Le complexe respiratoire porcin

Parmi les nombreuses maladies auxquelles est confronté un vétérinaire porcin, les maladies multifactorielles sont les plus difficiles à diagnostiquer. Et parmi elles figure ce complexe.
Le complexe respiratoire porcin
Érica Terrón González

Rédigé et vérifié par la vétérinaire Érica Terrón González.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

En France, le secteur porcin est l’un des plus importants secteurs de l’élevage, tant en termes de production que de ventes. C’est pourquoi l’étude des maladies qui affectent ce bétail est si importante. Et parmi eux se trouve le complexe respiratoire porcin.

Vue d’ensemble du complexe respiratoire porcin

Depuis le XXe siècle, on ne considère plus que de nombreuses maladies infectieuses sont produites par un seul micro-organisme, mais on les appelle des complexes multifactoriels. Au sein de l’espèce porcine, l’une des maladies polymicrobiennes les plus importantes est le complexe respiratoire porcin (CRP), dans lequel nous incluons :

Il existe un certain nombre de mécanismes pathogènes qui favorisent ce type de maladie, tels que :

  • Synergies de différents agents
  • Blocage du système immunitaire
  • Altérations de la muqueuse respiratoire
  • Altérations métaboliques, physiologiques et physiques
  • Libération de composants inflammatoires qui vont augmenter la gravité de la maladie

Description du complexe respiratoire porcin

Cette maladie est l’un des tableaux cliniques les plus complexes ayant le plus grand impact négatif sur la production porcine.

Des cochons atteints du complexe respiratoire porcin

Il s’agit d’une pathologie très courante dans les élevages intensifs de porcs, bien qu’elle soit également présente, dans une moindre mesure, dans les élevages extensifs. Elle entraîne des pertes économiques considérables, dues au retard dans l’engraissement des animaux et aux multiples besoins d’abattage.

Pathogènes primaires

Au sein du CRP, il existe des agents pathogènes primaires, capables de modifier les mécanismes de défense et de s’établir dans l’hôte porcin. S’ils sont les seuls agents pathogènes impliqués dans la maladie, celle-ci se résorbe généralement en peu de temps.

Le problème réside dans les complications développées avec la présence d’agents pathogènes secondaires ou opportunistes. Cela génère des pertes économiques bien plus importantes.

Pathogènes opportunistes

Les autres agents pathogènes sont considérés comme “opportunistes”, car ils profitent des facteurs de virulence des précédents pour déclencher également une maladie. Selon les interactions et la complexité du processus, certains micro-organismes peuvent se comporter comme des agents “primaires” ou “opportunistes”. Mais d’autres sont liés sans équivoque à l’une de ces deux catégories.

Des cochons qui mangent

L’évolution du complexe respiratoire porcin

Au cours des 30 dernières années, la production porcine a connu des changements substantiels. On est passé d’une production extensive à la prolifération d’exploitations intensives avec une forte densité d’animaux. Et cela favorise la propagation des maladies respiratoires.

Facteurs favorisant l’émergence de la maladie

Tout d’abord, la surpopulation, associée à une mauvaise ventilation, devient un puissant allié du stress. En outre, les niveaux élevés de poussière et d’ammoniac ont un impact négatif sur le système respiratoire des porcs.

Et troisièmement, d’autres facteurs négatifs, tels que le flux constant d’animaux, avec l’arrivée et le départ constant d’individus, aggravent la propagation de la maladie. En outre, la plupart des agents pathogènes respiratoires sont omniprésents, et il devient presque impossible de trouver un lot d’animaux totalement exempt de ces agents.

Moments critiques pour le complexe respiratoire porcin

Même lorsque les conditions sanitaires sont au plus haut, il y a des moments critiques pour l’émergence du complexe. Par exemple, lorsque l’immunité maternelle diminue – après le sevrage. Les porcelets sont alors plus susceptibles d’être infectés. À leur tour, les maladies peuvent pénétrer dans la ferme par l’intermédiaire de vecteurs, de nouveaux animaux, d’animaux sauvages et même des ouvriers agricoles eux-mêmes.

 

Conclusion

Pour conclure, l’étiologie multifactorielle du CRP peut varier, non seulement entre les pays, mais aussi entre les différents systèmes de production. Et au sein d’une même exploitation, elle peut varier dans le temps. Son étude est donc très complexe, bien que nécessaire.

 


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