Stéréotypies chez le chat : causes, symptômes et traitement

Les stéréotypies peuvent devenir un problème si elles ne sont pas traitées rapidement. Nous vous disons tout ici sur les stéréotypies chez les chats.
Stéréotypies chez le chat : causes, symptômes et traitement
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Les chats sont par nature des êtres antisociaux et réservés, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de besoins émotionnels ni de sentiments complexes. Chaque tuteur sait que son animal de compagnie est capable d’intégrer des informations subjectives et, par conséquent, de ressentir et de penser par lui-même. Si ces aspects ne sont pas pris en compte, les stéréotypies chez les chats apparaissent tôt ou tard.

Le terme « stéréotypie » est quelque peu diffus, car il désigne une série de comportements variables, mais il est d’un grand intérêt d’expliquer les schémas que suivent les êtres vivants à des moments extrêmes. Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, poursuivez donc votre lecture.

Quelles sont les stéréotypies chez les chats ?

Les stéréotypies correspondent à une série de comportements phénotypiques (visibles de l’extérieur et morphologiquement identiques) qui n’ont pas d’objectif ni d’explication spécifiques. Ces gestes sont anormaux au sens strict du terme, puisqu’ils ne surviennent que chez les animaux qui sont en captivité et qui ne reçoivent pas les soins adéquats.

Les stéréotypies sont assez diffus, car il n’est pas facile d’établir la « non-finalité » d’un acte spécifique chez un être vivant. Quoi qu’il en soit, voici quelques critères :

  1. La fréquence d’une stéréotypie augmente chez l’animal au fil du temps en raison de la motivation changeante de la stéréotypie en question.
  2. L’un des déclencheurs des stéréotypies est généralement le comportement exploratoire. Par exemple, les rongeurs mordent les barres parce qu’ils veulent explorer le terrain au-delà de l’installation dans laquelle ils se trouvent. Au fil du temps, l’envie de découvrir cesse, mais le comportement stéréotypé persiste et augmente en fréquence.
  3. Des stéréotypies ont été associés au dysfonctionnement des noyaux gris centraux (masses de matière grise dans chaque hémisphère cérébral).
  4. Arrêter une habitude est difficile.
  5. La fréquence et la variété des stéréotypies augmentent avec l’âge.

Les stéréotypies chez les chats suivent les mêmes prémisses évoquées dans ces lignes : ce sont des comportements répétitifs et constants qui répondent à une situation anormale, en l’occurrence la survie dans un environnement dépourvu de stimuli (ou avec des facteurs de stress trop puissants). Au-delà de la divagation, ces comportements indiquent toujours un problème éthologique grave.

Les stéréotypies sont surtout signalées chez les mammifères et les oiseaux.

Un chat mange un morceau de plastique.

Les symptômes des stéréotypies chez les chats

Comprendre les stéréotypies est plus ou moins simple, mais les enregistrer est une autre histoire. Tous les comportements répétitifs ne sont pas des stéréotypies, et tous les stéréotypies ne se manifestent pas à chaque seconde de la vie de l’animal.

Dans tous les cas, chaque maître finira par s’apercevoir que quelque chose ne va pas lorsque son félin se blesse en répétant un comportement  de manière obsessionnelle. Parmi les stéréotypies les plus courantes chez les chats, figurent les suivantes :

  • Sucer la laine : Le félin s’empare d’une couverture et la mord ou la pétrit constamment.
  • Toilettage excessif : c’est la stéréotypie le plus répandue dans le monde félin. Le chat se lèche constamment jusqu’à provoquer des blessures sur sa peau ou à arracher ses poils (alopécie psychogène).
  • Hyperesthésie : ce concept englobe plusieurs stéréotypies. Les chats qui en souffrent présentent des contractions musculaires, des plis cutanés anormaux sur le dos, de l’agressivité et des hallucinations.
  • Chasse à la queue : La chasse constante à la queue est normale chez les chatons, mais pas chez les adultes.

La distinction entre normalité et pathologie est complexe, car il n’y a pas une quantité spécifique de comportements anormaux pour diagnostiquer une stéréotypie chez les chats. Dans tous les cas, tous ces symptômes justifient une visite préventive chez le vétérinaire.

Les causes

Connaître les causes de ces troubles est difficile et il n’existe pas encore une réponse viable. Toutefois, on postule que l’apparition de la stéréotypie se produit lorsque les comportements de déplacement sont établis. Prenons un exemple.

Si deux chats se trouvent sur le même territoire et vont se battre, ils peuvent commencer à miauler, à ébouriffer leur pelage ou à montrer leurs dents. Si l’un d’eux s’enfuit, l’attaque ne se produit pas, mais les deux spécimens conservent l’énergie et le stress emmagasinés après la rencontre. Par conséquent, ils peuvent recourir à un comportement de déplacement (comme le léchage).

Le léchage est associé à la libération d’endorphines qui provoquent des sensations agréables. Ainsi, l’animal « compense » son inconfort par un acte totalement étranger à la situation initiale. Lorsque le stimulus négatif est constant, le comportement de déplacement est fixe et l’animal l’exécute sans raison particulière.

Le stress, le manque de socialisation, l’absence de stimuli environnementaux et encore d’autres facteurs peuvent transformer l’un de ces comportements en stéréotypie chez les chats. De plus, les recheches indiquent que certaines races, comme le Siamois, ont une certaine prédisposition à présenter des comportements stéréotypés.

Le traitement

Le traitement d’uen stéréotypie passe toujours par une visite préalable chez le vétérinaire. Votre chat peut se lécher de manière excessive car il ressent de la douleur dans la zone en question, par exemple. Dans ce cas-là, il ne s’agit pas d’une stéréotypie. Par conséquent, avant de soupçonner un trouble émotionnel, la première chose à faire est d’écarter une maladie ou une blessure au niveau corporel.

Dans le cas où l’origine du comportement est psychologique, vous aurez besoin de l’aide d’un éthologue pour mettre fin à ce tableau clinique. Presque toutes les approches que vous devrez prendre en compte pendant le traitement viseront à réduire le stress de l’animal. En voici quelques-unes :

  1. Limitez le nombre d’animaux dans votre maison. Il est possible que le chat développe des stéréotypies en raison du stress de la compétition et de l’interaction avec d’autres spécimens de son espèce (ou d’espèces différentes). Aussi, chaque animal doit avoir ses propres affaires (mangeoires, abreuvoirs et jouets).
  2. Détectez les bruits éventuels et réduisez-les au maximum. Il est bon de laisser la radio allumée à une fréquence très basse et constante. Le son doux peut masquer des tonalités ou des bips stressants pour l’animal.
  3. Apprenez la thérapie par le jeu et mettez-la en pratique. Libérer le stress de l’animal par le jeu est essentiel pour se débarrasser d’un stéréotypie.
  4. Achetez des jouets complexes pour votre chat. Ainsi, lorsque vous n’êtes pas chez vous, l’animal peut se divertir et défier ses instincts tout seul.

Tous ces changements et activités doivent être encadrés par un professionnel du comportement félin. Autrement, vous risquez de stresser davantage l’animal et le remède sera alors pire que le mal.

Empêcher votre chat de vous mordre est plus facile qu'il n'y paraît.

En somme, les stéréotypies chez les chats découlent d’un manque de stimuli et d’un environnement inapproprié. Il est possible de s’en débarrasser, mais cela demande de la patience, de l’argent et des conseils professionnels.


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