Le comportement du hérisson

Le comportement du hérisson ne se limite pas à se recroqueviller lorsqu'il a peur. Découvrez-en plus ici sur cet incroyable animal.
Le comportement du hérisson

Dernière mise à jour : 15 juillet, 2021

Des pics et un visage adorable sont le contraste parfait pour attirer l’attention sur le physique. Mais au-delà de son apparence, le comportement du hérisson a aussi ses particularités. Grâce à des spécimens maintenus en captivité, il a été possible d’étudier son comportement en profondeur.

Bien qu’il s’agisse d’un animal bien connu, certains détails curieux de son comportement sont, eux, méconnus. Si vous voulez en savoir un peu plus sur les hérissons, poursuivez donc votre lecture.

Les caractéristiques du hérisson

Les hérissons sont des représentants de la famille des Erinaceinae, de l’ordre des Eulipotyphla. Son aspect physique se caractérise par la présence de pics bourrés de kératine qui poussent dans son et au niveau de son museau pointu.

Ces animaux sont largement répartis sur le continent africain, en Europe et en Asie. Ils occupent une grande variété d’habitats : steppes, déserts, zones ouvertes et forêts. Ils jouent un grand rôle en tant que contrôleurs des ravageurs des insectes et autres petits animaux, et cela, ajouté à leur grande adaptabilité, en fait des envahisseurs potentiels.

Son régime alimentaire est fondamentalement insectivore, puisqu’il est composé d’escargots, de moustiques, de sauterelles et de nombreux autres invertébrés. Cependant, ce sont des mammifères opportunistes : ils peuvent aussi se nourrir de petites souris et même affronter des serpents, car ils sont immunisés contre leur venin.

Les jouets de hérisson sont essentiels.

Le caractère du hérisson

Les hérissons sont solitaires – ils ne se retrouvent qu’en période de reproduction – et ont des habitudes nocturnes. Ils ont tendance à être territoriaux, en particulier avec d’autres mâles qui peuvent se faufiler dans leur région et manger leurs ressources. Leur capacité à s’adapter à différentes températures, humidités et sources de nourriture est surprenante.

La communication du hérisson

La principale voie de communication du hérisson est l’odorat. Un comportement très curieux à cet égard est l’auto-onction : lorsque le hérisson détecte une nouvelle odeur ou substance, il la ramasse avec sa bouche pour la mélanger avec de la salive et l’étaler sur les pics.

Les causes de l’auto-onction ne sont pas très claires. On considère que ce comportement sert à attirer l’attention des femelles, de la mère ou bien sert de méthode de camouflage contre les prédateurs.

L’autre forme principale de communication chez le hérisson est auditive, à travers des vocalisations. Les plus importantes sont les suivantes :

  • Vocalisations aiguës : une mère a recours à ces sons pour appeller ses petits.
  • Grognements, claquements et reniflements : un hérisson exprime la territorialité avec ces sons en présence d’un autre hérisson. Il s’agit plus d’une enquête que d’un avertissement, car les spécimens se reniflent et se donnent des coups de tête.
  • Dès qu’ils sentent une menace pour le territoire, les hérissons émettent des sifflements aigus et aspergent l’adversaire avec de la salive.
  • Les femelles attirent les mâles avec une série de vocalisations ressemblant à des gémissements. Les mâles, pour leur part, courtisent avec des reniflements et des vocalisations aiguës ressemblant à des sifflements.

Le comportement du hérisson

Maintenant que vous connaissez les caractéristiques de base et les moyens de communication des hérissons, il est temps d’analyser son comportement dans différents contextes. Poursuivez donc votre lecture.

Le comportement du hérisson dans son habitat naturel

Une partie du comportement de ce mammifère vise à trouver un refuge convenable. Il a tendance à rechercher des sites avec un environnement sec, évitant les sites à végétation très dense. Pendant la journée, le hérisson se repose généralement dans des abris qui changent régulièrement, bien qu’il passe parfois des saisons au même endroit.

Selon le climat de la région dans laquelle ils vivent, les hérissons peuvent hiberner.

Leur refuge idéal est une zone ouverte, avec une végétation qui offre une certaine protection – sans être dense – et une bonne source de nourriture sous forme de populations d’insectes. S’il y a aussi de la matière organique permettant aux champignons de se développer, c’est encore mieux, car elle peut aussi servir de nourriture.

De plus, il est à noter que les hérissons évitent les zones qui semblent être de bons lieux de nidification pour leurs prédateurs, tels que les serpents, les renards, les blaireaux ou les rapaces nocturnes. S’ils trouvent des signes de leur présence, ils s’éloignent et cherchent d’autres endroits.

Le comportement du hérisson en captivité

Lorsqu’il est en captivité, le comportement du hérisson est généralement plus sédentaire que celui des spécimens sauvages, car il n’a pas la possibilité d’effectuer les activités qui prendraient normalement toute la nuit, comme trouver de la nourriture et un abri. Cela augmente le risque d’obésité, de la maladie du foie et de cardiomyopathies.

Les mâles maintenus en groupe peuvent cohabiter s’ils parviennent à établir une hiérarchie entre eux. Si cela ne fonctionne pas, il est possible qu’ils se battent, voire s’entretuent sur le territoire. Il n’est donc jamais conseillé d’avoir plus d’un spécimen mâle par cage.

Les femelles enceintes, en raison du stress que provoque l’exposition aux humains – ou à d’autres hérissons, si elles sont maintenues en groupe – ont tendance à avoir recours au cannibalisme : elles mangent petits. Si elles ne peuvent pas être isolées pendant l’accouchement ou pendant les semaines qui suivant, il est également possible que d’autres hérissons mangent ses petits.

Les hérissons ne sont pas de bons animaux de compagnie. Ils nécessitent des cages d’au moins 1 mètre de long et un certain nombre de stimuli environnementaux difficiles à fournir dans une maison.

Comportement alimentaire

Même s’il n’en a pas l’air à première vue, le hérisson est un grand grimpeur, ce qui lui permet d’explorer différentes strates de l’habitat : cela va des insectes enfouis dans le sol à ceux qui grimpent dans les branches des buissons. Étant généraliste, il est possible de le voir consommer de la matière végétale s’il trouve quelque chose d’appétissant au  sol, comme des graines ou des racines.

Lorsque le hérisson explore de la nourriture potentielle, il fait preuve de prudence et se couvre légèrement le visage avec le pli des pointes situé au-dessus de ses yeux. Si sa proie est petite, il joue un peu avec, puis la mange. Si, en revanche, la proie est grosse – comme des souris ou des lézards – il l’attrape à grande vitesse avec ses dents et la secoue jusqu’à ce qu’elle meure.

Comportement reproducteur

La période d’accouplement du hérisson s’étend d’avril à septembre, et la période de naissance, de mai à octobre : la gestation dure environ un mois. Les femelles peuvent avoir plusieurs portées dans la même période, puisqu’elles entrent en chaleur 2 fois.

Pour être appelée, la femelle émet des sons semblables à des sifflements. Lorsqu’un mâle la trouve, il tourne en rond autour d’elle et renifle sa queue pendant plusieurs heures. Si la femelle n’est pas réceptive, elle gardera ses pics hérissés et attaquera même le mâle ; dans le cas contraire, elle les aplatira  pour éviter de le blesser pendant la copulation.

À la naissance, les petits mesurent entre 6 et 9 centimètres et leurs pics sont recouverts d’une membrane aqueuse qui protège la mère pendant l’accouchement. Le sevrage a lieu au bout d’un mois et au bout de 10 mois ils atteindront la maturité sexuelle.

Comportement défensif

Le comportement le plus célèbre du hérisson est celui qui consiste à se recroqueviller sur lui-même lorsqu’il est menacé. C’est une façon de profiter de sa défense naturelle : les pics.

À cela, s’ajoute un comportement vraiment curieux : parfois, via l’auto-onction, le hérisson étale du poison d’autres animaux sur ses pics, augmentant ainsi le danger pour le prédateur qui veut l’attaquer. Normalement, il obtient les toxines en stimulant les crapauds venimeux avec de petites morsures.

S’il est capturé par un prédateur, il crie haut et fort, ce qui déroute l’attaquant et génère la possibilité que ce dernier le lâche. Cela est utile face à des prédateurs tels que les renards, qui urinent sur le hérisson pour le forcer à se dérouler lorsqu’il est en boule.

Un hérisson.

Un animal au potentiel invasif

Aucune des espèces de hérissons ne fait partie d’une catégorie de menace majeure en matière conservation. Cependant, les populations naturelles de diverses espèces sont confrontées à des problèmes tels que la destruction de leurs habitats, leur captivité et les abus accidentels.

Le hérisson a été introduit dans divers pays, comme la Nouvelle-Zélande ou l’Angleterre. Il est primordial d’être responsable en matière de possession de ces animaux exotiques, car les relâcher dans des environnements étrangers peut endommager gravement les biomes. De plus, une fois qu’ils sont devenus un problème, la mesure prise consiste généralement à les exterminer.


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