Poisson-crapaud : habitat et caractéristiques

Le terme "poisson-crapaud" n'inclut pas une seule espèce, mais une famille entière composée de 83 membres. Ici, nous nous concentrons sur le poisson-crapaud lusitanien, l'un des plus curieux.
Poisson-crapaud : habitat et caractéristiques
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Le terme « poisson-crapaud » ne fait pas référence à une seule espèce animale au sein de la classe des actinoptérygium, mais englobe toutes les espèces appartenant à la famille des Batrachoididae, elle-même située dans l’ordre des Batrachoidiformes. Ce groupe comprend un total de 83 espèces, elles-mêmes divisées en 21 genres différents. Toutes présentent certaines caractéristiques communes.

Nous allons ici nous concentrer sur le poisson-crapaud lusitanien (Halobatrachus didactylus), le seul membre de son genre, avec une apparence similaire à celle d’autres représentants plus connus de la famille des Batrachoididae. Si vous voulez en savoir plus sur cette espèce, poursuivez donc votre lecture.

L’habitat du poisson-crapaud

Les poissons-crapauds, en tant que famille, se trouvent dans le monde entier. La plupart des espèces incluses dans ce taxon sont marines, bien que beaucoup d’entre elles vivent dans des eaux salines intermédiaires.

L’exception à la règle est la sous-famille des Thalassophryninae. Les représentants de cette famille n’habitent que les eaux douces des rivières d’Amérique du Sud, en particulier l’Amazone.

Pour sa part, le poisson-crapaud lusitanien (Halobatrachus didactylus) est réparti dans tout l’océan Atlantique oriental — du Portugal au Ghana — et en Méditerranée. Il a également été introduit dans la partie nord de l’Espagne en raison de mouvements naturels, probablement dus au réchauffement des eaux. Selon la Xunta de Galicia, la première observation date de 2018.

Ce poisson vit à faible profondeur – à environ 100 mètres de la surface, normalement entre 10 et 50 mètres – dans les fonds sablonneux et rocheux. Comme nous le verrons dans les lignes suivantes, sa coloration lui permet de se fondre complètement dans l’environnement typique du fond de la colonne d’eau méditerranéenne.

Il existe de nombreuses espèces de poissons-crapauds, réparties dans presque toutes les mers du monde.

Un poisson-crapaud lusitanien sur fond blanc.

Caractéristiques physiques

En général, les poissons-crapauds n’ont pas d’écailles et ont une grande tête aplatie. Leur bouche est également très proéminente, avec des maxillaires et des prémaxillaires très développés. Des appendices ou des barbillons pendent généralement de la région inférieure de la bouche, des organes sensoriels qui les aident à localiser la nourriture dans des eaux troubles.

Leurs branchies sont petites et latéralisées. Ces poissons ont également des nageoires pectorales et pelviennes. Pour sa part, le poisson-crapaud lusitanien possède 2 épines recouvertes par la peau dans le coin supérieur de l’opercule et 2 nageoires dorsales.

Sur la première de ces nageoires dorsales, il y a 3 fortes épines, tandis que la seconde est soutenue par 19 à 24 longs rayons lisses. De plus, la peau de cette espèce est dépourvue d’écailles et est recouverte d’un mucus caractéristique.

Enfin, ce poisson est marron clair avec des taches sombres qui forment des motifs. En ce qui concerne sa taille, il ne mesure pas plus de 55 centimètres.

La couleur du poisson-crapaud lui permet de se fondre dans les tons du fond marin, qu’il s’agisse de rochers ou de sable.

Le comportement du poisson-crapaud lusitanien

Le poisson-crapaud lusitanien est un animal sédentaire qui se trouve normalement dans des substrats formés de sable, de roches et de boue. En plus de son ton cryptique, ce poisson reste partiellement enfoui au fond la plupart du temps, n’exposant que ses nageoires les plus proéminentes et sa tête. Dans cette position, il attend que sa proie passe devant lui.

Un poisson capable d’émettre des sons

Au-delà de ses habitudes vis-à-vis de l’environnement, ce poisson se démarque nettement des autres par sa capacité à effectuer des vocalises. De plus, selon des études publiées sur le portail scientifique FISH Biology, les sons émis varient selon la période de l’année.

Pendant l’accouplement, les mâles émettent des sons de type sifflement. D’autres registres vocaux apparaissent toute l’année.

On pense que ce comportement n’est pas présent dans les premiers stades de développement. L’émission de sons semble commencer lorsque les juvéniles sont capables de générer des grognements avec un niveau sonore plus élevé et une fréquence dominante plus faible.

On pense que la capacité de parole de cette espèce est apparue afin d’attirer les femelles ou d’avertir d’autres mâles des limites des territoires. Cette particularité est d’un grand intérêt scientifique.

Alimentation

Le poisson-crapaud est solitaire et reste partiellement enterré dans des fonds ou dans les crevasses des pierres la plupart de sa vie. Il se nourrit principalement de mollusques, crustacés et autres petits poissons, c’est pourquoi il est considéré comme une espèce prédatrice. Sa stratégie est du type sit and wait, car il attend simplement que la victime passe pour l’engloutir.

Il convient de noter que cette espèce est d’importance mineure dans le commerce du poisson à des fins alimentaires. Bien qu’ils soient connus dans les régions méridionales de l’Espagne, ces animaux ne sont généralement pas consommés en gastronomie.

N’ayant pas de dents, cette espèce consomme sa proie entière, sans la mâcher ni la découper au préalable.

Reproduction

Comme l’explique la revue scientifique General and Comparative Endocrinology, cette espèce a un cycle de reproduction qui s’étend de mars à août, avec un pic entre mai et juin. Pendant ce temps, les mâles produisent des vocalisations spéciales, via la contraction de leur vessie natatoire. Celles-ci servent à attirer les femelles et à éviter les conflits avec d’autres mâles.

Les mâles réceptifs attirent les femelles vers leurs nids ou leurs lieux de résidence. Si celles ci ont été « convaincues » par les vocalisations, elle lâcheront des œufs à l’extérieur pour qu’ait lieu une fécondation externe. Ces œufs – collants d’un côté – adhèrent parfaitement au nid du mâle, ce qui les protégera jusqu’à leur éclosion.

Un tout petit poisson.

L’état de conservation du poisson-crapaud

Comme indiqué par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cette espèce est dans les catégories des « espèces moins préoccupantes ». Certaines populations sont établies dans des aires protégées et ne sont pas exploitées pour la consommation sur le marché, il n’y a donc pas de réels dangers pouvant mettre leur vie en danger.

S’il y a une caractéristique qui se démarque de beaucoup d’autres espèces, c’est la capacité du poisson-crapaud lusitanien à produire des vocalisations pendant sa saison de reproduction et en dehors de celle-ci. Cette caractéristique a suscité l’intérêt des scientifiques et du grand public.


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  • Halobatrachus didactylus, Redogal. Recogido a 21 de junio en https://redogal.xunta.gal/es/guia-especies/halobatrachus-didactylus
  • Amorim, M. C. P., Vasconcelos, R. O., Marques, J. F., & Almada, F. (2006). Seasonal variation of sound production in the Lusitanian toadfish Halobatrachus didactylus. Journal of Fish Biology, 69(6), 1892-1899.

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