Curiosités sur la rascasse à découvrir

Découvrez ici des faits intéressants sur la rascasse : un poisson venimeux, et au camouflage ingénieux, entre autres curiosités...
Curiosités sur la rascasse à découvrir
Georgelin Espinoza Medina

Rédigé et vérifié par la biologiste Georgelin Espinoza Medina.

Dernière mise à jour : 20 décembre, 2023

Plusieurs espèces de poissons appartenant à la famille des Scorpaenidae sont connues sous le nom de poissons-scorpions. C’est grâce aux extensions épineuses qu’ils présentent habituellement. Le groupe est vaste. Il comprend effectivement environ 25 genres et 222 espèces. On les appelle aussi poisson-scorpion, rascasse ou scorpène. Que savez-vous d’eux ?

Parmi tous, les membres du genre Scorpaena se démarquent. Ce sont les rascasses communes, avec environ 61 spécimens. Elles habitent les régions tropicales et tempérées chaudes, et sont donc présentes dans les océans Atlantique, Indopacifique occidental et Pacifique oriental. Aujourd’hui, nous partageons avec vous 5 faits curieux à leur sujet, que vous ne connaissez probablement pas et qui vous marqueront.

1. La rascasse a un camouflage fabuleux

La rascasse est un prédateur benthique, c’est-à-dire issu des fonds marins. Sa stratégie de chasse consiste à rester immobile et à attendre qu’une proie s’approche pour la surprendre. Pour y parvenir, elle profite de son fabuleux camouflage, qui lui permet de se fondre dans le substrat et de passer inaperçu.

La coloration et l’apparence des membres de cette famille des Scorpaenidae l’aident dans cette tâche. Ils ont des épines et des ornements qui leur permettent de se cacher parmi les rochers et les récifs coralliens.

En effet, leur camouflage est si ingénieux qu’une publication dans la revue Frontiers in Zoology précise une autre caractéristique connexe. Ils peuvent changer la luminosité et le ton de leur corps en réponse à différents arrière-plans. De plus, ces modifications s’effectuent en un temps réduit, quelques secondes seulement.

Dans l’étude susmentionnée, le changement de couleur a été analysé chez deux espèces de rascasses : Scorpaena maderensis et Scorpaena porcus. Cette stratégie est censée réduire la détectabilité dans l’environnement et leur permettre d’élargir la gamme de micro habitats qu’ils utilisent pour la chasse.

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2. Elle possède des glandes à venin

En plus de sa couverture épineuse, la rascasse est équipée de glandes à venin qui se connectent aux nageoires dorsale, anale et pelvienne. Les composés produits par ces structures sont mortels pour les autres animaux marins et très douloureux pour les humains. La piqûre est produite par contact direct avec les rayons épineux de leurs nageoires.

Une enquête du Journal of Travel Medicine, publiée en 2015, décrit les manifestations cliniques et le traitement utilisé en cas d’intoxication – chez les voyageurs – par des poissons de la famille des Scorpaenidae.

Les résultats montrent que les victimes ont consulté un médecin 2 heures après leurs blessures. Les symptômes enregistrés dans les extrémités touchées étaient les suivants :

  • Douleur intense.
  • Oedème.
  • Erythème (rougeur).

Dans cette optique, des bains d’eau chaude et des analgésiques parentéraux ont été utilisés pour calmer la sensation de douleur. Dans certains cas, l’utilisation d’antibiotiques s’est avérée nécessaire. Le traitement comprenait également l’administration de médicaments antitétaniques.

3. La rascasse avale sa proie en une seule bouchée

L’une des caractéristiques des rascasses est qu’elles ont une large bouche. Cette morphologie leur permet d’avaler des proies entières, en une seule bouchée, lorsqu’elles sont à l’affût et détectent une victime. De plus, elles peuvent utiliser leur venin pour les neutraliser avant de les piéger dans leur bouche par aspiration. Ce qui en fait des prédateurs plus intimidants.

Habituellement, le régime alimentaire des scorpénidés comprend d’autres poissons ainsi que des crustacés.

Un poisson scorpion sur les fonds marins.

4. La femelle rascasse pond environ 15 000 œufs dans l’eau

Il existe une diversité dans la variété reproductive de ces poissons. Certains sont des animaux ovipares (bien qu’il existe des membres ovovivipares et même vivipares). Dans ces organismes, la femelle dépose de nombreux œufs dans l’eau, que le mâle se charge de féconder. Le site Oceana précise que ce chiffre peut atteindre jusqu’à 15 000 unités, un fait très intéressant à leur sujet.

Les œufs remontent à la surface et après quelques jours, les larves éclosent. Celles-ci restent dans les zones jusqu’à ce qu’elles grandissent et puissent se diriger vers les récifs, où se trouvent les adultes.

Une autre caractéristique intéressante est que les adultes ne sont pas les seuls à avoir des épines. En effet, l’aspect le plus remarquable des larves de ces poissons est leur colonne vertébrale élaborée sur la tête.

5. Deux de ses espèces sont en danger d’extinction

Parmi les rascasses du genre Scorpaena, seules deux espèces sont en danger d’extinction. Il s’agit de Scorpaena ascensionis et de Scorpaena mellissii, selon les rapports de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

L’UICN classe la plupart des espèces dans la catégorie « moins préoccupantes ». L’attribution de cette catégorie peut être liée au fait que certaines disposent de données insuffisantes en raison d’un manque de connaissance de ces spécimens, ainsi que de populations non quantifiées.

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Il y a encore beaucoup à découvrir sur ces espèces

Enfin, la rascasse présente des aspects morphologiques et biologiques assez intéressants voire étonnants. Cependant, certaines données sont inconnues et des recherches supplémentaires à leur sujet sont donc nécessaires.

Il s’agit d’une famille de spécimens à l’apparence intimidante, avec leur ornementation d’épines et leur excellent camouflage. De plus, elles produisent un poison mortel pour de nombreux animaux et douloureux pour les humains. Ce sont sans aucun doute des espèces qui méritent d’être connues.


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