Comment les superstimuli affectent-ils les animaux?

Les superstimuli ou les stimuli supranormaux peuvent se produire naturellement ou artificiellement (par l'homme). Les deux ont le même effet, évitant la réponse normale et provoquant une réaction exagérée qui entraîne divers dommages pour les animaux.
Comment les superstimuli affectent-ils les animaux?
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 17 février, 2023

Les êtres vivants perçoivent leur environnement à travers les signaux captés par leurs organes sensoriels. Ces stimuli leur permettent d’interpréter leur environnement et d’organiser une réponse appropriée à chaque scénario. Cependant, tout dépend de son intensité. Car s’ils sont excessifs (superstimuli), ils pourraient provoquer une réaction inattendue et tout aussi excessive. Les superstimuli peuvent malheureusement affecter différents animaux, y compris les humains. Il est donc intéressant de savoir quels sont ses effets et conséquences possibles dans la vie quotidienne.

Qu’est-ce qu’un stimulus ?

Un stimulus est un signal interne ou externe perceptible par les sens naturels des animaux. Sa fonction principale est de fournir des informations sur l’environnement qui entoure l’organisme. Afin que l’être soit capable d’agir de la meilleure façon pour assurer sa survie.

Le type de réponse varie selon que l’intensité du stimulus augmente ou diminue. Cela signifie que les animaux ont un certain degré d’adaptabilité qui leur permet de faire face aux conditions changeantes de leur environnement. Cependant, certaines espèces apprécient davantage les stimuli forts. Ce qui peut conduire à des conflits si elles sont exposées à ce que l’on appelle des superstimuli.

Chaton léchant son propriétaire.

A quoi font référence les superstimuli et comment s’expriment-ils chez les animaux?

Comme son nom l’indique, les superstimuli sont les stimuli qui dépassent l’intensité normale de certains événements. À leur tour, ceux-ci produisent une réponse exagérée qui peut ou non affecter les animaux.

Par exemple, l’abeille mellifère (Apis mellifera) est attirée par les fleurs avec du pollen car elles stimulent leur vision des couleurs. Cependant, si vous placez un objet qui émet des colorations plus frappantes aux longueurs d’onde ultraviolettes (superstimuli), elle le préférera probablement, même s’il ne s’agit pas d’une fleur.

Bien que la préférence pour des stimuli plus forts ait une fonction adaptative, cela ne s’applique que lorsque l’environnement est sous la même pression évolutive. Dans le cas des abeilles, les fleurs aux couleurs vives ont de meilleures récompenses pour leurs pollinisateurs. Il est donc normal que certaines soient plus attirantes que d’autres.

Le problème apparaît lorsque l’environnement change radicalement (destruction de l’habitat, espèces envahissantes, etc.) et qu’apparaissent un ou plusieurs superstimuli qui gênent la perception de l’abeille. Étant plus puissants que les stimuli végétaux normaux, ils éloignent les plantes des fleurs et empêchent la pollinisation, ce qui nuit aux deux.

Comment les superstimuli affectent-ils les animaux ?

Tous les animaux ne sont pas sensibles aux superstimuli. Mais ceux qui les subissent ont tendance à avoir des effets négatifs sur leur population. En effet, un grand nombre d’espèces de parasites utilisent ce favoritisme pour envahir et affecter leurs hôtes, ce qui génère des dommages divers.

Le meilleur exemple en est le coucou (Cuculus canorus), un oiseau parasite bien connu qui pond ses œufs dans les nids d’autres espèces pour l’éclosion. Bien qu’ils produisent presque toujours des coquilles similaires à celles de l’hôte, ils peuvent également utiliser des couleurs contrastées pour surstimuler les sens des parents de substitution et les amener à donner la préférence à leurs petits.

Vu sous un autre angle, le coucou reconnaît les stimuli favoris des oiseaux qu’il parasite et produit un superstimuli (dans leurs œufs) pour les amener à accepter leurs petits. Bien sûr, tout cela se fait au prix de nuire à la reproduction et à la dépense énergétique de l’espèce hôte.

Oeufs d'oiseau dans un nid.

Les superstimuli existent-ils chez l’être humain?

Comme les autres animaux, les êtres humains sont également susceptibles de ressentir les effets des superstimuli. Cependant, dans notre cas, le processus est un peu plus caché et peut passer inaperçu. Certains des produits qui utilisent cet effet sont les suivants :

  • Restauration rapide (Fast Food): caractérisée par une ou plusieurs saveurs intenses qui provoquent un grand impact sur la perception des gens.
  • Arts (peintures, films, photographies, etc.) : ils reposent sur l’agitation de l’observateur à travers des couleurs d’intensités différentes, des images, des textes, des sons et d’autres combinaisons.
  • Les réseaux sociaux : ils fournissent différents stimuli sociaux qui, en plus d’être super stimulants, peuvent devenir addictifs.

Comme vous pouvez le constater, les superstimuli se retrouvent dans presque toutes les stratégies marketing utilisées aujourd’hui. En effet, c’est l’objectif, captiver les sens du consommateur par des stimuli exagérés pour l’amener à acheter n’importe quel produit.

Enfin, sans s’en rendre compte, de nombreuses personnes sont la proie des stimuli exagérés qui existent dans leur vie quotidienne. Mais une fois que vous en êtes conscient, il est un peu plus facile d’être critique et de discriminer ce qui pourrait être nuisible ou inutile dans votre vie.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Álvarez, F. (1999). Attractive non‐mimetic stimuli in Cuckoo Cuculus canorus eggs. Ibis, 141(1), 142-144.
  • Labhart, T. (1974). Behavioral analysis of light intensity discrimination and spectral sensitivity in the honey bee, Apis mellifera. Journal of comparative physiology, 95(3), 203-216.
  • Staddon, J. E. R. (1975). A note on the evolutionary significance of” supernormal” stimuli. The American Naturalist, 109(969), 541-545.
  • Vidya, T. N. C. (2018). Supernormal stimuli and responses. Resonance, 23(8), 853-860.
  • Barrett, D. (2010). Supernormal stimuli: How primal urges overran their evolutionary purpose. WW Norton & Company.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.