La Corée du Sud lutte contre les abus et la négligence en accordant un statut légal aux animaux

La maltraitance animale commence à être combattue durement au niveau législatif. Découvrez ici comment la Corée du Sud a soutenu les droits des animaux.
La Corée du Sud lutte contre les abus et la négligence en accordant un statut légal aux animaux
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

La maltraitance animale est universellement condamnée, mais il existe encore de nombreuses régions où des failles permettent à ces actes de recevoir moins de sanctions qu’ils ne le devraient. Pour éviter ce scénario, la Corée du Sud envisage d’accorder un statut légal aux animaux, un premier pas vers la conception des animaux comme des être vivants.

Si ce statut est approuvé, cette modification législative fera que les actes d’abandon, de maltraitance et de négligence seront beaucoup plus sévèrement punis. Il y a encore un long chemin à parcourir, mais c’est sans aucun doute un pas dans la bonne direction.

La nouvelle

Le journal NBC News a publié la nouvelle le 23 août 2021. Le titre est assez clair à lui seul : “La Corée du Sud accordera un statut légal aux animaux pour lutter contre les abus.”  Cette information a été fournie lors d’un entretien avec Choung Jae-min, directeur général du conseil juridique au ministère de la Justice.

Bien que ce statut n’existe pas encore, l’intention a été annoncée de modifier le code civil en vue d’accorder aux animaux une personnalité morale. Cette nouvelle législation tente de lutter contre le fait que dans de nombreuses régions les êtres vivants continuent d’être considérés comme des « objets » ou des « biens », ce qui rend très difficile au niveau juridique l’établissement de peines pour les maîtres.

Il faut savoir qu’en Corée du Sud il existe déjà des lois contre la maltraitance animale. Aujourd’hui, une personne qui abuse d’un autre être vivant peut purger jusqu’à 3 ans de prison ou payer 25 000 $, mais les normes pour décider de la peine sont peu pertinentes, et ce parce que les animaux sont conçus comme des « objets ».

Cette nouvelle modification légale est une tentative de donner aux êtres vivants le statut qu’ils méritent en tant qu’entités sensibles, dignes de protection, d’abri et, bien sûr, avec le droit à la vie. Le passage de « bien matériel » à « entité » fera que les sanctions contre les agresseurs peuvent être beaucoup plus fortes lorsque des cas d’abus et de négligence sont détectés.

Les données sur l'abandon des chiens sont dévastatrices.

Un premier pas vers la conception des animaux comme des êtres vivants

Si cette proposition est approuvée, la Corée du Sud deviendra l’une des rares régions au monde à considérer les animaux comme des entités, et non comme des biens matériels. D’autres pays comme l’Espagne ont également franchi cette étape il y a quelques années, mais le chemin à parcourir est encore long.

Mais c’est loin d’être le cas partout… Comme l’indique l’Animal Legal Defence Fund, les êtres vivants aux États-Unis continuent d’être classés comme propriété, ce qui réduit considérablement les peines pour les maîtres abusifs et facilite leur exploitation. Tant que cette situation perdure dans l’un des pays les plus influents du monde, la guerre législative continuera.

Quelques faits et chiffres sur la maltraitance et la négligence envers les animaux

Vous savez maintenant ce que cela signifie pour la Corée du Sud de donner un statut légal aux animaux, mais il est nécessaire de contextualiser cette décision d’un point de vue social. Si ce pays envisage ce statut, c’est parce que le nombre de cas enregistrés de maltraitance animale est passé de 69 en 2010 à 914 en 2019.

Quelle est la situation aux États-Unis et dans le reste des régions ? Voyons quelques faits et chiffres intéressants sur le sujet :

  • On estime que 10 millions d’animaux meurent chaque année des suites d’abus aux États-Unis. Seuls 1 920 cas environ sont signalés chaque année aux médias.
  • Comme l’indique Human Society, jusqu’à 71 % des personnes qui maltraitent leur partenaire attaquent également leurs animaux de compagnie. Dans 88 % des ménages où il y a de la violence domestique envers les enfants, les animaux sont également maltraités.
  • La violence intentionnelle envers les animaux est liée à la probabilité que l’agresseur commette beaucoup plus de crimes. La majorité des agresseurs sont des hommes de moins de 30 ans.
  • 97 % des actes de maltraitance animale se produisent dans les fermes. Les espèces animales ne sont pas maintenues dans les bonnes conditions, et elles ne sont pas toujours abattues de la manière la plus éthique.

Il n’y a pas que les chats et les chiens qui sont sujets à des actes de cruauté. Les lapins, les hamsters, les lézards, les poissons, les vaches, les porcs et de nombreux autres animaux sont également maltraités. Il faut reconnaître que la négligence est une forme d’abus, qu’elle soit intentionnelle ou non.

Les abus envers les animaux continuent d’être un problème grave à l’échelle mondiale. Il faut les combattre sous toutes leurs formes.

70 % des chiens vivent abandonnés.

Une bataille incessante

Cette nouvelle est un rayon de lumière en ce qui concerne le bien-être des êtres vivants, puisque le fait que la Corée du Sud souhaite accorder un statut légal aux animaux indique que les pays commencent à se rendre compte que la maltraitante animale est inadmissible. Mais les chiffres cités nous montrent qu’il y a encore un long chemin à parcourir.

Si vous constatez un cas de maltraitance animale dans votre environnement, n’hésitez pas à le signaler aux services de police compétents. Ce n’est qu’en nous rassemblant tous au niveau individuel et juridique que nous pourrons affronter les personnes qui commettent des actes odieux contre des êtres vivants. Le combat continuera tant qu’il y aura des cas de maltraitance.


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