose : une maladie parasitaire qui refait surface

Certaines maladies parasitaires sont particulièrement persistantes compte tenu de la difficulté à les contrôler. C'est notamment le cas lorsqu'il s'agit de parasites pouvant être transmis entre les animaux et l'homme.
Hydatidose : une maladie parasitaire qui refait surface
Érica Terrón González

Rédigé et vérifié par la vétérinaire Érica Terrón González.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

L’hydatidose est une maladie parasitaire causée par des vers plats appelés cestodes. C’est une pathologie qui affecte de nombreuses espèces de mammifères, dont l’homme.

Cette pathologie a un caractère zoonotique dérivé de la relation étroite entre les hôtes naturels – une grande partie des animaux domestiques – et les humains. Par conséquent, pour éviter qu’elle ne devienne un problème de santé publique, il est nécessaire de contrôler son incidence chez les animaux.

Hydatidose : caractéristiques et effets chez les animaux

L’agent causal de cette maladie est un parasite du genre Echinococcus, un parent proche des ténias. L’espèce la plus importante en médecine vétérinaire est Echinococcus granulosus, qui se maintient dans la nature grâce au cycle de transmission chien-mouton.

Cette espèce parasitaire est également très importante en médecine humaine. La raison ? Elle provoque la plupart des cas d’hydatidose chez l’homme.

Le cycle biologique

Comme presque tous les parasites complexes, les échinocoques utilisent un cycle de vie indirect. Cela signifie qu‘ils ont besoin de plus d’un hôte pour pouvoir terminer toutes leurs phases de vie et terminer le cycle.

Les parasites ont pour hôtes définitifs des carnivores pendant leur phase adulte et une grande variété d’herbivores et d’omnivores pendant la phase larvaire. Les vers adultes vivent dans l’intestin grêle du carnivore en question.

Lorsqu’ils se reproduisent, ils libèrent leurs œufs dans l’environnement avec les excréments de l’animal hôte. Ces œufs contaminent tous les types de surfaces et de graminées et peuvent survivre jusqu’à un an dans des conditions froides et humides.

Ces œufs sont ensuite ingérés par des hôtes intermédiaires via de l’herbe contaminée ou bien d’autres aliments ou encore via des eaux contaminés. Les œufs du parasite éclosent en atteignant l’estomac et les larves traversent les parois de l’intestin.

C’est ainsi que les stades larvaires atteignent la circulation sanguine qui les transporte vers les différents organes cibles. C’est dans ces organes que se formeront les kystes hydatiques, qui sont responsables des symptômes les plus graves chez l’hôte.

Un schéma représentant l'hydatidose.

Qu’est-ce qu’un kyste hydatique ?

C’est une forme intermédiaire entre les larves et l’adulte de certains parasites. Les larves s’y cachent pendant un certain temps avant de devenir sexuellement matures. Ainsi, d’une certaine manière, de futurs parasites se forment dans ces kystes. Cette phase provoque ce qu’on appelle l’hydatidose kystique.

Le cycle biologique se termine lorsqu’un carnivore hôte définitif ingère un kyste. Les larves se retrouvent alors libres dans son intestin. Là, elles donneront naissance à de nouveaux adultes qui, au bout de quelques jours, pourront libérer une nouvelle génération d’œufs dans l’environnement.

Les symptômes de l’hydatidose

Chez les hôtes intermédiaires, les symptômes sont dus à la croissance de kystes, qui déplacent les tissus normaux et provoquent une atrophie de pression. C’est là qu’apparaît la véritable maladie de l’hydatidose.

En règle générale, les symptômes dépendent du nombre, de la taille et du type d’organe dans lequel les kystes se développent. Lorsque le parasite E. granulosus, par exemple, se trouve dans le cerveau, les reins, les os ou les testicules, il provoque des signes cliniques plus graves.

Le mouton est l’une des espèces domestiques les plus affectées par le stade larvaire du ver en question. Ses symptômes comprennent généralement un retard de croissance et une diminution marquée de la production de lait et de laine. Mais comme les kystes se développent lentement, très peu d’animaux infectés meurent de la maladie.

Chez les chiens et autres hôtes définitifs, les parasites adultes provoquent rarement des symptômes. Tout au plus un léger dérangement digestif.

Hydatidose : une zoonose grave

L’hydatidose est une zoonose grave. Le taux de kystes hydatiques chez les humains à travers le monde reste assez élevé. Cela est particulièrement vrai au sein des populations rurales des pays en développement.

Les personnes qui travaillent avec des animaux, les vétérinaires et les maîtres de chiens risquent de contracter l’infection. Étant donné que les œufs de vers polluent l’environnement, ils peuvent infester des végétaux et l’eau potable. Ils peuvent aussi adhérer aux poils d’un animal domestique et ainsi atteindre l’homme.

Les symptômes de l’hydatidose chez l’homme sont importants. Le parasite peut en effet s’accrocher dans le foie, les poumons, les os ou même le cerveau.

Lorsque les kystes formés au sein de l’individu se brisent, de nombreuses larves sont soudainement libérées dans le corps. Cela génère une réponse exagérée du système immunitaire, ce qui peut entraîner la mort du patient par choc anaphylactique.

Contrôle et prévention

La meilleure mesure de contrôle contre l’hydatidose est d’interrompre le cycle biologique du parasite. Dans le cas d’E. Granulosus, les mesures suivantes doivent être prises :

  • Empêcher les chiens de s’approcher des carcasses et des abats du bétail dans les fermes, les maisons, les abattoirs et les boucheries.
  • Administrer un vermifuge approprié aux chiens pour tuer les vers adultes.
  • Détecter les kystes chez les animaux lors des inspections sanitaires.
  • Vacciner les espèces domestiques les plus sensibles – par exemple, les moutons – pour empêcher le développement larvaire.
Un troupeau de moutons.

En ce qui concerne la transmission par la faune, il n’est pas facile de contrôler le cycle de l’échinocoque. Mais il est possible d’empêcher les animaux sauvages d’accéder aux déchets susceptibles d’être contaminés.

Ce point fait partie de la prévention dans les milieux d’élevage eux-mêmes. Toutes ces mesures préviennent finalement l’hydatidose chez l’homme.


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