Que mangent les kangourous ?

Grâce à leur alimentation, les kangourous peuvent passer deux jours sans boire directement de l'eau. De plus, ils profitent de la rosée qui se condense sur les feuilles au crépuscule pour se réhydrater et survivre dans leur habitat semi-désertique.
Que mangent les kangourous ?
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Les kangourous font partie des espèces les plus charismatiques que l’on trouve en Australie. Ils constituent un groupe de mammifères unique dans le règne animal, car ils possèdent une poche qui sert à protéger leurs petits pendant leur croissance.

Ces animaux sont classés parmi les marsupiaux, un taxon qui comprend également le wallaby et le wallaroo. Nous nous intéressons ici aux 3 espèces de kangourous les plus connues : le kangourou roux (Macropus rufus), le kangourou géant (Macropus giganteus) et le kangourou gris (Macropus fuliginosus).

Les kangourous sont répartis dans les zones arides et sèches. Ils ont donc développé certaines stratégies pour faciliter leur alimentation. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur la façon dont ces mammifères se nourrissent.

Les principales caractéristiques des kangourous

Les kangourous mesurent 1,6 mètre de haut. Leur queue à elle seule mesure 1,20 mètre de long. En raison de leur grande taille, ils font partie des gros marsupiaux qui existent. De plus, ils ont des pattes à la fois fortes et énormes qui les aident à se déplacer en sautant dans leur habitat.

Ces mammifères ont un pelage doux et pelucheux qui est généralement gris, marron et beige. Il est plus clair dans la région abdominale et plus foncé dans le dos. Cette caractéristique peut légèrement varier selon la localité et la période de l’année, car les spécimens réduisent la densité du pelage pour mieux résister aux températures élevées.

Leurs pattes avant sont plus petites que leurs pattes arrière, qu’ils utilise de la même manière que les mains humaines. Cependant, ces membres ont des griffes sur chacun des doigts, qu’ils utilisent pour creuser et chercher de la nourriture ou de l’eau.

Un kangourou gris de l'Est.

Le régime alimentaire des kangourous

Les kangourous sont des animaux herbivores spécialisés dans la consommation d’herbes et de petites plantes. En général, ils peuvent digérer un grand nombre de feuillages arbustifs ou arboricoles, à la seule condition qu’ils soient verts.

Ils s’assurent ainsi que leur nourriture contient également une certaine quantité d’eau. Ils s’hydratent donc en même temps qu’ils se nourrissent.

Ces animaux sont habitués à « brouter » dans les vastes plaines de leur territoire. Cependant, ils ont également tendance à rechercher activement des plantes spécifiques, telles que des succulentes, des bourgeons, des chénopodes et des lys pour compléter leur alimentation.

Le kangourou gris consomme également des buissons vénéneux. Et ce, car il a la capacité de résister aux effets de certaines toxines végétales, telles que le fluoroacétate.

Le régime alimentaire des kangourous comprend la végétation disponible dans la plupart des prairies vertes de leur habitat, mais ils ne se limitent pas à cette zone. Grâce à leur adaptabilité, ces marsupiaux envahissent aussi les cultures humaines. C’est pourquoi certaines personnes les considèrent comme des parasites et les chassent pour protéger leurs cultures.

Une digestion difficile

Les herbivores ont besoin de certaines adaptations pour pouvoir digérer les plantes qu’ils consomment. En effet, les espèces végétales ont des cellules résistantes à la digestion. Pour cette raison, certains animaux comme les ruminants broient longtemps leur nourriture pour profiter des nutriments.

Il en va de même pour les kangourous, car leur corps s’est adapté pour tirer le meilleur parti de leur alimentation. Pour commencer, ils ont plusieurs prémolaires aplaties pour mieux écraser les feuilles. De plus, la forme des molaires est irrégulière : ces dents leur permettent de couper les tiges des herbes.

Le rôle de l’estomac

Un excellent broyage des aliments aide beaucoup à la digestion des végétaux. Cependant, afin de rendre le processus plus efficace, il est nécessaire que le système digestif présente également quelques modifications. Dans le cas des kangourous, cette modification se trouve dans leur estomac, qui est divisé en plusieurs chambres comme celui de certains ruminants.

Ces marsupiaux utilisent un procédé de fermentation dont la fonction est de pré-digérer les plantes. Pour ce faire, les chambres de l’estomac stockent certaines bactéries inoffensives pour le kangourou.

Ces bactéries commencent à décomposer les aliments lorsque ces derniers pénètrent dans l’estomac. Les aliments se décomposent donc rapidement et leurs nutriments sont mieux assimilés.

L’impact de l’alimentation des kangourous

Les kangourous ont un corps énorme et efficace qui est adapté à leur régime herbivore. Grâce à ce corps, non seulement ils profitent de tous les nutriments que les plantes peuvent leur offrir, mais ils peuvent aussi résister à certaines de leurs toxines. Ce sont donc des animaux adaptables qui se nourrissent facilement de divers types d’espèces végétales.

Bien que cela semble positif, la réalité est qu’ils sont susceptibles de devenir un problème pour l’élevage et l’agriculture. En effet, les zones de culture leur servent également de source de nourriture et causent des pertes économiques à la population.

De plus, le kangourou rivalise pour le pâturage avec le bétail, ce qui devient un dilemme pour les éleveurs. Comme si cela ne suffisait pas, la population de kangourous a augmenté au cours des dernières décennies, ce qui a accru le mécontentement de la population.

Par conséquent, le gouvernement australien a dû établir des lois pour les contrôler et les protéger. Grâce à ces lois, les impacts négatifs ont été considérablement réduits, et ce, sans compromettre la stabilité de l’espèce.

L'un des types de marsupiaux.

En résumé, les kangourous font partie des animaux les plus charismatiques qui existent, mais leur grande efficacité en matière d’alimentation fait d’eux un danger écologique latent.

Cela ne veut pas dire qu’ils doivent être éradiqués, car leur élimination ne ferait qu’entraîner un déséquilibre au niveau des interactions naturelles. Il vaut mieux trouver un équilibre dans lequel il est possible de bien cohabiter avec cette espèce.


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