Le comportement des caméléons

Le caméléon est connu pour sa capacité à changer de couleur, mais ce n'est pas la seule chose curieuse que vous puissiez apprendre à son sujet.
Le comportement des caméléons

Dernière mise à jour : 22 juillet, 2021

Connus pour leur langue protractile et leur capacité à regarder un endroit différent avec chaque œil, ces sauriens ne passent jamais inaperçus. Le comportement des caméléons, grâce à la complexité intrinsèque de sa biologie, ne manque pas de particularités.

Cet article se concentre précisément sur le comportement de ces reptiles, aussi fascinants que solitaires et secrets. Si vous voulez les connaître au-delà de leurs capacités physiques, vous êtes au bon endroit.

Les caractéristiques des caméléons

Les caméléons forment un groupe de reptiles sauropsides appartenant à l’ordre Squamata (écailleux). Appartenant à la famille des Chamaleonidae, ces animaux comptent environ 160 espèces réparties dans les régions tempérées du monde.

La grande majorité des caméléons sont répartis dans toute l’Afrique et à Madagascar, mais on trouve quelques espèces sur certaines rives de la Méditerranée, probablement introduites par l’homme dans le passé lors d’échanges culturels avec l’Égypte et d’autres pays africains.

Les caméléons occupent une grande variété d’habitats, de sorte que leurs habitudes et leurs adaptations diffèrent d’une espèce à l’autre. On les trouve dans les forêts tropicales, les zones montagneuses, les forêts sèches et même les zones désertiques.

Étant des animaux ectothermes, ils dépendent de la température extérieure pour survivre. Ils ne peuvent donc pas coloniser des endroits très froids.

Une autre espèce de caméléons.

Le comportement des caméléons

En général, les caméléons sont solitaires. On ne les voit qu’en groupe pendant la saison de reproduction.

C’est un animal aux habitudes diurnes. Son activité se développe en fonction de son habitat : certains sont plus adaptés à la vie arboricole et d’autres, qui vivent au sol, varient leurs techniques de chasse, de camouflage et de thermorégulation.

Ce sont des chasseurs d’invertébrés qui utilisent leur puissante langue protractile pour attraper des insectes. Cependant, comme ils ont aussi des prédateurs, ils sont timides et insaisissables : la confrontation directe n’est jamais une option pour eux.

Camouflage et variation de coloration

La capacité du caméléon à changer de couleur répond à une série de couches cellulaires spécialisées. Ce sont les suivantes :

  • Mélanophores : situées dans la couche interne de la peau, elles abritent la mélanine, un pigment noir.
  • Guanophores : situées sur les précédentes, elles contiennent une série de cristaux qui réfléchissent la lumière blanche et bleue.
  • Chromatophores : situées dans l’épiderme, ce sont les cellules qui produisent des couleurs chaudes et sombres à partir de pigments, comme les caroténoïdes.

Bien que le changement de couleur soit un mécanisme de défense très important chez les caméléons, certaines espèces ont une couleur fixe. La lumière du soleil, la température et l’état émotionnel du spécimen sont les principales causes du changement de tonalité, et non le camouflage ou l’envie de passer inaperçu dans l’environnement.

Mécanismes de changement de couleur

Alors que certaines théories affirment que le changement de couleur chez les caméléons est dû à la réorganisation des pigments au sein des chromatophores, d’ autres parlent des iridophores. Ces dernières portent des nanocristaux de guanine qui agiraient comme des miroirs, qui sont synchronisés pour réfléchir des longueurs d’onde spécifiques.

L’utilité de ces nanocristaux est de permettre au caméléon de changer de couleur pour communiquer avec ses congénères, de profiter de la chaleur du soleil et de se camoufler.

Certaines espèces sont même capables de réfléchir la lumière infrarouge. Bien que la raison ne soit pas tout à fait claire, certaines études associent ce comportement du caméléon au camouflage face aux proies qui détectent le rayonnement infrarouge.

Comportement anti-prédateur

Selon l’habitat et les prédateurs de chaque espèce, les techniques anti-prédation peuvent varier. Les caméléons recherchent généralement des branches différentes chaque nuit et se tiennent aux extrémités, là où le feuillage les cache. À cela, s’ajoute leur capacité de camouflage.

Sa capacité à déplacer chaque œil indépendamment, ainsi que son incroyable acuité visuelle, compensent la lenteur de ses mouvements lors de ses déplacements. Ces reptiles sont toujours vigilants et immobiles : ils analysent le terrain lentement mais constamment.

Lorsqu’il s’agit de se défendre, les caméléons affichent une série de comportements visant à alerter : balancer le corps, ouvrir la bouche, gonfler le plus possible ou souffler en sont quelques-uns. Dans les moments de danger, ils se défendent en mordant, en bousculant ou en donnant des coups de queue.

Un comportement curieux enregistré chez certaines espèces est le tongue punching — coup de langue —, qui consiste à tirer avec force sa langue pour frapper et effrayer le prédateur. D’autres caméléons combinent cela avec une coloration frappante de la structure pour donner plus d’effet à l’attaque.

Comportement reproducteur

Le changement de couleur est l’outil le plus important dans la communication intraspécifique du caméléon. Par ce mécanisme, il indique son statut reproducteur : le mâle affiche généralement des couleurs vives et effectue des mouvements de parade devant la femelle.

Dans d’autres cas, les mâles se disputent le droit de se reproduire lors de confrontations directes. Il peut s’agir de combats ou de compétitions dans l’affichage des couleurs devant les femelles.

Elles, pour leur part, indiquent leur volonté de copuler en changeant leurs propres couleurs et en levant la queue. Ces animaux ne prodiguent aucun soin parental : les femelles enterrent ou cachent les œufs, puis s’en vont.

Le comportement du caméléon est très curieux.

Les caméléons font partie de ces animaux fascinants que l’on a envie d’observer. Il ne faut cependant pas les retirer de leur environnement et les garder dans une maison, car ils sont vraiment mal adaptés à la vie en captivité. Les reptiles libres sont toujours mieux étudiés.


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