10 curiosités sur les colibris

Les colibris font partie des oiseaux les plus frappants au monde. Découvrez avec nous certaines de leurs caractéristiques physiologiques et comportementales.
10 curiosités sur les colibris
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Quand on pense aux oiseaux, on pense généralement aux membres de l’ordre des Passériformes, car ils représentent plus de la moitié des oiseaux du monde. On imagine généralement un canari en train de chanter ou encore un moineau sauter à la recherche de nourriture. Mais il y a des oiseaux qui brisent cette conception en tout point… Découvrez ici quelques curiosités sur les colibris !

Les colibris ignorent bon nombre des règles biologiques appliquées aux autres animaux : ils se nourrissent de nectar, ils ont un taux métabolique extrêmement élevé et leur corps a été réduit à des niveaux physiologiques bas. Poursuivez donc votre lecture pour découvrir 10 faits intéressants sur ces oiseaux à la fois beaux et fragil.es

1. Il existe plus de 300 espèces de colibris !

Le terme « colibri » désigne l’ensemble des membres de la famille biologique des Trochilidae, elle-même incluse dans l’ordre des Apodiformes. À ce jour, environ 360 espèces de colibris sont connues, toutes avec des adaptations et des stratégies biologiques similaires.

Ces oiseaux fragiles partagent un ordre taxonomique avec les martinets, mais aujourd’hui, certains proposent de séparer le colibri du reste des oiseaux, afin qu’ils forment leur propre ordre (Trochiliformes). Le débat reste ouvert.

Bien que cela puisse ne pas en avoir l’air, les martinets et les colibris ont plusieurs similitudes anatomiques qui font d’eux des parents directs.

2. Un plan d’organisation commun

Tous les colibris sont connus pour leur petite taille, leur bec long et mince et leur maniabilité impressionnante en plein vol. Mais il existe certaines différences notables entre les espèces. Par exemple, les plus petits membres du groupe, Phaethornis ruber et Mellisuga helenae, pèsent moins de 2 grammes, tandis que les grandes espèces, comme Patagona gigas, pèsent 21 grammes.

Comme stratégie de reproduction et méthode de défense du territoire, la plupart des colibris mâles ont des plumes aux couleurs variées et très frappantes. Les femelles ont des couleurs plus cryptiques et sont généralement plus grandes, car elles n’ont pas besoin d’attirer l’attention d’un potentiel partenaire.

La plupart des espèces de colibris pèsent entre 2,5 et 6,5 grammes et mesurent entre 6 et 12 centimètres.

Un colibri géant.
Patagona gigas est le plus grand membre de ce groupe diversifié.

3. Des espèces à distribution localisée

Les colibris ont besoin de conditions bien particulières pour vivre. On ne les trouve que dans les régions du Nouveau Monde, à savoir dans les écosystèmes tropicaux et subtropicaux.

Fait intéressant, plus de la moitié des espèces de ce groupe vivent au Brésil et en Équateur. En raison de leurs caractéristiques nutritionnelles, ces oiseaux ne se trouvent que dans les zones où abondent les fleurs.

En raison du fait que les jardins familiaux ont de plus en plus d’inflorescences, les colibris pénètrent parfois dans les centres urbains des villes.

4. Un métabolisme vertigineux

Le terme « taux métabolique » désigne la dépense énergétique d’un être vivant au repos par unité de temps. Le métabolisme des colibris est extrêmement élevé : leur cœur effectue 1 260 battements par minute et on compte jusqu’à 250 respirations par minute, même lorsqu’ils ne font pas d’activité physique.

Pendant le vol, la consommation d’oxygène musculaire de ces espèces est 10 fois supérieure à celle d’un athlète humain professionnel d’élite en course. C’est pourquoi, comme les études l’indiquent, les mitochondries occupent 35 % des fibres des muscles de ces oiseaux. Cela est dû à leur besoin constant en énergie.

5. Les colibris peuvent dissiper efficacement la chaleur !

L’énergie physique que brûlent les colibris se traduit en chaleur. Afin de dissiper cette quantité élevée issue de l’exercice physique, ces oiseaux se thermorégulent avec une efficacité fascinante. Les mécanismes qu’ils utilisent sont les suivants :

  1. Une partie de la chaleur s’évapore par l’air expiré.
  2. Une autre partie se dissipe dans les zones qui comportement moins de plumes, comme autour des yeux, des épaules, sous les ailes et les jambes.
  3. Certaines espèces ont des structures qui augmentent leur rapport surface/volume. Elles échangent ainsi plus facilement de la chaleur avec l’environnement.

6. Des habitudes alimentaires spécialisées

Comme l’indique le portail Animal Diversity Web (ADW), 90 % du régime alimentaire de ces oiseaux est composé de nectar. Les 10 % restants correspondent à des insectes.

L’une des curiosités peu connues sur les colibris est qu’ils se nourrissent également d’abeilles, de mouches, d’araignées, de coléoptères et de fourmis. Leur bec – généralement en forme de trompe – est une adaptation claire pour obtenir le liquide du fond de l’inflorescence.

Un colibri peut manger du nectar jusqu’à 8 fois son propre poids en 24 heures.

7. Les colibris ont une excellente vision

Bien que les yeux de la plupart des espèces de colibris soient petits (environ 6 millimètres de diamètre), ils occupent une proportion assez élevée sur la tête de l’animal. De plus, leur appareil oculaire possède de très grosses cornées et environ 45 000 neurones par millimètre carré dans des zones spécialisées. Tout cela nous dit que leur vision est exceptionnelle.

La vue est essentielle pour ces oiseaux, car ils doivent manœuvrer en un temps record pendant le vol. De plus, ils utilisent leur distinction chromatique pour reconnaître les fleurs, localiser des spécimens de la même espèce et bien plus encore.

8. Ces oiseaux “hibernent” tous les jours

Lorsqu’ils n’ont pas de nourriture disponible et que la nuit approche, les colibris entrent dans un état appelé torpeur : leur température corporelle passe de 40 ° C à 18 ° C et le pouls diminue à 50 battements par minute (contre 1200 pendant la journée). Ce mécanisme leur permet d’éviter les pertes d’énergie inutiles et la déshydratation.

Les colibris perdent jusqu’à 10 % de leur poids pendant la torpeur.

9. Ils vivent vite, mais ils vivent aussi longtemps

Malgré leur taux métabolique élevé, les colibris font état d’une longévité admirable. La plupart des espèces vivent entre 3 et 5 ans, mais d’autres vivent 12 ans dans la nature et jusqu’à 17 ans en captivité. Dans tous les cas, leur taux de survie est faible (seulement 35 à 40 % d’entre eux survivent chaque année), car ce sont des oiseaux très vulnérables au début de leur vie.

10. Des éléments vitaux au sein des écosystèmes

Les colibris effectuent un vaste travail écosystémique. Se nourrissant de fleur en fleur tout au long de leur vie, ils pollinisent passivement des centaines de végétaux. Certaines plantes ont seulement les colibris pour pollinisateurs et, au Brésil, ils sont capables de favoriser la reproduction de plus de 58 espèces différentes.

Bien que ce travail soit admirable, il a aussi son côté négatif. Certains acariens profitent des colibris comme véhicules, et grimpent dessus pour se déplacer d’une plante à l’autre, sans causer de dommages à l’oiseau. Plus de 40 espèces d’acariens utilisent le colibri pour infester facilement de nouveaux végétaux.

Un colibri se baigne dans une fontaine.

Si vous vivez en Amérique centrale ou en Amérique du Sud, vous connaissez sûrement très bien ces oiseaux, mais il est toujours bon de se rappeler à quel point la nature est fascinante. La prochaine fois que vous verrez l’un de ces oiseaux voler dans votre jardin fleuri, rappelez-vous que son travail écosystémique est vital et de l’exploit évolutif que sa simple existence implique.


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