Aigle botté : habitat et caractéristiques

Les aigles bottés femelles capturent les plus grosses proies, raison pour laquelle elles sont plus grandes que les mâles. Apprenez-en plus ici sur ces animaux fascinants.
Aigle botté : habitat et caractéristiques
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

L’aigle botté est une espèce assez agile, capable de se déplacer facilement entre les arbres. Cet oiseau a la forme caractéristique des rapaces, avec un contour très évident lors de son vol. Il est possible de l’observer à travers le détroit de Gibraltar pendant la saison de migration.

Cet animal ailé, scientifiquement connu sous le nom de Hieraaetus pennatus, appartient à l’ordre des falconiformes, qui comprend la majorité des rapaces. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur cet aigle.

L’habitat de l’aigle botté

L’aigle botté est réparti dans le sud et l’est de l’Europe, une partie de l’Afrique et de l’Asie, mais plus de la moitié de sa population se trouve dans la péninsule ibérique. Il a des préférences pour les zones boisées avec des températures comprises entre -9,7 et 36,6 ºC.

Pour sa vie quotidienne, cet oiseau sélectionne deux zones, une pour son nid – lieu de nidification – et une autre pour la chasse. Pour son nid, il préfère les zones forestières et les paysages rocheux avec une altitude suffisante.

Pour la zone de chasse, il sélectionne des clairières forestières ou des zones de broussailles. Pour cette raison, le territoire d’un couple d’aigles peut s’étendre sur 100 hectares.

Un aigle botté perché.

Caractéristiques physiques

Ce rapace peut mesurer plus de 50 centimètres de long et est considéré comme un oiseau de taille moyenne. Ses ailes mesurent 36 centimètres de long, et son bec incurvé mesure environ 2-3 centimètres. De plus, il existe un dimorphisme sexuel, puisque les femelles sont 10 % plus grosses que les mâles.

Le bec de ce rapace est gris foncé. Quant à ses pattes, elles sont jaunes.  Cet aigle arbore aussi 2 modèles de plumage différents, un clair et un foncé. Sa couleur de base est brune, mais elle peut s’éclaircir et s’assombrir.

Chez les spécimens dont le plumage est clair, le ventre est couvert de plumes blanches, tandis que le reste du corps arbore des tons clairs. Chez les spécimens dont le plumage foncé, le brun prédomine sur tout le corps.

Chez cette espèce, les yeux changent de couleur au fur et à mesure de la croissance : les jeunes ont des yeux bruns et les adultes ont des yeux jaune orangé. De plus, entre les sexes, il existe également des différences physiques : les mâles sont minces et stylisés, tandis que les femelles sont plus lourdes et plus robustes.

Le comportement de l’aigle botté

C’est un oiseau migrateur qui passe l’hiver dans les zones plus tempérées près des tropiques. De plus, l’aigle botté ne semble pas avoir de problème avec les spécimens de la même espèce, ils ont même été vus en groupe.

Une grande partie de la population de ce rapace passe par le détroit de Gibraltar. Le passage prénuptial a lieu entre mars et mai, tandis que le voyage post-nuptial se déroule tout au long du mois de septembre. Il y a une population d’aigle botté dans les îles Baléares qui ne migre pas, et reste donc dans la même zone toute l’année.

Migration prénuptiale

Une fois qu’il atteint la forêt, cet aigle effectue des vols pour établir son territoire. Il rend ainsi sa présence évidente pour d’autres espèces.

Pour ce faire, il exécute plusieurs vols de base avec montées et descentes, accompagnés de quelques vocalises. S’il n’y a pas de vents favorables, il se pose dans des endroits visibles.

Pendant les premiers jours, les deux sexes restent dans des territoires séparés pendant qu’ils se remettent du voyage. Cela leur permet d’examiner et de rechercher une zone de nidification ; ils donnent la priorité aux nids des années précédentes.

À ce stade, il peut y avoir des conflits avec les buses et les autours des palombes. Et ce, car leurs territoires se chevauchent et ils peuvent rivaliser pour leurs nids.

Migration postnuptiale

Lors de la migration postnuptiale, certains spécimens voyagent lentement, tandis que d’autres voyagent rapidement. Cela dépend du sexe : les femelles effectuent des mouvements lents, profitant de leur passage dans des zones avec un grand nombre de proies. En comparaison, les mâles volent rapidement et de manière directe.

Les principales zones d’hivernage sont l’Afrique et le sud de l’Inde.

Comportement alimentaire

Le régime alimentaire de cet oiseau est très large : il mange des oiseaux, des reptiles, des mammifères et des insectes. Sa façon de chasser consiste à effectuer des mouvements descendants à grande vitesse en piqué.

Il intercepte parfois ses victimes, coupant ainsi sa trajectoire de vol. En raison de la grande variété de proies, il est considéré comme une espèce prédatrice très généraliste.

Comportement reproducteur

Une fois que ces rapaces ont choisi leur territoire, les femelles commencent la construction ou la reconstruction du nid. Ce rapace occupe généralement le même nid jusqu’à 3 années consécutives. Toutefois, cela dépend si le site maintient toujours des conditions optimales pour la nidification.

Les couples sont généralement monogames. Toutefois, en fonction du succès de reproduction, ils peuvent changer de partenaire.

Après avoir établi leur nid, les deux spécimens commencent leur vol nuptial, qui se terminent par la copulation sur leur territoire. Au cours de cet acte, ils volent en synchronisation et en harmonie ou effectuent un plongeon en maintenant leurs griffes ensemble.

Cette espèce semble faire preuve d’un certain « romantisme », puisqu’elle continue d’adopter ces mêmes comportements même après la ponte des œufs.

Ponte et entretien du nid

La ponte a généralement lieu au cours de la dernière semaine d’avril. Les femelles pondent entre 1 et 3 œufs. Si un prédateur comme l’autour des palombes détruit le nid ou se nourrit des petits, la femelle pond de nouveau pour remplacer les œufs.

Les parents sont très prudents : ils maintiennent les conditions du nid tout au long du processus, en fournissant de nouvelles feuilles et des branches fraîches.

Éclosion

Les petits éclosent début juin, avec un plumage blanc dense, et pesant environ 44 grammes. Au cours des premières semaines, le père apporte la nourriture à ses petits, en privilégiant les petites proie. Après 20 jours, les petits sont capables de déchirer leur nourriture.

Après 47 jours, les jeunes sont capables de marcher, limitant leurs mouvements aux branches voisines. A 54 jours, ils effectuent leurs premiers vols court-courriers.

Selon la disponibilité de nourriture, le caïnisme peut se produire à ce stade : le petit plus âgé attaque à mort son frère, et ce, pour accumuler la plus grande quantité de nourriture. La survie des spécimens plus âgés est ainsi assurée et le travail des parents est réduit de moitié.

Premiers vols et abandon de nid

I faut environ 7 à 8 semaines à cet oiseau pour apprendre les techniques de base de la chasse et du vol. Durant la première semaine, il commence par exercer ses ailes, cherchant à renforcer ses muscles, il ne s’éloigne donc pas à plus de 20 ou 30 mètres du nid.

Au cours de la deuxième semaine, il survole le nid et se perche sur les branches. Étant un peu plus indépendant, il peut se déplacer à une distance entre 75 et 150 mètres du nid.

Entre la troisième et la quatrième semaine, il reconnaît les limites de son territoire, puisque ses parents lui indiquent l’étendue du territoire. Aussi, les adultes commencent à apprendre à leurs petits à voler grâce à des vols communs. Les jeunes essaient parfois de suivre leurs parents au-delà de leur territoire.

À la cinquième et sixième semaines, le petit domine déjà les vols de déplacement, il est donc encore un peu plus indépendant. À ce stade, il n’est plus souvent vu dans son nid, il plonge et se perche même dans des zones plus reculées.

À la septième et à la huitième semaines, il maîtrise déjà toutes les techniques de vol nécessaires et commence à interagir avec d’autres rapaces et même d’autres adultes. La rupture familiale a lieu : le petit quitte complètement son nid, et initie la migration de son espèce.

Cette espèce peut vivre jusqu’à 14 ans dans son milieu naturel. Cependant, la mortalité est élevée chez les adultes, donc peu seront capables de survivre aussi longtemps.

Le statut de conservation de l’aigle botté

Le principal problème de cette espèce est la destruction de son habitat, c’est-à-dire que les incendies de forêt et les changements d’utilisation des terres sont ses plus grands ennemis. Cependant, actuellement sa population est stable, les actions pour sa prise en charge sont donc considérées comme prioritaires.

Heureusement, en Europe, il a été classé comme espèce rare, avec un statut défavorable (SPEC-3). Cela permet d’envisager des plans de gestion qui soutiennent la survie de l’espèce.

Un aigle botté au sol.

L’aigle botté est un oiseau capable d’impressionner par son vol magnifique, c’est pourquoi il est susceptible d’instiller la peur chez certaines personnes.

Cependant, on ne peut nier le fait que cette espèce remplit un rôle important pour la nature. La meilleure façon de se débarrasser de la peur est de la connaître en profondeur.


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