Sangsue : caractéristiques et bienfaits pour la santé humaine

Généralement, une sangsue mesure entre 5 et 12 millimètres de long, mais il existe une espèce dans la forêt amazonienne qui peut mesurer jusqu'à 30 centimètres de long.
Sangsue : caractéristiques et bienfaits pour la santé humaine
Francisco María García

Rédigé et vérifié par l'avocat Francisco María García.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

La sangsue est un invertébré, semblable à un ver, qui appartient au groupe des annélides. C’est un parent des vers de terre, mais il en diffère par la présence de ventouses sur son corps et par le fait que la plupart des espèces vivent dans l’eau.

La sangsue est très utile en médecine, notamment en microchirurgie et dans le cas de certaines greffes. Son efficacité a été démontrée dans de multiples approches cliniques, bien qu’il existe aujourd’hui des options un peu plus “humaines” en matière de traitement des maladies.

Il existe environ 600 espèces de sangsues dans le monde. La plus connue est la sangsue médicinale européenne, dont le nom scientifique est Hirudo médicinalis.

Qu’est-ce qu’une sangsue ?

Comme nous l’avons dit dans les lignes précédentes, toutes les sangsues appartiennent au phylum des annélides, aux côtés des vers de terre et d’autres vers (d’eau douce, terrestres ou marins). Cependant, elles se sont séparées de leurs parents éloignés, formant leur propre sous-classe : Hirudinea. À ce jour, 680 espèces de sangsues ont été enregistrées, dont 100 sont des espèces marines, 480 des espèces d’eau douce et 100 des espèces terrestres.

Bien qu’elles fassent partie d’un taxon assez réduit, il faut noter que les sangsues ont colonisé pratiquement le monde entier, à l’exception de l’Antarctique. Les lacs peu profonds riches en végétation et sans courant sont l’habitat préféré de presque toutes les sangsues.

Caractéristiques physiques

En règle générale, une sangsue mesure entre 5 et 12 centimètres de long. Cependant, la plus grande espèce du monde (Haementeria ghilianii), qui vit dans la forêt amazonienne, peut mesurer jusqu’à 30 centimètres. Le corps de la sangsue a la capacité de se dilater considérablement pour pouvoir stocker tout le sang qu’elle aspire.

La couleur de cet animal varie d’une espèce à une autre. La plupart des spécimens sont de couleur sombre, bien que certains aient la capacité de changer de couleur en réponse à différents stimuli. Ils ont un nombre fixe de segments corporels et chacun d’eux comprend plusieurs subdivisions.

La sangsue a deux ventouses, une petite à l’avant et une plus grande à l’arrière. Pour se déplacer, elle fixe la ventouse avant, puis fait glisser les autres segments de son corps. Pour nager, elle effectue des ondulations rapides grâce aux muscles qu’elle possède au niveau des parois de son corps.

Hirudo médicinalis peut mesurer jusqu’à 20 centimètres de long à son stade adulte et arbore une couleur noir verdâtre. Son corps est aplati et divisé en 33-34 segments.

Sangsue : habitat et nourriture.

L’habitat de la sangsue

À l’exception de l’Antarctique, les sangsues vivent sur tous les continents. Cependant, la plupart habitent les zones tropicales. La raison en est qu’elles sont mieux adaptées aux climats chauds et aux milieux aquatiques. Étant des animaux ectothermes – leur température corporelle dépend de l’environnement -, les climats très froids sont peu propices à leur développement.

L’espèce qui nous intéresse ici, Hirudo médicinalis, est répartie dans la plus grande partie de l’Europe, bien qu’elle ait également colonisé une grande partie de l’Asie. Les flaques d’eau très peu profondes ou les lacs avec un substrat de boue et une grande quantité de végétation sont ses habitats préférés. C’est un invertébré amphibien, c’est-à-dire que pour mener à bien son cycle de vie, il doit passer du temps à la fois dans l’eau et sur terre.

La population de sangsues dans le monde a diminué de façon alarmante. C’est pourquoi dans certains pays des mesures ont été prises pour les préserver. La raison de cette diminution est l’utilisation indiscriminée des spécimens à des fins esthétiques et médicinales. Hirudo médicinalis se trouve dans la catégorie « Quasi menacé (NT) » de l’UICN.

Le comportement de la sangsue

Bien que les sangsues semblent être des êtres primaires avec un corps basal, il convient de noter qu’elles ont plus de capacités qu’il n’y paraît. Parmi leurs capacités les plus intéressantes, figurent les suivantes :

  • Elles adoptent une posture de repos. Lorsqu’elles digèrent le sang, les sangsues aplatissent leur corps et se réfugient sous des pierres.
  • Les sangsues sont capables de reconnaître les ombres. Les sangsues peuvent reconnaître ce stimulus lumineux. Elles se préparent à adhérer à un spécimen lorsqu’elles perçoivent son ombre sur terre ou dans l’eau.
  • Tout pour la nourriture. Ces invertébrés sont sensibles aux stimuli lumineux, à la chaleur et à la dessiccation, mais presque rien ne leur importe quand elles sont attachées à leur hôte.

Comportement alimentaire

Certaines sangsues vivent en eau douce et se nourrissent de substances présentes dans les mollusques et les vers, tandis que d’autres espèces sont carnivores. Il existe aussi les sangsues « suceuses de sang », qui se collent au corps des vertébrés pour aspirer leur fluide vital duquel elles se nourrissent.

L’espèce qui nous intéresse ici est parasitaire et atteint son stade adulte à la surface des mammifères pour sucer le sang de ces derniers. Curieusement, la sangsue injecte via sa piqûre une série d’anesthésiques qui empêchent l’hôte de remarquer sa présence. Elle profite ainsi de l’ingestion d’environ 10 à 15 millilitres de liquide sanguin en 20-40 minutes, suite à quoi sa taille est multipliée par 8-11.

Une sangsue adulte se nourrit tous les 6 mois, car il lui faut beaucoup de temps pour digérer une telle quantité de sang.

Comportement reproducteur

Les sangsues sont pour la plupart hermaphrodites. Chaque spécimen possède plusieurs paires de testicules et une paire d’ovaires. La reproduction se fait par fécondation interne (un organe copulateur pénètre dans le vagin et le sperme est libéré). Cependant, le processus varie selon chaque espèce. Chez Hirudo medicinalis, la copulation a lieu sur terre et une fois par an, entre juin et août.

D’autres espèces aquatiques comme celles du genre Erpobdella pondent leurs œufs dans l’eau. Ceux-ci parviennent à y rester grâce à une barrière de protection.

Chez certaines espèces, le sperme est stocké dans des spermatophores qui se trouvent à l’extérieur du spécimen et qui fécondent les ovaires à travers la paroi. Lorsqu’il y a accouplement, la fécondation est souvent réciproque. Une fois fécondés, les œufs sont déposés dans des cocons de consistance chitineuse. Les jeunes ont la même couleur et la même forme que les adultes.

Sangsue : reproduction.

Les bienfaits de la sangsue pour la santé humaine

La sangsue est utilisée depuis l’époque de la Rome antique pour soulager la douleur et traiter toutes sortes de maladies, allant de l’obésité aux troubles oculaires et en passant par les pathologies mentales. L’aspiration de sang est bénéfique pour soulager ces maux. L’efficacité de ces traitements a été confirmée par un grand nombre d’enquêtes menées à travers le monde.

Les traitements effectués à l’aide de sangsues qui aspirent le sang sont complètement indolores. Comme commenté précédemment, la raison en est que cet animal sécrète des substances analgésiques et antibiotiques pour que son hôte ne remarque pas sa présence. La salive de la sangsue est responsable de la transmission de ces substances.

Plus de 60 composés ont été identifiés dans la salive de sangsue. Certaines possèdent des propriétés analgésiques, anesthésiques, anticoagulantes et vasodilatatrices.

La sangsue est largement utilisée dans les traitements anticoagulants. Une substance présente dans l’organisme de cet animal dissout les caillots et empêche leur formation. Cela réduit considérablement le risque de thrombose.


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