Couleuvre à échelons : habitat et caractéristiques

La couleuvre à échelons est un reptile essentiel au bon fonctionnement des écosystèmes. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus.
Couleuvre à échelons : habitat et caractéristiques
Raquel Rubio Sotos

Rédigé et vérifié par la biologiste Raquel Rubio Sotos.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

La couleuvre à échelons (Zamenis scalaris) est un ophidien de la famille des colubridés. Au fil des années, et après de multiples études génétiques, la classification phylogénétique de l’espèce a changé. On la trouve également sous le nom de Rhinechis scalaris et de Elaphe scalaris.

Ce reptile est essentiel dans les écosystèmes ibériques et est très bénéfique pour l’homme, car il éradique les ravageurs. Malgré cela, ces couleuvres sont souvent persécutées et exécutées à cause de la peur et de l’ignorance de l’homme, ce qui met en danger leurs populations. Si vous voulez en savoir plus sur ce beau colubridé, poursuivez donc votre lecture.

L’habitat de la couleuvre à échelons

La couleuvre à échelons est principalement répartie dans toute la péninsule ibérique, bien qu’il existe des populations dans les îles Baléares et dans le sud de la France. On la trouve généralement dans les zones de maquis méditerranéen, les forêts défrichées ou à la limite des deux. Les sols climatiques qu’il préfère sont le thermo, le méso et le supra-méditerranéen.

On trouve également cet animal dans les zones anthropiques, telles que les champs de chênes verts, les champs cultivés avec des restes de végétation naturelle et les oliveraies. Aux Baléares, on pense qu’il a été introduit à Minorque à l’époque pré-romaine.

Dans les autres îles, il n’y a aucune trace herpétologique de cet animal avant le début du 21e siècle. La principale théorie principale est qu’il a été introduit passivement dans les oliviers commercialisés.

Couleuvre à échelons sur fond noir.

Caractéristiques physiques

C’est une grande couleuvre robuste. Elle mesure normalement 150 centimètres, mais des spécimens de 200 centimètres ont été trouvés. Elle n’a pas de venin et fait partie des espèces aglyphes, car elle a de petites dents en forme de crochet. Son museau, qui est très proéminent, se démarque.

Le motif de la partie dorsale est la particularité la plus caractéristique de la couleuvre à échelons. Celui-ci change à mesure que le serpent grandit et atteint la maturité sexuelle. Les jeunes couleuvres ont un motif qui fait penser à une échelle, d’où leur nom.

En effet, ce motif se compose de deux lignes transversales qui partent du début et qui s’étendent jusqu’à la queue. Et entre ces deux lignes parallèles, il y a plusieurs lignes transversales.

Au fur et à mesure que les serpents grandissent, ces lignes longitudinales commencent à devenir moins visibles. À l’âge adulte, elles disparaissent dans la plupart des cas, et seules les deux lignes transversales restent.

Les jeunes spécimens ont une coloration claire et jaune. À l’âge adulte, le jaune se transforme en un brun terne ou en une coloration grisâtre. La zone ventrale est blanc-jaunâtre ou grise. Quant à leurs yeux, ils ont une pupille ronde et un iris marron.

Dimorphisme sexuel

Bien qu’il soit peu marqué, la couleuvre à échelle présente un léger dimorphisme sexuel. Les mâles ont une tête plus large que les femelles et leur queue est généralement plus longue.

Les femelles ont un plus grand nombre d’écailles ventrales et moins d’écailles sous-caudales. D’autre part, elles ont tendance à conserver leur motif dorsal à l’âge adulte.

Caractère et comportement

La période d’activité de la couleuvre à échelons dépend fortement de la météo. Dans les régions du sud, ces reptiles peuvent être actifs toute l’année, tandis que dans les régions où les différences de température sont plus importantes, ils ont généralement une période d’hibernation ou de léthargie.

Leur comportement dépend aussi beaucoup de l’âge des spécimens. Les jeunes spécimens ont tendance à être plus immobiles pendant la journée et à se déplacer davantage la nuit, probablement en raison d’un mécanisme anti-prédation. Les adultes sont plus diurnes, bien que, par temps chaud, il soit normal de les voir actifs la nuit.

Ces reptiles se reposent généralement sous de grosses pierres ou dans des terriers d’autres animaux. Leur territoire est d’un hectare, bien qu’ils ne parcourent en moyenne que 100 mètres par jour. Ils présentent 2 pics d’activité : un au printemps qui coïncide avec la période de reproduction et un autre en automne qui coïncide avec la naissance des nouveau-nés.

Du point de vue du caractère, ce sont des serpents silencieux. Lorsqu’ils sont jeunes, ils réagissent aux prédateurs en restant immobiles, tandis que les adultes ont tendance à fuir. On pense que le motif à échelons aide les jeunes spécimens à se camoufler.

Si ces reptiles se sentent menacés et acculés, ils deviennent agressifs. Ils dresseront leur cou et leur tête et siffleront comme moyen de dissuasion. S’ils sont attrapés, ils libèrent une substance nauséabonde de leurs glandes cloacales et mordent. Leur morsure n’est pas particulièrement douloureuse, mais elle peut déchirer la peau en raison de leurs petites dents.

L’alimentation de la couleuvre à échelons

Ces couleuvres se nourrissent principalement de petits vertébrés, d’oiseaux et de mammifères. Les petits mammifères représentent 95 % de leur alimentation. À de rares occasions, elles peuvent consommer des reptiles. Manquant de venin, elles tuent leurs proies par suffocation.

Les principales proies varient en fonction de la taille de la couleuvre à échelons. Jeunes, ces couleuvres se nourrissent principalement de bébés rongeurs, tandis qu’à l’âge adulte, elles se nourrissent d’oiseaux, d’œufs, de souris, de taupes et même de lapins et autres lagomorphes.

Leur méthode de recherche de proies est le fourrageage. Ces couleuvres sont très agiles à l’heure de grimper aux arbres et aux buissons pour s’attaquer aux nids. Il est également courant de les voir entrer dans les terriers des mammifères susmentionnés pour chasser.

Reproduction

La maturité sexuelle de la couleuvre à échelons est généralement liée à la taille. Les mâles sont matures lorsqu’ils atteignent 40 % de leur taille maximale et les femelles lorsqu’elles atteignent 48 %. Leur cycle de reproduction est saisonnier.

Les accouplements commencent à un certain mois de l’année selon les régions. On peut les voir se reproduire sous la forme d’une boule. Lorsque les couleuvres s’accouplent pour la dernière fois, il faut compter entre 20 et 35 jours avant la ponte. La femelle mue avant de pondre.

Les femelles pondent généralement leurs œufs dans des zones humides et ensoleillées. Les endroits qu’elles préfèrent pour la ponte sont sous les rochers et les gravats, les terriers de micro-mammifères, où elles creusent un trou – si le terrain le permet – et sous la végétation.

Elles ne pondent qu’entre 4 et 14 œufs. Ceux-ci sont allongés et jaunâtres et sont relativement grands. La ponte suppose généralement environ 46 % du poids total de la femelle.

La période d’incubation est longue : elle dure environ 65 jours. Selon les régions, les jeunes naissent entre septembre et octobre. Quand ils voient le monde, ils mesurent généralement environ 27 centimètres et pèsent 15 grammes.

Ils font leur première mue entre le 7ème et le 13ème jour et ne se nourrissent qu’à la sortie de la dormance hivernale, car ils ont un apport lipidique élevé de l’œuf. Une fois cette période de latence passée, les petits serpents chassent leur première proie. Les femelles ne se séparent généralement pas du nid et protègent la ponte.

Couleuvre à échelons sur la route.

Le statut de conservation de la couleuvre à échelons

Dans le livre rouge des espèces et d’amphibiens d’Espagne, la couleuvre à échelons est répertoriée dans la catégorie « moins préoccupante ». Elle est largement distribuée dans toute la péninsule ibérique et ses populations sont abondantes, bien que les populations de Pontevedra et des îles Baléares soient menacées.

Les principales menaces pour ces couleuvres sont la persécution humaine, les accidents – puisqu’elles se posent souvent sur le bitume des routes pour capter la chaleur du sol – et la perte d’habitat. De plus, elles sont la nourriture de nombreuses espèces, en particulier du circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus).


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