Poissons cartilagineux : habitat, types et caractéristiques

Les chondrichtyens sont des proches parents des placodermes, c'est pourquoi ils appartiennent également au groupe des vertébrés à mâchoires articulées, les gnathostomes.
Poissons cartilagineux : habitat, types et caractéristiques
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez.

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

Appartenant à la classe des Chondrichtyes, les poissons cartilagineux sont des animaux qui ont des squelettes constitués de cartilages. Cette classe comprend les requins, les raies et les chimères. Ces taxons ont une histoire évolutive ancienne, puisqu’ils sont apparus il y a plus de 450 millions d’années.

Les Chondrichtyes sont, pour la plupart, des prédateurs. De ce fait, ils ont un rôle écologique important, puisqu’ils contrôlent les populations de leurs proies.

Par ailleurs, leur viande fournit une grande quantité de protéines, de graisses et de vitamine A, c’est pourquoi elles sont utilisées pour la consommation humaine. Si vous voulez en savoir plus sur ces espèces, poursuivez donc votre lecture.

Types et caractéristiques des poissons cartilagineux

Comme déjà dit plus haut, les poissons cartilagineux, également appelés chondrichtyens, se caractérisent par un squelette composés de cartilages. De plus, leur peau est recouverte d’écailles placoïdes, qui ressemblent beaucoup à une dent de vertébré. C’est pourquoi ces animaux ont une texture rugueuse au toucher.

Leur bouche contient de nombreuses dents partiellement calcifiées. Celles-ci ne sont pas fusionnés à la mâchoire, ils ont donc également plusieurs pièces de rechange. Ces poissons ont 2 narines, un évent et 5 à 7 ouvertures branchiales. Leurs yeux n’ont pas de paupières, mais ont une membrane légère et transparente, appelée membrane nictitante, qui remplit la même fonction.

Une autre caractéristique principale est la présence de nageoires pelviennes dans la partie inférieure de leur corps, qui servent d’organes reproducteurs à ces poissons. Ces nageoires, également appelées claspers, leur permettent de déposer les gamètes (sperme) à l’intérieur de la femelle. C’est pourquoi seuls les mâles en ont.

Le groupe des chondrichtyens comprend environ 900 espèces. Ce taxon est divisé en 2 sous-classes : les elasmobranchii (requins et raies) et les holocéphales (chimères).

Le requin aigle faisait penser à certaines raies actuelles.

Holocéphales (chimères)

Ces poissons sont des habitants communs des eaux profondes au fond des océans. De plus, ils ont une mâchoire attachée au crâne et leurs dents sont divisées en 3 paires de plaques dentaires, qui poussent lentement et continuellement sans changer. Le premier fossile représentatif de ce groupe est Callorhinchus, qui vient d’Allemagne, datant du Jurassique moyen.

L'un des poissons cartilagineux.

Elasmobranchii (requins et raies)

Les membres de cette sous-classe ont des corps en forme de torpille (fusiformes), aplatis sur les côtés. Bien qu’ils aient des yeux, leur vue n’est pas très bonne, ils se fient donc à leur odorat pour détecter leurs proies. Leurs bulbes olfactifs, les zones du cerveau responsables du traitement des informations provenant de l’odorat, sont très développés.

Les elasmobranchii ont également un sens de l’électrosensibilité, avec lequel ils peuvent détecter les variations des stimuli électriques à basse fréquence. Ils y parviennent grâce aux ampoules de Lorenzini, qui leur permettent de s’orienter via des champs électriques et de détecter les champs bioélectriques de leurs proies.

Les mâchoires de ce groupe sont mobiles, puisqu’elles sont suspendues par un cartilage qui les relie au crâne. Sa mâchoire inférieure peut ainsi être projetée vers l’extérieur, lui permettant d’attraper sa proie.

Un requin-taupe.

Comment nagent les poissons cartilagineux ?

Les poissons cartilagineux ont besoin de nager constamment pour que l’eau passe à travers les fentes branchiales et pour qu’ils respirent. Pour cette raison, ils ont développé différentes mécaniques de nage : la propulsion par ondulation et la propulsion via les appendices.

Le premier mécanisme implique l’utilisation de la queue qui effectue alors mouvements oscillants, permettant au poisson d’avancer. Il est utilisé par la plupart des requins, car leurs nageoires pectorales ne leur permettent que de maintenir la stabilité, ils n’ont pas de souplesse.

Ils utilisent leur queue en la faisant pivoter d’un côté à l’autre pour avancer, tandis que leurs autres nageoires les maintiennent stables et droits.

Le deuxième mécanisme implique l’utilisation de nageoires pectorales ou des appendices latéraux. Cette adaptation locomotrice est utilisée par les raies, qui élèvent et abaissent leurs appendices pour pouvoir se propulser dans l’eau, comme si elles “volaient”, mais sous l’eau.

Toutes les espèces présentent soit un soit les deux mécanismes de nage. Cela dépend de la structure corporelle du poisson cartilagineux : la forme du corps affecte la locomotion et la flottabilité du corps.

Ces poissons sont des machines optimisées pour la nage, puisque leurs modifications leur confèrent une grande capacité hydrodynamique. Le fait d’avoir un squelette cartilagineux (léger) améliore la flottabilité et l’utilisation des écailles réduit les turbulences de l’eau. De plus, ces espèces n’ont pas de vessie natatoire, leur foie remplit donc cette fonction,

La grande quantité de lipides hépatiques permet aux poissons cartilagineux de flotter.

La reproduction de poissons cartilagineux

Les Chondrichtyens ont un processus de fécondation interne, mais ils sont capables de présenter les 3 types de reproduction : vivipare, ovipare et ovovivipare. Nous vous expliquons ci-dessous chacune de ces stratégies.

Ovovivipare

Ce mode de reproduction se situe à un point intermédiaire entre l’oviparité et la viviparité, car le développement de l’embryon se déroule à l’intérieur d’un ovule qui est retenu par la mère. Lorsque l’œuf éclot, la mère donne naissance à des petits pleinement développés.

Vivipare

La mère fournit des nutriments à ses petits à travers le placenta. Elle préserve ainsi la santé et la croissance de son petit. Le requin-marteau (Sphyrnidae sp.) et le requin bleu (Prionace glauca), par exempe, sont des espèces vivipares.

Ovipare

Une fois l’accouplement terminé, les femelles déposent des capsules dures sur le sol, ou elles les attachent à des rochers ou des algues. Les embryons utilisent le jaune de l’œuf – le sac vitellin – pour se nourrir et se développer jusqu’à l’éclosion.

L’habitat des poissons cartilagineux

Ces poissons peuvent avoir des habitats marins et d’eau douce. On les trouve généralement dans les récifs coralliens des tropiques, les fosses océaniques profondes, dans les rivières ou dans les zones où les rivières convergent avec la mer (estuaires).

Bien qu’ils présentent des caractéristiques ancestrales, les chondrichtyens ont dû s’adapter à leur environnement. Le processus évolutif a ainsi amélioré certaines caractéristiques, telles que leur odeur et leur perception mécanique, pour assurer la capture de leurs proies.

La biologie des chondrichtyens en fait des machines capables de survivre et de réussir dans leur environnement.

Poissons cartilagineux.

L’évolution est un processus qui favorise la conservation et l’amélioration des caractéristiques qui profitent le plus à une espèce. Pour cette raison, bien qu’un squelette osseux soit plus résistant, dans certains cas, le squelette cartilagineux est préféré pour sa souplesse et sa légèreté. Requins, raies et chimères en sont des exemples vivants.


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