Pourquoi certains animaux ne peuvent-ils pas être apprivoisés ?

Certains animaux ne peuvent pas être apprivoisés. Pour apprivoiser un animal, il faut respecter une série d'exigences. Nous en parlons ici.
Pourquoi certains animaux ne peuvent-ils pas être apprivoisés ?

Dernière mise à jour : 18 juin, 2021

L’histoire des humains manipulant et sélectionnant les animaux à leur profit remonte à 11 000 ans. Depuis, chiens, chats, vaches, poules et autres créatures ont subi une transformation pour nous tolérer à leurs côtés. Alors pourquoi certains animaux ne peuvent-ils pas être apprivoisés ?

Le processus de domestication, en plus d’être lent, dépend de plusieurs facteurs. Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi les gnous, les éléphants ou les tigres ne peuvent pas être apprivoisés par les humains, découvrez ici la réponse.

Quand peut-on apprivoiser les animaux ?

Pour qu’un animal apprenne à vivre avec un humain – sans avoir historiquement subi de processus de domestication – il doit répondre à une série d’exigences. Ce sont les suivantes :

  • Capacité à trouver suffisamment de nourriture à proximité des établissements humains, afin que sa survie soit assurée.
  • Maturation rapide.
  • Pouvoir se reproduire en captivité : certaines espèces perdent l’impulsion reproductrice lorsqu’elles sont confinées dans de petits endroits.
  • Avoir un caractère doux et gentil.
  • Ne pas avoir une forte tendance à paniquer et à s’enfuir, comme certaines proies.
  • L’espèce doit être organisée de manière hiérarchique, et l’humain doit avoir une place dans la dynamique en tant que leader ou gardien. La seule exception à cette règle sont les chats.

Comme vous pouvez le voir, toutes les espèces ne répondent pas à ces exigences. Par exemple, les grands primates et les éléphants mûrissent très lentement, les panthères sont solitaires et ne verront jamais un humain comme un compagnon, et de nombreuses espèces cessent de se reproduire lorsqu’elles sont enfermées.

En plus de la domestication pour l’alimentation, il y a maintenant l’élevage sélectif d’animaux de compagnie. Les mammifères comme les chats et les chiens qui étaient initialement élevés en tant que gardiens ou contrôleurs de parasites, sont désormais sélectionnés pour leur apparence ou leur caractère.

Un iguane sur une branche.

Une sélection génétique pour favoriser la douceur

Avant les fermes et les animaleries, les animaux n’étaient pas si amicaux avec les humains. Que s’est-il passé en cours de route ? L’être humain a procédé à une sélection génétique artificielle.

En Russie, l’Institut de cytologie et de génétique croise des renards argentés depuis plus de 50 ans pour découvrir quels gènes déterminent le niveau de douceur d’une espèce. Le résultat a été la compression de milliers d’années de domestication en moins d’un siècle : les renards, loin d’être simplement curieux, cherchent activement à nouer un lien avec les humains.

Cette étude a été répliquée avec d’autres modèles animaux, tels que des rats, des visons et des loutres.

Les scientifiques ont également essayé de sélectionner artificiellement le tempérament agressif. Les chercheurs ont ainsi cherché à isoler les gènes qui déterminent l’axe agressivité-soumission dans le comportement des animaux sociaux. Cela peut être utile pour encourager l’émergence de certaines espèces de canidés gardiens, par exemple.

Animaux apprivoisés : un débat éthique

La domestication existe : il suffit de comparer les poules sauvages à celles qui se trouvent dans les élevages d’œufs, ou un berger allemand d’il y a 50 ans à un berger allemand d’aujourd’hui. Mais à quoi bon essayer de domestiquer des espèces sauvages ?

La grande critique que reçoit ce domaine de la génétique vient des organisations antispécistes. Essayer de trouver quels animaux peuvent être apprivoisés pose un problème évident : en plus des malformations congénitales que cela implique, il existe de nombreux rapports d’humains attaqués par leurs animaux de compagnie semi-sauvages.

Ces groupes soutiennent qu’adopter des animaux exotiques comme animaux de compagnie comporte l’idée implicite que les humains ont le droit de s’amuser avec la vie des autres êtres vivants.

De nombreuses personnes estiment qu’une révision de l’éthique sur cette question est nécessaire. A une époque où la science nous a emmenés sur la Lune, n’y a-t-il vraiment pas de solutions pour garantir la conservation de la planète et des animaux ?


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Kukekova, A. V., Johnson, J. L., Xiang, X., Feng, S., Liu, S., Rando, H. M., … & Zhang, G. (2018). Red fox genome assembly identifies genomic regions associated with tame and aggressive behaviours. Nature ecology & evolution2(9), 1479-1491.
  • Sandnabba, N. K. (1996). Selective breeding for isolation-induced intermale aggression in mice: associated responses and environmental influences. Behavior genetics26(5), 477-488.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.