Le retour du diable de Tasmanie en Australie continentale

Le diable de Tasmanie revient en Australie après avoir été traqué par divers facteurs sur une petite île pendant des milliers d'années.
Le retour du diable de Tasmanie en Australie continentale
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Dans le domaine de la conservation, toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises. En effet, des sources officielles ont fait écho de la nouvelle suivante ces derniers temps : le retour du diable de Tasmanie en Australie continentale après 3000 ans.

Cette espèce avait disparu du continent australien au milieu de l’Holocène, l’ère géologique actuelle. Bien que les causes ne soient pas entièrement connues, le diable de Tasmanie se trouvait reclus sur l’île de Tasmanie, un petit état insulaire appartenant au gouvernement australien.

Cette nouvelle est une véritable joie pour tous les écologistes et les défenseurs du monde. Car, même si cela est encore trop rare, elle montre que l’être humain peut parfois rendre la terre qu’il a prise aux êtres vivants.

L’Australie, la terre perdue du diable de Tasmanie

Le diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii) est un mammifère marsupial appartenant à la famille Dasyuridae. Il s’agit du marsupial carnivore le plus grand de la planète puisque sa taille est semblable à celle d’un petit chien.

Outre ses caractéristiques morphologiques, cet animal attire l’attention en raison de sa capacité à survivre en situation extrême. Pendant des milliers d’années, le diable de Tasmanie a vu réduire son environnement sur l’île de Tasmanie, une zone d’environ 68 000 kilomètres carrés au large de la côte sud du continent australien.

Par ailleurs, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) considère que ce marsupial est en danger. Elle estime effectivement qu’il n’y a pas plus de 15000 individus en liberté actuellement. Comment en sommes-nous arrivés à cette situation ?

Il s'agit d'un diable de Tasmanie.

Un déclin démographique continu

Au milieu du pléistocène, cette espèce était présente sur tout le continent australien. Mais, pendant l’Holocène, ses populations se sont vues réduites à trois noyaux reclus sur l’île de Tasmanie.

Les causes exactes de cet impressionnant déclin sont méconnues. Cependant, il coïncide avec l’expansion des dingos, une espèce de loup, ainsi que les aborigènes présents sur tout le continent. On ignore si la chasse directe, la concurrence interspécifique ou une combinaison de facteurs ont conduit à leur disparition.

Cela dit, le calvaire du diable de Tasmanie ne s’est pas arrêté à son isolement sur l’île. Il y a eu deux autres événements désastreux pour cette espèce :

  • Les premières décennies du XXème siècle ont été marquées par un net déclin de la population. En plus d’avoir une peau intéressante, il était considéré comme un animal diabolique et meurtrier, tout comme les wallabies et les opossums. C’est pourquoi plus de 900 000 spécimens ont été chassés en seulement quelques années.
  • En 1941 le diable de Tasmanie est devenu une espèce protégée. Mais au milieu des années 1990, 10 000 spécimens étaient victimes de la chasse chaque année.
  • En outre, cet animal souffre d’un type unique de cancer facial. On estime que cette pathologie fut à l’origine du déclin de 20 % à 80 % de la population dans certaines régions.

Comme nous pouvons le constater, ce marsupial féroce n’a pas eu la vie facile historiquement parlant. Outre la chasse incessante au fil des années, il a dû faire face au seul type de cancer considéré comme transmissible.

Des bonnes nouvelles pour le diable de Tasmanie

Des sources professionnelles telles que le magazine National Geographic soulignent l’importance de la nouvelle faisant l’objet de cet article. Il s’agit effectivement d’une nouvelle opportunité de survie pour l’espèce.

Grâce à l’ambitieux projet Devil comeback impulsé par les organisations Aussie Ark et Global Wildlife conservation, 26 diables de Tasmanie ont été libérés dans le sanctuaire naturel de Barrington Tops.

Il s’agit d’une réserve de quelques 400 hectares d’extension, située dans l’état de Nouvelle-Galles du Sud. Au-delà de la localisation géographique exacte, le plus important c’est que le diable de Tasmanie soit de retour sur le continent australien.

De plus, les efforts pour sa conservation ne s’arrêtent pas là. Suite au succès de la première réintroduction, les organisations déjà nommées envisagent d’intégrer une quarantaine de spécimens supplémentaires au cours des deux prochaines années.

L’espoir est que le marsupial se réinstalle dans son environnement d’origine. Cela entraînera non seulement la prolifération de l’espèce, mais également un écosystème plus équilibré et plus naturel avec des prédateurs autochtones.

Un diable de Tasmanie la gueule ouverte.

La réintroduction du diable de Tasmanie sur le continent australien n’est pas un miracle. Ce programme a nécessité des décennies d’efforts de la part de multiples organisations. Sans elles, nous assisterions sûrement maintenant à l’extinction de l’espèce.


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