Lézard ocellé : habitat et caractéristiques

Les lézards ocellés sont tellement dépendants du climat et de la température qu'en hiver certaines populations passent par une diapause. Ce processus est quelque peu similaire à l'hibernation, mais il n'est pas aussi drastique.
Lézard ocellé : habitat et caractéristiques
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

L’apparence des reptiles est l’une des plus particulières du règne animal. Le lézard ocellé se distingue par ses caractéristiques chromatiques, car les motifs de couleur de son dos donnent l’impression qu’il a de vrais “yeux”.

Le nom scientifique de cette espèce est Timon lepidus. Ce reptile rencontre divers problèmes dans sa classification. L’un des conflits majeurs signalés aujourd’hui est l’existence possible de plusieurs sous-espèces. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur ce curieux reptile.

Habitat et répartition

Le lézard ocellé est réparti dans le sud-ouest de l’ Europe, où les climats méditerranéens prédominent. On peut également le trouver dans une partie de la péninsule ibérique, dans le sud de la France et dans le nord-est de l’Italie. Enfin, on le trouve aussi dans des régions étranges, comme les dunes mobiles de Doñana, les zones intertidales galiciennes ou encore les sommets pyrénéens. C’est pourquoi il est considéré comme une espèce généraliste.

Les lézards ocellés peuvent vivre aussi bien dans des zones avec un grand nombre d’arbres que dans des régions dépourvues de végétation. Cependant, l’espèce a un écosystème préféré : elle abonde dans les zones de forêts denses, de falaises et de buissons. Ainsi, bien qu’il ne soit pas limitatif, il privilégie les lieux végétalisés avec des clairières, où il peut prendre le soleil et s’abriter.

Un lézard ocellé se prélassant au soleil.

Les caractéristiques physiques du lézard ocellé

Cet animal voyant a un corps robuste. Il peut parfois peser plus de 345 grammes et mesure 24,2 centimètres de long (sans sa queue). Comme les autres organismes de son groupe, les écailles de sa tête sont très différentes de celles du dos.

Grâce à cette dernière caractéristique, il est possible de reconnaître un adulte, car ces structures se déforment avec l’âge.

Les yeux de ce lézard ont une pupille ronde, ce qui contraste avec l’apparence de certains autres reptiles à pupille verticale. De même, sa queue représente plus de 50 % de la longueur de son corps, mais la longueur peut varier si il l’a perd en raison de son autotomie caudale. Dans ce mécanisme de défense, ledit membre s’auto-ampute pour échapper aux prédateurs, et bien qu’il repousse, il ne mesurera plus sa taille d’origine.

De son côté, la coloration de cet animal varie en fonction de sa situation géographique. Malgré cela, les motifs maintiennent une fusion jaune-noir sur leur dos. En plus de cela, dans certains spécimens, des cercles bleu foncé sont dessinés qui semblent ressembler à des “yeux” ou des ocelles. En fait, cette pigmentation de son dos est la raison pour laquelle il est appelé « lézard ocellé ».

Dimorphisme sexuel

Comme chez la plupart des animaux, certaines caractéristiques différencient les mâles des femelles, c’est ce qu’on appelle le dimorphisme sexuel. Dans le cas de ce reptile, les mâles ont une tête plus large, des colorations plus vives et sont plus grands. De plus, ils ont également des pores fémoraux plus développés qui servent à marquer leurs territoires.

Ces pores fémoraux sont également présents chez les femelles. Cependant, chez les mâles, ils sont plus évidents. Ces structures servent à sécréter des substances pendant la période de reproduction pour convaincre le partenaire de copuler.

Les sous-espèces

Les variations géographiques et climatiques poussent les animaux à s’adapter et provoquent un début de diversification. Dans le cas du lézard ocellé, grâce à sa grande distribution, on peut trouver quelques variétés. Elles se distinguent les unes des autres en fonction la zone qu’elles habitent. Voici quelques sous-espèces :

  • Timon lepidus lepidus : on le trouve dans le centre, le sud-ouest et le nord-est de la péninsule ibérique, ainsi que dans le sud de la France et le nord-est de l’Italie.
  • Timon lepidus iberica : on le trouve en Galice, au Portugal, à l’ouest de León, au nord-ouest de Zamora et à l’ouest des Asturies.
  • Timon lepidus nevadensis : on ne le voit que dans le sud-est de la péninsule ibérique, plus précisément dans la Sierra Nevada.
  • Timon lepidus oterol : il est limité à l’île de Sálvora.

Le comportement du lézard ocellé

Étant des organismes ectothermes, ces reptiles régulent leur température corporelle en passant plus ou moins de temps au soleil. Pour cette raison, ce lézard doit se réchauffer très tôt, raison pour laquelle il attend le lever du soleil. Une fois exposé aux rayons du soleil pendant un certain temps, il augmente son activité et sa vitesse, pouvant ainsi échapper facilement à ses prédateurs.

Ces reptiles deviennent agressifs pendant la saison de reproduction : les hormones sont considérées comme un puissant déclencheur de l’agressivité. Ils deviennent alors territoriaux et commencent à se battre entre eux, mais leurs conflits ne se terminent généralement pas par des dommages potentiellement mortels.

Comportement alimentaire

Le régime alimentaire de cette espèce est presque entièrement basé sur les insectes. Cependant, il peut s’attaquer à d’autres proies, car il est généralement assez flexible. On pourrait dire que son menu dépend dans une large mesure de la disponibilité des ressources, de la taille et du sexe du spécimen et de la période de l’année.

Les lézards ocellés consomment un grand nombre de coléoptères, ce qui a conduit à leur spécialisation et à leur adaptation à ces proies. Un article de la revue scientifique Copeia a révélé que la structure et la quantité de leurs dents étaient une preuve évidente de leur favoritisme pour ces invertébrés. Leurs dents doivent pouvoir casser et profiter de chaque partie de ces insectes.

Comportement reproducteur

Ce lézard est considéré comme un organisme polygame ovipare et il se reproduit annuellement au printemps. Comme nous le disions précédemment, les mâles deviennent plus territoriaux pendant la reproduction, démontrant leur supériorité les uns par rapport aux autres avec la taille. De plus, leurs couleurs sont plus vives : ce sera l’une des caractéristiques évaluées par les femelles à l’heure de choisir un mâle.

La parade nuptiale des mâles consiste à exhiber leur corpulence et leurs couleurs vibrantes. Si la femelle s’échappe de l’endroit, elle indique ainsi son refus de s’accoupler ; autrement, elle se soumet pour initier l’accouplement. Pendant l’accouplement, le mâle mord le dos de sa partenaire pour la maintenir et pouvoir copuler.

La période de ponte a lieu pendant la première moitié de l’été et les éclosions ont lieu en automne. Lorsqu’elle est prête, la femelle cherche ou creuse un terrier d’environ 23 centimètres de profondeur, qu’elle utilisera comme nid pour les nouveau-nés pendant leur incubation. Entre 5 et 20 œufs y seront déposés, lesquels mettront près de 3 mois à éclore (selon la température).

Le lézard ocellé ne prodigue pas de soins parentaux. Cela signifie qu’à la fin de la ponte, la mère oublie ses œufs. À la naissance, chaque petit doit se débrouiller seul, ce qui fait que peu d’entre eux vivent plus de 5 ou 6 ans dans leur habitat naturel.

Le statut de conservation du lézard ocellé

L’Union internationale pour la conservation de la nature classe le lézard ocellé dans la catégorie des espèces quasi menacée. Les principaux problèmes auxquels il est confronté sont la destruction de son habitat, l’empoisonnement par les pesticides et l’augmentation des prédateurs. Ces points ont entraîné une diminution de sa population, le mettant dans une situation défavorable.

Les reptiles thermorégulent.

Il n’y a pas d’analyse approfondie de leur situation, on ignore donc beaucoup d’informations sur le déclin de la population. Bien que des actions aient été mises en place pour assurer leur protection, il est très probable qu’elles ne portent pas leurs fruits tant que nous ne sommes pas bien conscients des défis qu’ils doivent surmonter. Il faut mieux connaître cette espèce pour l’aider au mieux.


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